Sur une photo de Némorin, alias Erik Vacquier.
Nous passons dans l’embrouillamini des jours qui filent comme derrière un décor en rouleau de cinéma. Destinées fragiles des silhouettes de papier mâché. Nous sommes en mal de rencontres et de fraternités. Croiser l’autre sans un regard en une aumône d’humanité. Aimer notre quidam, le temps d’un regard d’empathie et de compassion. Nous sommes des ombres à la recherche de nos soleils. Astres perdus derrière nos lunettes noires. Aveugles de ne pas pouvoir s’arrêter à l’aune d’une tendresse retrouvée, d’un clin d’œil volé, ou d’un regard de connivence.
Et, reprendre vaille que vaille notre chemin, jusqu’à glisser un jour dans la bande d’arrêt d’urgence.
Là, marcher au ralenti, les corps en panne dans l’attente d’un garagiste, grand réparateur et « rhabilleur » des corps usés.
Puis, partir à la quête d’un Chemin de Compostelle pour rallumer les étoiles.
© Laurent BAYART
3 septembre 2023