SUR LE CHEMIN DE L’ECOLE OU LA ROUTE DES CARTABLES.

                                                     A Jules, Alphonse, Camille et Gustave.

          L’estomac un chouïa serré, le cœur un rien bouclé et ceinturé, c’est le (grand) jour de la rentrée où le temps s’arrête pour poser son haleine sur l’ardoise d’une salle de classe. Que nenni ! A l’aune de la technologie, du « cloud » et de l’Internet, les craies ont été remisées dans le grand musée des souvenirs, au grenier dans les malles d’osier vintages ! S’il existe bien une route du vin, du tabac ou que sais-je encore, pourquoi pas celle des cartables ? Au bout de l’horizon se profile déjà l’eldorado de la silhouette de la nouvelle maîtresse qui, elle aussi, a les tripes en bandoulière. A quelle sauce va-t-elle être gobée par les sauvageons de trois pommes ? 

Jour de rentrée, sur le chemin de l’école, les petiots ne sont pas partis à cheval, en voiture ou en bateau à voiles, mais tout simplement en moteur à orteils et autres semelles. Ils sifflent guillerets, excités par cette terra incognita que constitue la cour de récréation. Ne pas louper l’appel !

En route pour la vie, emportés par cette soif d’apprendre et de connaître.

Une manière de chemin de Compostelle où les chiffres, les verbes, les mots et l’alchimie de l’algèbre remplacent les coquillages des Jacquets des bienheureux pèlerins.

Vivement ce soir et le goûter que maman a préparé comme une dictée de gourmandise !

Sans fautes, on va se régaler !

                                                               © Laurent BAYART

                                                                  5 septembre 2023

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