Sur une photo de René Roesch,
Le temps, jamais ne se lasse mais il se prélasse… Il suffit de le suspendre un instant. Echapper à la fuite du temps et à la nervosité d’un chronomètre qui vous moud et tord les nerfs. Il pulse et expulse l’instant en n’arrê-temps jamais de tourner frénétiquement…
Dans le jardin, le coquillage en tissu d’un hamac est prêt à vous gober le corps pour un embarquement immédiat dans le monde de la grande farniente. Quelques chaises, aux montants en arabesques de fer, essaimées sur les gravillons du jardin, sont des incitations à mettre vos séants en mode repos. Sous l’immense parasol d’un arbre qui irrigue l’espace de sa virevoltante feuillée, le temps suspend son vol et vous accueille dans son paradis de verdure.
Je suis ivre de ces instants volés. Mon cœur se met au diapason et tempo du jardin.
Vivre, c’est se laisser glisser dans une seconde qui n’aurait plus de fin.
Et là, m’arrêter et regarder un nuage passer comme un galet peint et déposé par un enfant espiègle dans mon jardin…
Une courgette ayant pris un trait de gouache sur son museau… tel le discret cachet du bonheur faisant foi à l’image du tampon de la poste.
© Laurent BAYART
29 septembre 2024