UN PETIT GARCON PERDU DANS LA NUIT OU BRIANCON 1965…

                                            A Elisabeth Klaenschi et ce petit garçon qui vit toujours et encore en moi…

                  Le petit garçon est encore là, bien présent au tréfonds de mon âme, dans les replis cachés de ma conscience, dans l’infini des limbes du cosmos intérieur qu’est devenu mon esprit. Accroché comme un naufragé au cou de cette tante Lumière qui était venu me voir (le voir) un jour de 1965, dans le sanatorium de Rhône-Azur situé à Briançon. Le temps passe et file mais il demeure en moi dans mon ADN, fixé tel un mollusque à son galet, à mes chromosomes, le petiot ! Et pourtant, le temps a fait son œuvre, grisonnant les tempes du marmot, mettant de la rouille à ses articulations…Mais le temps ne passe plus lorsque cette étrange saudade ou mélancolie vous fige pour l’éternité.

Ma tante Klaenshi partie dans une échappée de luminosité et autres nébuleuses d’étoiles, la voilà devenue ma bonne fée, mon ange-gardien, à laquelle je m’agrippe encore et toujours…La vie est décidément bien têtue !

Mon Dieu, les années se sont étirées à l’image d’un immense élastique mais je reviens toujours et encore vers ce môme, abandonné dans ce sanatorium où ses poumons se refaisaient lentement une santé dans le smog blanchâtre de sa tuberculose pulmonaire. Et parfois, il remonte en moi, ce petit Laurent, venant me faire un coucou tenace !

Il s’agrippe désormais au cou de ce senior qui ne sait plus trop comment faire pour le rassurer ? Alors, je lui confie ces quelques mots :

-Allez, prends-moi la main, petit ! Nous allons faire le reste du chemin ensemble !

Et c’est comme cela que je me suis accroché à lui (à toi), comme on se tient précieusement à quelques rondins ou planches d’un radeau de naufragé qui vous emmène là où vous ne pensiez jamais échouer…

Quelque part dans l’ineffable clarté de l’âme.

                                            © Laurent BAYART                                                               29 décembre 2024

Une réflexion sur « UN PETIT GARCON PERDU DANS LA NUIT OU BRIANCON 1965… »

  1. Bel article sur ton passage au sanatorium ! Oui, comme tu le dis si bien, on déambule cahin caha parmi les hommes accompagné de l’ombre portée de l’enfance, qui nous suit jusqu’à la fin, et peut-être vient nous tenir la main pour le dernier passage. Erik Vacquier.

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