NOUS SOMMES TOUS SUR UN QUAI DE GARE…

Sur une photo de Némorin, alias Erik Vacquier.

          Attendre la silhouette d’une aventure en forme de train qui file et parfois défile devant nous. Les rails, tels de longs traits rectilignes et muets, partagent le silence de l’absence. Sur le quai, les bancs représentent des ostensoirs où nos corps patientent dans l’espérance d’une montée horizontale vers la quête d’une improbable destination. Dernière station d’un chemin de croix ? Les passagers sont des cierges sans lumière. Le ballast de la caillasse des traverses demeure, à l’image du sable granuleux des plages face à l’océan, à regarder sous les jupes des wagons et des voitures. Attendre cette locomotive qui pourrait nous propulser et nous emmener derrière ce point du paysage lointain, tel un rendez-vous. Sur le quai, un chef de gare attend, lui aussi, l’imaginaire de boggies qui pourrait le faire siffler en trilles d’oiseau sédentaire. Composter l’absolu, quelle vaste affaire ! C’est encore loin les îles ?

Un voyageur égaré cherche un billet pour y poser son voyage.

Dans quelle ville se fixer ? Pas facile de choisir, chacune d’elle offre aux passants/voyageurs ses reposoirs afin qu’ils puissent s’asseoir et attendre un autre train. Et partir, encore et toujours…L’infinie destinée des êtres humains.

Les gares sont des chemins qui se terminent par des bancs.

                                                               © Laurent BAYART

                                                3 février 2024

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