S’arrêter et regarder passer les nuages dans la vaste chambre à air du paysage. Les cumulus migrateurs filent et ne manquent pas d’air, telles des étoiles de coton, grandes feuilles volantes et post-it blancs où la météo capricieuse s’écrit en filigrane. Instants de pause où le temps se repose et s’imagine en confettis d’éternité. Suspendre la course folle et regarder les longs échassiers et les coursiers du ciel filer d’un trait de plume dans l’azur. S’inscrire dans la contemplation du monde et laisser nos montures-destriers attendre patiemment le retour de ses cavaliers.
Nous sommes des passants installés dans ce moment furtif que l’on a fixé comme un marque-pages dans le calepin de rendez-vous programmés longtemps à l’avance.
Et demain, plus tard ou dans quelques minutes, repartir en enfourchant nos divines montures. Pérégriner sans coquilles ou coquillages sur une sente de Compostelle imaginaire.
Oublier toute destination en ne retenant que l’ivresse de se perdre en chemin.
Un nuage telle une borne fait tourner la girouette du vent.
© Laurent BAYART
27 juin 2024