Archives de catégorie : Blog-Notes

BILLET D’HUMEUR / ACTE 37 /PROMENADE A L’ANGLAISE

J’aurais voulu me taire, faire comme si…Mais je me demande ce qui a bien pu se passer pour en arriver là ? Feindre l’étonnement serait lâche et facile. On savait tous. Personnellement, Je portais en moi l’intime (et sombre) pressentiment qu’un tsunami sanguinaire allait sombrer sur nous dans les jours à venir… L’étrange calme avant le déferlement de la tempête. C’était l’été, l’insouciance, les vacances, le foot, le Tour de France, la météo des plages…Et puis, le bris de verre sur le pare-brise. Pourquoi ce besoin de fracasser des vies innocentes ? Pourquoi ce désir de mort et cette barbarie qui s’attaque aveuglément à chacun de nous. Une guerre qui ne dit pas son nom s’est installée au cœur de nos villes et villages. Les enfants aussi deviennent des cibles…Mais comment en est-on arrivé à ce point « mort » ?

Désormais, on pourra mourir pour rien, pour presque rien. Pour s’être baladé dans la rue. Pour avoir sifflé trop fort. Pour avoir voulu sortir avec sa copine. Pour avoir joué au touriste dans des rues pittoresques. Pour s’être rendu dans une église ou autre lieu de culte, et caetera.

Mourir fera partie de notre quotidien. Chercher son pain, c’est risquer sa vie. « Le risque zéro n’existe pas » fulminent-ils, un rien agacés. Bien sûr, bien sûr…

« L’été meurtrier », titre d’un film ; (mauvais) remake qui passe actuellement sur nos écrans (noirs).

J’aurais voulu me taire mais j’ai envie de hurler.

Qu’avons-nous fait de notre humanité ?

                                                                                                                    Laurent BAYART

 

 

LIVRE/ VOYAGE AU BOUT DE LA CHAINE… « PARTIR, SE RETROUVER »

 

imgres-1Des récits de bourlingue à vélo, il y en a aujourd’hui une pléthore en matière éditoriale, mais ce Vosgien un peu farfelu, un rien charmeur et tête brûlée, sort des sentiers – ou plutôt des routes – battus…

Michaël Pierré a quitté ses Vosges (Fraize) en septembre 2005 pour courir le vaste monde à bicyclette jusqu’en juillet 2007, avec au compteur, un total de 53.500 kilomètres parcourus, soit 120 ou 130 kilomètres par jour en moyenne…Oups !

L’intérêt de l’ouvrage et sa faiblesse, réside dans le fait que l’auteur a quasiment laissé en l’état ses notes, non expurgées ni sujettes à censure et souvent sans corrections, avec –tout de même de grosses fautes et erreurs, et moult répétitions…Mais, nonobstant ces réticences, ses carnets de route nous permettent de le suivre jour après jour et – en quelque sorte – de l’accompagner à travers ses pérégrinations.

En manière d’anecdotes, on notera que la première crevaison intervient après 14.000 kilomètres à Udaipur, dans le Rajasthan, en Inde. Bravo les pneus ! (schwalbe) L’impénitent voyageur signale ainsi que la Chine avec ses Mac Do et autres KFC ressemble aujourd’hui à n’importe quelle grande ville occidentale…Marrant aussi lorsqu’il avoue parler souvent tout seul, sur son vélo…Solitude du cycliste faisant le constat : La mappemonde qui se trouve sur le mur de ma chambre bien sûr. Aujourd’hui encore elle produit sur moi le même effet, à la différence que je peux maintenant associer des gens et des paysages à un certain nombre de pays…Et puis, faisant référence à l’Amérique, Michaël Pierré analyse : Alors qu’en Amérique Latine par exemple, les villes se déploient autour d’une belle place centrale (où l’on retrouve souvent une église), le tribunal est très souvent le cœur de la petite ville ou de la ville moyenne des Etats-Unis ! Bref, la justice vaut bien une messe…

A noter aussi que notre ami évoque le fameux « mur » qui intervient – à l’image du marathon – au bout de 7/8 mois passés à l’étranger. Le mal du pays en quelque sorte…

Et puis, à force de rouler, notre sportif émérite en arrive – philosophe et sage – à cette formule que je trouve très belle : La vie est comme une boite vide qui nous est offerte à la naissance. On peut la garder vide, la remplir de boulons ou de cailloux, ou même de merde, ou bien la remplir de trésors…

Au final, ces notes de voyage sont tout à fait passionnantes et nous font tourner autour de cette mappemonde qu’il a désormais su apprivoiser.

                                                                                                                      Laurent BAYART

* Partir, se retrouver de Michaël Pierré, Jérôme Do Bentzinger Editeur, 2009.

 

BILLET D’HUMEUR / ACTE 36 / LE TEMPS DES BOUCHERS OU L’ETE MEURTRIER ?

On a pourtant tout essayé pour se changer les idées : un tournoi de foot européen entre millionnaires du ballon en cuir au mois de juin, mais la castagne et la baston entre supporters sur la Cannebière ont laissé pantois plus d’un observateur…Les images de cette ivresse de violence entre Russes, Anglais et Marseillais se sont gravées dans les rétines exorbitées par tant de crétinisme absurde. Et puis, on s’est mis à penser –en sifflotant – à ce Tour de France qui commence à prendre ses marques au mois de juillet, et…patatras…des bombes, de kamikazes et autres bouchers ont fait jouer de la poudre dans les allées d’un aéroport…La barbarie s’invite dans les étapes des courses cyclistes. Décidément, les séides du désastre ne respectent plus rien. Même Nacer Bouhanni, le sprinter vosgien a dû déclarer forfait à cause d’un coup de poing.* Et la trêve des confiseurs du sable fin de l’été ? Les vacances…

On nous annonce des pelotons de policiers pour sécuriser les quelques trois mille kilomètres du parcours de la Grande Boucle…Oups…El Diablo va avoir du mal à courir après les cyclistes dans les rampes des Alpes ou des Pyrénées ! Dès fois qu’il cacherait une ceinture d’explosif dans son collant…

Et puis, v’là qu’on annonce de nouvelles Olympiades dans le pays du bois de braise dominé par la crise et une certaine morosité politique… « Du pain et des jeux » afin d’oublier les turpitudes du quotidien. Que les jeux du cirque commencent et faites entrer…les gladiateurs ! Actualité (des) oblige, le sang doit couler sur les Spartiates du muscle. Vraiment, c’est affligeant, le monde est décidément dans la Daech…

  • Aïe, il s’est blessé dans une bagarre à son hôtel… (il est boxeur durant son temps libre !)

Laurent BAYART

BILLET D’HUMEUR / ACTE 35 / ALLUMEZ LE FEU OU METTEZ DES ETOILES SUR LES ROUTES !


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Après les ballerines millionnaires des rectangles verts, les footeuses chochottes des surfaces de réparation, les frasques de la barbaresque « hooliganique », ainsi que les aficionados de la baston, et avant les grandes Olympiades du pays de la Pétrobras et du pau brasil, place aux géants de la route et aux flambeurs de macadam : les coureurs cyclistes du Tour de France !

Oui, Messieurs dames, la Grande Boucle va de nouveau investir nos paysages et la magie du Tour de France (préparez l’hélico pour les vues aériennes sur les sites patrimoniaux de nos campagnes) envahir nos routes et nos écrans. Et ne me parlez pas des sempiternels « problèmes » de dopage ! Vous voulez plaisantez ? Vous avez vu la situation de l’athlétisme, du rugby, du tennis (Et oui !) et de bien d’autres disciplines encore ? Ah, monsieur Armstrong, ils me font bien marrer!

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Les cyclistes sont des petits joueurs en comparaison, et leurs salaires des pailles à côté des paillettes du football. En ces temps troublés, glauques et tourmentés, chacun a besoin de réinvestir ses rêves et de se sortir la cervelle d’une boîte crânienne pleine d’idées noires…Ici, nul besoin de connaître le nom des coureurs, ni d’aimer le cyclisme pour venir s’installer sur les bas-côtés de la route et d’attendre ainsi, pendant des heures, la venue de la caravane publicitaire puis des « forçats de la route ». On appelle cela une fête. L’écrivain Louis Nucéra parlait de « Noël en juillet ».

Alors, même sous le feu de l’état d’urgence et des menaces des bouchers du terrorisme, ne gâchons pas notre joie et notre enthousiasme. Le vélo est sport populaire par excellence alors, que la fête commence enfin avec l’été…

Et prenez votre bicyclette comme un talisman qui vous protégera des oiseaux de mauvais augure…qui annoncent déjà que cette année encore, ce n’est pas un « petit Français » qui gagnera le Tour. Sans blague ! Qu’en pensez-vous Monsieur Hinault ?

                                                                                                                  Laurent BAYART

photos de Claire-Elise Bayart

FOCUS/ PORTRAIT / NICOLE DOCIN-JULIEN, UNE VOIX QUI CONTE POUR CHACUN DE NOUS.


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Conteuse depuis 1996, Nicole Docin-Julien promène son imaginaire, sa voix et sa présence au gré des spectacles et des festivals. D’une générosité rare, la comédienne avoue : « Conteuse, c’est un bonheur déguisé en métier. Les contes sont pour moi paroles de mystère, beaux secrets endormis. Je bois à leur source et vis de leur poésie… » Et voilà qu’elle tisse les paroles, qu’elle écrit avec sa voix sur le drapé du silence, qu’elle habite de ses personnages, de ses fantasmagories et de ses décors. Mais elle ne se contente pas  d’offrir le « divertissement » d’un spectacle, elle intervient aussi dans des unités de soins palliatifs et mène de nombreuses actions de proximité dans le domaine de l’environnement, de la solidarité, de l’éducation ou encore de la défense du patrimoine culturel…

Elle a aussi fondé le festival « Couleurs Conte »* qui fête ces prochains jours sa 10ème édition et qui aura lieu du 24 juin au 3 juillet prochains, manière de porter l’art de l’oralité dans les quartiers de la ville.

Oui, avec Nicole on aime sans compter mais en contant…de merveilleuses histoires, et – en ces temps un peu tristounets et désabusés – notre société en a bien besoin !

                                                                                                                      Laurent BAYART

Pour tous renseignements : 03.88.23.27.54. ou couleurs-conte.frcesttoutunart@free.fr

 

BILLET D’HUMEUR / ACTE 34 / L’EURO OU DES PAINS ET DES ŒUFS !

Drôle d’ambiance (si l’on peut dire !) que cette Euro de foot qui a commencé depuis quelques jours dans notre pays, soumis toujours à la chape de plomb de l’état d’urgence… et la prégnante menace des terroristes, mais aussi des grèves et manifestations contre la « Loi Travail », elles aussi de plus en plus violentes … Un peu tristounet cette actu. Et la fête ?

Après les inter(et surtout minables) polémiques sur le soi-disant racisme de l’entraineur national et cette sulfureuse affaire de sexe-tap (franchement, on s’en tape !), puis d’un similis de bras d’honneur…voilà que le football nous entraîne dans sa coupe d’Europe (la coupe étant déjà pleine !). Eté télévisuel que l’on imaginait et que l’on espère toujours…festif, avec ensuite le Tour de France,  puis les Jeux Olympiques qui auront lieu à Rio (dans le pays de la Pétrobras !). A vos téléviseurs !

Revenant à ce tournoi de foot professionnel entre pays européens, on aurait envie de déformer la devise des Jeux romains, appliquée aux violentes bagarres et bastons qui ont lieu en dehors des stades de l’Euro : « Des pains et des œufs » ! Pastichant la célèbre formule : « Panem et Circenses » (Du pain et des jeux). Un peu d’histoire (antique) messieurs les sportsmen…Et la fête ?

Du reste, l’affligeant spectacle de cette guérilla urbaine menée à Marseille entre des hooligans russes et anglais, avec quelques supporters locaux, a laissé pantois les observateurs et choqué plus d’un. Quel déferlement de haine et de barbarie…On pense à cette phrase de George Orwell : « Le sport c’est la guerre, les fusils en moins».

Qui songe encore à s’amuser dans un pareil climat de castagne généralisée, de révolte sociale et de violence ? Sinon, les ombres noires des sanguinaires assassins, soldats de l’apocalypse qui veulent – eux – nous faire « la fête » !

« Le grand match » comme disait à l’époque Henri Desgranges, fondateur du Tour de France, parlant des prémices la guerre 14-18, a peut-être déjà tout simplement commencé.

Et si tout cela n’était au fond qu’un (sinistre) jeu ?

                                                                                                                Laurent BAYART

 

 

 

LIVRE/ UNE ENFANCE EN COREE OU LE MONDE D’AVANT…

imgres-1La littérature coréenne offre une écriture à facettes multiples. L’œuvre de Li Mirok en fait partie. Cet écrivain, né en 1899 dans l’actuelle Corée du Nord, est totalement atypique. Il fut marié à l’âge de onze ans à une fille de six ans son aînée…Il mourut en 1950 et n’avait que cinquante et un ans. Le jeune homme étudia les classiques chinois, puis s’inscrit à des cours par correspondance avant d’entrer à l’institut médical de Séoul. Le futur écrivain participa à la lutte pour l’indépendance de la Corée contre l’occupation japonaise. Il s’exila ensuite en Europe et plus particulièrement en Allemagne où Li Mirok rédigea ce livre référence « Une enfance en Corée » qu’il rédigea dans la langue de Goethe ! Ce livre fut même considéré comme l’une des œuvres majeures de la littérature en langue allemande…

« Une enfance en Corée » nous décrit, en courts chapitres agrémentés par de belles aquarelles, la vie quotidienne de ce garçon, devenu jeune homme, la vie rurale et citadine, les paysages, les mœurs, les coutumes et les enjeux politiques de l’époque. Une plongée dans le monde d’avant, lorsque la Corée n’était qu’une entité. Et comme le précise la quatrième de couverture : «  le bonheur le plus inattendu qu’offre la lecture d’ « Une enfance en Corée » est de retrouver, par les yeux d’un enfant, les images vraies et émouvantes d’une Corée inoubliable, traditionnelle, celle d’avant le « miracle économique ». Un ouvrage passionnant, écrit avec simplicité, à découvrir absolument.

J’ai relevé les remarques que l’on lui fit lorsqu’il arriva en France : Tu penses trop et parles trop peu, dit-il en souriant, le silence passe encore pour une vertu dans le vieil Orient mais pas en Occident. Ici, c’est considéré comme un signe d’asociabilité voire d’arrogance.

                                                                                                                     Laurent BAYART

* Une enfance en Corée de Li Mirok, Editions Philippe Picquier, 1994.

 

IARINA ANDREI, LE TALENT N’ATTEND PAS LE NOMBRE DES ANNEES…

IMG_20160525_215511Bravo à Iarina Andréi, ma filleule de Galati (Roumanie), 16 ans seulement et déjà un joli parcours dans le domaine des Arts Plastiques qu’elle pratique depuis quelques années, à l’instar des pianistes à la vocation précoce. Sa dernière œuvre ; cette « sensualité au papillon » (titre que j’ai imaginé…) démontre un indéniable talent, tant dans les formes, les courbes ainsi que dans les couleurs, créant une œuvre tout en finesse et en volupté. J’avais écrit, à l’occasion de son baptême en l’an 2000, dans « L’eau du Danube », journal roumain 2001 ( Editions du GRIL 2002) :   Iarina, ton sourire est déjà une belle promesse dans les yeux d’un pays qui mûrit et grandit…/..Iarina, petite fille des mille soleils. Demain sera à toi/pour toi.

L’heure est venue… Et parfois, les mots que l’on triture sur le papier vous donnent raison. Avec le temps, des vocations et des talents nous entraînent dans l’émerveillement, voire le ravissement.

                                                                                                                      Laurent BAYART

BILLET D’HUMEUR / ACTE 33 / LA NOMOPHOBIE OU CROUSTILLANT DE NOUVEAU MOT

 

IMG_20160524_210914 Nos contemporains sont devenus totalement accros de leurs téléphones portables, ça frise la folie, l’impertinence et l’impolitesse. On ne marche même plus sur la tête (c’est dépassé !) mais sur les touches de son IPhone ou plutôt l’Aïe fol…

Ainsi, n’est-il pas rare de surprendre des jeunes gens, (ou moins jeunes) scotchés devant une caisse de supermarchés, se livrer à deux conversations en même temps : la caissière en face d’eux et l’interlocuteur au téléphone. Oups.

Parfois aussi, j’aperçois, au détour d’une rue, une personne promener son chien tout en faisant la conversation avec son mobile. Pauvre toutou qui se retrouve bien seul au moment de lever la patte sur le pied du lampadaire…Lorsque ce ne sont pas des mamans en train de pousser le landau ou de tenir la main à leurs progénitures, complètement « absentes » et qui font la conversation avec un quidam à l’autre bout d’un invisible fil…Vivement que les têtes blondes puissent se venger quand elles seront dotées de cet appendice technologique ! Et, summum du summum, j’ai même surpris des mamys en train de pianoter sur leur mobile et de faire une ripaille de conversations avec leurs copines à cheveux grisonnants…Oups.

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Je ne parle même pas des zombis qui déambulent dans les rues, obnubilés par les messages de leurs jouets préférés, sans prêter le moindre regard à ce qui se passe ou arrive devant eux…ouille et oups.

La téléphonie de l’instantanéité a posé ses satellites en chape de plomb. Quant à notre inoxydable Petit Robert, observateur des évolutions modernes, il a trouvé un petit nom charmant à ce phénomène : la nomophobie, entendez Dépendance extrême au téléphone portable. Oups.

Maintenant que nous pouvons enfin nommer la chose, nous pourrons la vaincre ou du moins couper le fil de la conversation. On peut bien rêver ? Oui, mais, tout dépend de l’opérateur. Autrement dit, vous-même !

                                                                                                                      Laurent BAYART

 

L’ETRANGE RESURECTION A LA MODE IRANIENNE DE SOROUR KASMAI.


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Auteure francophone d’origine iranienne, Sorour Kasmaï vit à Paris depuis 1983. Je l’avais découverte avec son roman « La vallée des aigles » paru en 2006 (voir rubrique plus bas). Ce nouveau livre « Un jour avant la fin du monde » nous entraîne à Téhéran, durant le premier hiver après la révolution islamique. C’est l’histoire –subtilement rédigée – d’une usurpation d’identité à la suite d’un drame et d’une naissance. Sa mère enceinte meurt sous les décombres d’une maison…mais, arrivé à la morgue le ventre du cadavre bouge…et un bébé miraculé…nait. Il prendra le nom de Mariam (le nom d’une ancestrale reine). Il y est question des curieuses amours de sa défunte mère avec Farzami, l’ami de la famille, mais aussi du rôle mystérieux de Pédar, son père. Le livre se lit un peu comme une intrigue policière avec les nouvelles autorités religieuses –à la kalachnikov en sautoir – qui cherchent à vérifier l’hypothèse de cette résurrection. Il est question aussi de l’arbre de Zoroastre dont a été faite la croix de Jérusalem…Arbre dont le bois relève les morts à la fin des temps. Il est aussi question du culte nestorien et du dieu des Zoroastriens qu’est Ahura Mazda : Nos pères ont fui le sabre de l’islam et se font réfugiés ici, sur cette terre. Il est question enfin du saccage par les Perses de Jérusalem (en 614 après la naissance de JC) qui emmènent avec eux le bien le plus précieux : la Croix du Christ.

L’étrange « ressuscitée » va faire la lumière sur sa naissance et sur les protagonistes de cette histoire où l’amour et la religion se mêlent en une danse de mort qui ressemble à un tango d’apocalypse : Un jour avant la fin du monde, quelqu’un de ma descendance ressuscitera les morts » déclare le prophète. Roman de la quête et de toutes les ferveurs. Sortir de ce labyrinthe n’est pas chose aisée. La fin palpitante livrera (et délivrera) les personnages de la folie assassine et du dernier jour qui devait durer cent mille ans selon les prophéties…

                                                                                                                      Laurent BAYART

  • Un jour avant la fin du monde de Sorour Kasmaï, Editions Robert Laffont, 2015.