PARTIR PAR LA GRANDE PORTE DU GANGE…

                                                              Sur une photo de Némorin, alias Erik Vacquier.

          Les fleuves nous emmènent dans les méandres et limons de l’éternité. Leurs éléments liquides coulent et s’écoulent vers l’océan où la vie se jette dans l’immensité du cosmos bleu de l’eau. Nos corps plongent et deviennent fétus de pailles, feuilles ballotées par les courants et brindilles de bois comme des cédilles et autres accentuations végétales. Le temps passe au rythme de cet encrier qui se déverse dans les ondes de ce Gange, mère de tous les fleuves, qui nous promet la rédemption et l’éternité. Nous déambulons, ballotés par les inspirations fluviales vers des nirvanas qui attisent notre imaginaire.

Se glisser dans l’eau et se laisser emporter.

Quelques poissons en anges gardiens veillent à notre improbable cheminement.

Eau bienfaitrice et matriarcale qui nous verse dans le grand baptistère. La mort se déguise en naissance et prend sa source dans cet Himalaya si près des étoiles.

Dieu, tel un nautonier, nous donne rendez-vous sur sa pirogue.

Et le temps s’arrête à jamais.

                                                                        © Laurent BAYART

                                                                            19 mars 2024

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