LIVRE/ UNE NOUVELLE FASCINANTE ET MYSTERIEUSE DE JOSEPH CONRAD.

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           Sans conteste, cette nouvelle publiée chez Andersen nous fait penser à celles rédigées par l’écrivain emblématique Stefan Zweig. D’abord, par cette manière d’écrire, de décrire aussi le charme des choses passées et de ce « monde d’hier » qui allait basculer dans la barbarie du XXème siècle. L’auteur ? Joseph Conrad (1857-1924) polonais d’origine qui écrit en langue anglaise, est l’un des plus grands écrivains de la littérature mondiale. Il avait publié, entre autres, Lord Jim et Au cœur des ténèbres. Ce texte Le Comte, écrit en 1906 et paru en 1908, était quasiment resté dans l’ombre depuis, exceptée une apparition furtive dans un magazine américain en 2009.

Ce texte, publié sous forme de récit, se déroule à Naples où se rend ce comte, homme distingué de soixante-dix ans (que l’auteur a vraiment rencontré), pour y soigner ses rhumatismes. Dans cette atmosphère de fête, d’opéra, de guinguette, de légèreté, d’insouciance aussi, notre personnage fera une rencontre qui changera le cours de son existence, avec en toile de fond cette phrase qui le taraude : Voir Naples et mourir.

On ne vous livrera pas le dénouement mais l’on appréciera cette nouvelle traduite avec justesse par Stéphane Gounel, qui restitue parfaitement bien l’ambiguïté et l’ambiance de cette histoire troublante, mettant en valeur la qualité d’une écriture jaillie d’un monde disparu avec les bouleversements du siècle dernier. Comme l’analyse fort justement le traducteur, cette époque révolue accuse une finitude et célèbre un deuil.

                                                                                                                     Laurent BAYART

Le Comte de Joseph Conrad, Andersen Editions, 2014.

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