Archives de catégorie : Blog-Notes

BILLET D’HUMEUR / ACTE 129 / CLIN D’ŒIL AU TROUBADOUR JEAN HUMENRY CAR IL EST (ENFIN !) VENU « LE TEMPS D’AIMER » ?

         Certains ont peut-être souvenance de ce vinyle trente- trois tours, sorti en 1977, (que j’écoutais alors en boucle) : Il s’agissait des chansons de l’auteur-compositeur Jean Humenry qui faisait partie de l’aréopage/équipage de Jo Aksépsimas, de Gaétan de Courrèges et de Mannick, bref le groupe « Crèche ». Une époque bouillonnante et foisonnante d’utopie vivifiante.

Le titre de ce disque s’intitulait Le temps d’aimer. Ne peut-on pas trouver  plus beau titre ? Une grappe de chansons à vous injecter des doses d’adrénaline d’optimisme et de joie.

Qu’il serait peut-être vivifiant de passer enfin au « temps d’aimer », si cher au chanteur Jean Humenry. Voilà, dans le climat de morosité et de sinistrose actuel, une merveilleuse utopie qui nous permettrait de rêver les yeux ouverts et de quitter ses années tristounettes pour aller de plain-pied dans un monde meilleur qui puisse nous permettre de regarder (enfin !) vers le haut. 

Et s’il suffisait d’y croire pour que le monde retrouve son enchantement ? Il s’agirait, peut-être là, de cette révolution que l’on attendait tous et qui surgirait tout simplement de deux endroits improbables et mystérieux : nos cœurs et nos âmes.

Qui a dit que le changement commençait par nous-mêmes ? 

L’ espérance écrit dans la fratrie retrouvée de nos tendresses.

Jean Humenry chantait alors :Je vous inventerai le temps d’aimer/ Je vous inventerai la liberté…

Et si c’était enfin le moment de réinventer le bonheur ?

                                                          Copyright : Laurent BAYART

                                                                    7 octobre 2020

ARTS PLASTIQUES /LA PRIERE DE L’ART QUI NOUS ELEVE ET NOUS EMMENE DANS LES TERRES (L’ETHER) DE L’ORANTE AVEC CECILE BIEHLER.

       Merveille des mains jointes dans l’attitude de la prière, les bras levés et tendus vers le ciel. La plasticienne Cécile Biehler, artiste multidisciplinaire, nous offre la spiritualité de ses œuvres qui nous élèvent au-dessus des lourdeurs de la terre pour nous emmener aux confins du cosmos et de l’absolu. Générosité de ses créations qui empruntent une multitude de formes et de palettes pour nous emporter dans cet imaginaire qui nous remplit l’âme de quiétude et de félicité. Elle nous incite aussi à la contemplation et au recueillement.

Silhouettes découpées comme des sentinelles accrochées aux murs qui semblent veiller à la sereine béatitude de notre humanité. Lumineux itinéraires qui balisent nos chemins en quête d’émerveillement. Toiles peintes dans la rondeur mystique des planètes qui enchantent nos ciels étoilés et nous offrent le mystère des ineffables voyages. Mosaïques prenant différents aspects et se muent tantôt en fragiles libellules, en tables et mobiliers, ou en improbables variations géométriques. Aparté aussi dans le domaine de l’illustration où l’artiste excelle à nous raconter les plumes qui dansent dans l’allégresse de leur légèreté, les prêtres comme des oiseaux dans les nuées où le visage des vieillards qui portent leurs rides telle une syntaxe racontant leurs existences. Et au passage, elle décrit le soupir de bonheur d’un accordéon, toute la nuit ils dansent dans l’indécence de leur grand âge. 

Car Cécile est aussi plasticienne des mots et nous chuchote une poésie de l’essentiel, ciselée dans le rubis des instants précieux qui se fixent sur les livres-objets qu’elle conçoit et fabrique.

Passeuse éclairée, elle transmet aussi ses passions sous la forme d’ateliers artistiques qu’elle propose, comme une manière  de guider, jeunes et adultes, dans le monde de l’enchantement et de la magie que constituent l’art et l’écriture.

Ses œuvres sont des liturgies et des offrandes, une façon de prières qui convoquent le silence. Les murs de la bibliothèque, devenus vitraux d’une improbable cathédrale de livres, psalmodient d’étranges cantiques.

Et Cécile, telle une prêtresse ou une shaman des temps modernes nous fait regarder vers le haut. Là où nos yeux et notre âme se donnent rendez-vous dans l’éphéméride de Dieu.

                                            Copyright : Laurent BAYART

  • l’exposition a lieu durant tout le mois d’octobre à la bibliothèque municipale de Mundolsheim, 19, rue du Général De Gaulle.

BILLET D’HUMEUR / ACTE 128 /INOXYDABLE ET INUSABLE JEANNIE LONGO, 62 ANS ET TOUTES SES DENTS (DE DERAILLEUR) !

illustration de Bruno Cortot, extrait du livre de Laurent Bayart « Un amour de bicyclette ». 2010

Franchement, Jeannie Longo est littéralement extra-ordinaire car, mine de rien, dans l’ombre de notre fantaisiste du cyclisme français Julian Alaphilippe, notre mamie de la pédale est devenue championne du contre-la-montre de la région PACA ! A l’heure des thés dansants et du scrabble sur le canapé, elle écrase les pédales et file encore comme une comète avec ses roues profilées ! Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, chapeau bas madame Longo, en version cuissard !

Son « exploit » est quasiment passé à la trappe avec le maillot arc-en-ciel de Julian remporté ce dimanche à Imola, mais ce qu’elle a réalisé nous laisse pantois et nous fait tomber de la selle ! Et pas « celle » des commodités… Pardonnez du peu, mais elle a laissé sa « dauphine » de quarante ans (une ado !) à près d’une minute. Encore une fois, pardonnez du pneu ! Licenciée au club varois de la Roue d’Or de Sanary, elle a remporté un nième titre à l’heure des feuilles mortes  et du crépuscule. Ah, la bonne blague !

La sportive française, cycliste de surcroît, la plus titrée de l’histoire, a tricoté encore avec la gloire en donnant la leçon aux petites jeunes. Ca doit jaser sur les podiums…

Potion magique, jus d’orange explosif ou tisane à la camomille sur-vitaminé, elle n’en continue pas moins à « effrayer » la chronique et rassure tout un chacun, à l’instar d’une épopée napoléonienne : non, la retraite ne sent pas forcément le roussi !

A la place des photos de ses petits enfants et progénitures, ses étagères s’encombrent encore d’une magistrale coupe en mode trophée.

Cette mamie continue de flinguer toutes les statistiques. 

Quant à miss Corona, qu’elle laisse tomber, Jeannie file trop vite pour choper le virus, sinon celui de l’éternelle jouvence !

                                                           Copyright : Laurent BAYART

                                                              30 septembre 2020

BILLET D’HUMEUR / ACTE 127 / IL Y A QUELQUE CHOSE DU MANEGE ENCHANTE…

         Tournicoti tournicoton, voilà t’y pas qu’un drôle de Zébulon s’invite sur le manège, devenu – pour la circonstance – enchanté avec cette mascotte jaillit de nulle part ou plutôt des émissions fétiches et vintages de la vétuste ORTF…C’était en 1972 où un certain Serge Danot lança cette émission enfantine, dans le cadre de Colorix,qui nous fit rêver et tourner de bonheur. On y retrouvait  Pollux, le chien tapis moquette anglais à poil long, fan de sucre (c’était avant le diabète !) et à l’accent so british, s’il vous plaît ! (C’était bien avant le Brexit !).Voilà pour les personnages emblématiques mais il y avait aussi le Père Pivoine, Margote, Ambroise l’escargot et le bonhomme Jouvence, jardinier –façon Jeannie Longo – qui roulait en tricycle malgré ses 100 ans…A cet âge-là, on ne parlait pas pudiquement de séniors mais de vielles gens…

Alors, me revoilà par la grâce de Camille et Jules, nos petits enfants ludiques et taquins, embarqués dans ce manège planté dans la place centrale d’une petite ville alsacienne. Evocation de la magie de nos jeunes années où les temps étaient encore à l’émerveillement. La télévision d’alors représentait encore une « lucarne magique » et non pas une boite « box »…avec des centaines de programmes à la clef…Où l’on prend des heures et des heures à zapper et à tricoter son ennui entre les chaînes, un mot qui n’existait pas à l’époque !

Manège de nos existences qui « pirouettent et cacahouètent »… trop vite désormais. Parfois, un pompon arraché de haute lutte, au crochet du forain, nous offre un petit tour gratuit. Prolongement du plaisir de tourner encore et encore avec ses véhicules colorés, figés sur place, voitures de l’immobilité, de la vitesse molle, carrosses aux couleurs « flashy » et aux chromes scintillants de mille éclats.

Métaphore de la vie qui nous fait parfois tourner en bourrique, jusqu’à ce que le manège s’arrête et sa musique se suspend.

Plus de tickets dans les poches. Il nous faut repartir. Où est passée maman ? Partie depuis longtemps…

Le petit garçon est devenu un vieillard, oui mais avec des étoiles dans les yeux…

                                                            Copyright : Laurent BAYART

                                                                         14 septembre 2020

BILLET D’HUMEUR / ACTE 126 / POIGNEES DE MAINS POUR DEMAIN ?

Où sont passées nos chaleureuses poignées de mains qui scellaient l’ordalie de nos rencontres ? Et toi, l’ami, que je n’avais plus vu depuis tant d’années, nous nous sommes croisés derrière les barbelés dressés de nos « gestes barrières », mais nous n’avons pu signer notre rencontre d’une poignée de mains, la faute à ce maudit virus qui nous pousse contre ses rambardes et ses grilles !

Mais de quel monde avons-nous hérité-là ? Une humanité sans visage, masquée par la peur. Un monde confiné sans sourire, sans baisers, devenu anonyme et sans tendresse, désormais éloigné de toute chaleur et fraternité ? Il nous reste plus qu’à regarder le tissu bouger, l’arpège de la bouche fabriquer des sons qui nous reviennent étouffés dans un mouchoir en papier ou en plastique. Ne plus se toucher, sentir l’haleine de l’autre, éviter ainsi la proximité du monde infinitésimal où le microbe se transformerait en un vampire, suceur de vie et de poumons. Nos vies toussotent. Il ne demeure plus que la lumière de nos yeux pour nous chuchoter de mystérieuses connivences.

Mais où va donc notre respiration ?

Frère, je voudrais tant voir ce visage qui me parle et qui m’interroge.

Pourquoi cette distance, que dis-je !, cet océan et autre ligne de démarcation entre nous ?

Il ne restera plus que les mots pour confondre nos souffles aux baisers de l’instant.

Ma feuille de papier sans calque pour te dire que je t’aime.

Et te tendre la main avec au bout des doigts l’alphabet des retrouvailles.

                                                           Copyright : Laurent BAYART

                                                                       7 septembre 2020

BILLET D’HUMEUR / ACTE 125/ RENTREE DES COCCINELLES : LA CLASSE !

         Sur l’ardoise de de ce premier jour de septembre, écrit à l’encre blanche de la craie, jour de rentrée des classes ! Et voilà, les coccinelles, flanquées de leurs sacs à dos, prendre la route de l’école avec papa ou maman en accompagnateurs/ tuteurs. Et en les regardant, les larmes aux yeux nous viennent, en songeant à cette comptine de Jacques Prévert qui résume bien l’enchantement de ce jour si particulier : En sortant de l’école/ Nous avons rencontré/ Un grand chemin de fer/ Qui nous a emmenés/ Tout autour de la terre/ Dans un wagon doré…

Et vous, qui aimez tant admirer le lamento des trains qui passent sur les rails, Jules, Alphonse mais aussi Camille, l’institutrice transformée en chef de gare pour catalyser pareil caravansérail où la poésie du cartable (remplacé aujourd’hui par le parachute d’un sac) offre déjà une manière de première leçon de géographie, d’histoire ou de science naturelle. Les « humanités » qu’on appelait ainsi en un autre temps, cette couture de l’esprit et ces pensums, histoire d’en découdre avec la formation et les connaissances… Magie de l’école et ivresse du gai savoir, de cette envie d’arpenter la fraîcheur des feuillets de son cahier qui sentent le papier tout neuf où s’inscriront tant de rendez-vous éducatifs et pédagogiques. 

Et dans la trousse, porte-plumes, patiente toute une kyrielle de stylos, feutres, crayons, gomme et tutti quanti.

Puis, cette folle journée passée, vos parents vous attendent dans la grande cour de récréation affrétée comme un aérogare, et vous voilà, arpenteurs/voyageurs, chemineaux des mondes de demain, chantant à tue-tête sur le chemin du retour : Alors on est revenu à pied/ A pied tout autour de la terre/ A pied tout autour de la mer/ Tout autour du soleil/ De la lune et des étoiles/ A pied à cheval en voiture/ Et en bateau à voiles.

Votre rentrée des classes fut placée sous le talisman magique de la poésie, la plus belle et merveilleuse leçon pour ouvrir le grand livre de la vie.

Et emprunter ses chemins à pied, en train, à cheval, en voiture ou en bateau à voiles.

La tête remplie d’étoiles.

                                                      Copyright : Laurent BAYART

                                                                  1erseptembre 2020

BILLET D’HUMEUR / ACTE 124 / CAMILLOU S’EN BALANCE AU SON DE L’ESCARPOLETTE !

photo de Marie Bayart

         Le vent et le va et vient enivrant de la balançoire t’emmènent frôler la crête des branches et la cimes des nuages. Insouciant feu-follet, Camillou se nourrit de l’air du jardin en chantant, cet ancestral air d’opérette : Poussez, poussez l’escarpolette/ Poussez pour mieux me balancer ! / Si ça me tourne un peu la tête/ Tant pis ! Je veux recommencer…* PetiteCamillou, tu te grises de la pesanteur, oisillon au gré du coulis des chaînes qui chantent le roulis de leurs mouvements. Une marée, son flux et reflux qui s’en vont conter fleurettes aux étoiles et aux nuages.

Le temps s’arrête dans l’ambroisie des instants comme des noisettes que l’on décortique lentement…

Ton rire éclate dans l’air tel un pépiement d’oiselet et un battement de papillon.

Le monde est tellement beau quand il retrouve la fraîcheur du commencement. 

Il s’arrête alors de tourner pour admirer la frivole allégresse de cette fille du vent…L’horloge toussote comme une limace qui soudain s’arrête de faire du gymkhana sur la terre du jardinet.

Pour regarder une petite fée s’ébrouer de bonheur.

                                                           Copyright : Laurent BAYART

                                                                       30 août 2020

*extrait de  » Véronique »,opérette en trois actes (1898),musique : André MESSAGER (1853 – 1929),livret : Albert VAN LOO et Georges DUVAL

BILLET D’HUMEUR / ACTE 123 / LE MONDE EST SI BEAU DANS LA JUBILATION DE L’ATTENTE.

photo de Némorin, alias Erik Vacquier.

         Attendre dans l’instant improbable un rendez-vous qui ne porte pas de nom. Se laisser guider par le mystère de la lumière qui happe nos yeux dans la jubilation de t’attendre. Temps suspendu à ce qui nous reste d’essentiel dans le hasard des destins partagés qui s’inventent au tamis des secondes et s’effritent au ralenti. Que faudra-t-il de temps pour réinventer les silences des fratries et des tendresses retrouvées ? Loin de ces masques, « gestes barrières » en distanciation physique qui plongent le monde dans l’absurde et le grotesque des visages sans effleurements, ni caresses.

A cette table, comme un prophète de tabernacle, je t’imagine venir à cet étrange rendez-vous que nous ne nous sommes pas fixés mais promis comme un serment prononcé en une vie antérieure.

T’attendre est la plus belle chose au monde. C’est comme poser une nappe et un bouquet de fleurs sur une table de pique-nique en bois, au beau milieu d’une aire d’autoroute.

Attendre, dans cette bande d’arrêt d’urgence qu’est la vie. 

Ta venue, tout simplement.

                                                           Copyright : Laurent BAYART

                                                                           26 août 2020

LIVRE / UN CREUSET D’ENERGIE POSITIVE AVEC « TA DEUXIEME VIE COMMENCE QUAND TU COMPRENDS QUE TU N’EN AS QU’UNE ».

         Déjà le titre, en lui-même, constitue une sublime évocation d’un beau message philosophique. Le livre, best-seller, de Raphaëlle Giordano fait du bien au cœur et à l’âme, et en ces temps de disette de bonne humeur où la « tristoumanie » a pris le pouvoir, cela fait du bien, et même beaucoup de bien !

Cette auteure, romancière récidiviste, est spécialiste en créativité et développement personnel nous proposant ce livre au titre symptomatique : Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une, dans lequel elle distille, par le biais de Claude, ce singulier et énigmatique « routinologue » qui va chambouler sa vie et transformer l’énergie négative en protons positifs ! Un melting-pot de sagesse bouddhiste et de zénitude en mode accomplissement absolu, afin de faire face à la vie contemporaine stressante et oppressante. Camille, jeune femme dont la vie se délite avec un mari absent et un enfant « Duracell », entendez infatigable, va prendre le taureau par les cornes. Son étrange mentor va l’accompagner tout au long de ce cheminement initiatique : Le changement est une porte qui ne s’ouvre qu’à l’intérieur », en l’aidant à décoller les timbres (Dire ce que l’on a sur le cœur au fur et à mesure) ou à éviter de nourrir ses rats (encourager la partie de vous-même qui aime bien se faire plaindre).

Plus qu’un roman, c’est un livre-bouffée d’oxygène, une manière d’hygiène de vie qui vous donnera quelques pistes afin de rester toujours debout. Ecriture moderne et contemporaine qui vous fait « googlestormant », inspirée du brainstorming, permettant de trouver des idées grâce aux recherches par Internet.

Une ondée de bonne humeur et une découverte qui vous feront vous extasier devant votre verre à moitié rempli et non plus à moitié vide…Le changement, c’est maintenant ! Dont acte.

                                                           Copyright : Laurent BAYART

* Ta deuxième vie commence quant tu comprends que tu n’en as qu’une de Raphaëlle Giordano, Pocket, 2017.

LIVRE / ALBERT STRICKLER OU LE CONFINEMENT DANS L’INCANDESCENCE DU SILENCE.

         Voilà que depuis les années quatre-vingt qu’Albert Strickler truffe ses feuillets du feu ardent d’une poésie de l’émerveillement qui fouine au plus profond de sa relation avec la terre et de ses éléments. Voilà aussi que depuis 1994, le poète du haut de son « Tourneciel » sis à La Vancelle, rédige un journal quotidien avec le régularité et fidélité d’un métronome dans la graphologie de l’instant. Ainsi, nous confie-t-il : Une évidence qui découle, entre autres, de celle qui s’était imposée naguère au gré d’une formule que d’aucuns me rappellent de temps à autre, à savoir que si je tiens mon journal, lui me tient également.

Son dernier opus, Un silence incandescent, est sorti des presses  de ce confinement imposé du 17 mars au 10 mai 2020. 

L’auteur nous offre cette jubilation intérieure en connivence partagée avec ses compagnons de route que sont l’écureuil et le merle qu’ils côtoient quotidiennement. Il nous fait ainsi partager ses lectures, ses coups de cœur mais aussi de sang, ses courriels en « lanceurs d’alerte » au fil des jours qui chantent leur romance. Et l’écureuil ? Je compte sur sa présence aujourd’hui…

Et Albert de fustiger cette existence d’après-confinement et pandémie, régie par les masques, les « gestes barrières » et le bannissement désormais de toute promiscuité fraternelle : poignées de main, embrassades, bourrades….Un bien précieux aujourd’hui aussi bien menacé par la peur de la mort que par l’obsession de la sécurité qui apparaissent comme nos principaux empêcheurs de vivre…

Et si, au final, le coronavirus avait tout simplement gagné en faisant éclater, telle une bulle d’oxygène, l’envie de vivre qui faisait de nous des enfants insouciants ? La température de nos âmes est devenue désormais brûlante, voire incandescente…

                                                           Copyright : Laurent BAYART

Un silence incandescent, journal 17 mars- 10 mai 2020, d’Albert Strickler, Editions du Tourneciel, Collection le Chant du merle.