LIVRE / CINEMA / CONFESSIONS SANS CONCESSIONS DE GERARD DEPARDIEU.

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Le titre est pour le moins simpliste : Ca s’est fait comme ça. Le récit biographique de ce – comme on dit – « monstre sacré du cinéma » qu’est Gérard Depardieu se révèle intéressant, dans la mesure où il raconte et surtout explique le personnage épique et hors norme. Une grand-mère, dame pipi à Orly, un père alcoolique (Dédé) et une jeunesse pauvre dans une ville de province : Châteauroux. Une existence qu’il prend comme un cadeau, car l’embryon a évité de justesse « les aiguilles à tricoter » qui brisent les destins démunis. La prison et des jours chahutés, puis un psychologue qui lui prédit un avenir d’artiste. A défaut de sculpture (Tu as des mains de sculpteur), il s’orientera vers des cours d’art dramatique où il explose littéralement la scène. Il apprendra, lira beaucoup et fera ses gammes en orfèvre qu’il devient très vite. On ne s’épanchera pas sur sa carrière que tout le monde connaît. Par contre, le lecteur se laissera surprendre par cet homme attachant et tendre qui dit son amour invétéré pour le vin qu’il boit et…produit également: Moi, si j’ai voulu faire du vin, c’est pour que mes enfants n’oublient pas la vie, qu’il y ait une trace…Il avoue son aversion pour la cellule familiale et reviendra sur ses échecs de père et de mari. On lira avec intérêt sa confession d’homme libre et le ressentiment qu’il nourrit envers la France et les Français : Ils ont perdu le goût de l’aventure, ils ont perdu l’ouïe, l’odorat, ils n’entendent plus la musique que porte le vent…On ne reviendra pas sur son amour de la Russie, sa culture et la littérature, la geste orthodoxe qui emporte les êtres vers le haut, loin des bas calculs arithmétiques d’un Occident matérialiste qui a brûlé son âme dans la thésaurisation boursière. La spiritualité slave l’enchante au plus haut point. La force, la beauté et la tragédie des hommes soufflent à travers toute l’œuvre de Dostoïevski. Et, confie-t-il, à Saransk où j’habite, à sept cents kilomètres de Moscou, il m’arrive de m’arrêter dans la rue ou au bord d’un champ, simplement pour écouter chanter les femmes… Force est de constater que celui qui sait encore écouter le bruissement du monde ne peut pas être le poivrot démoniaque, voire l’ignoble sauvage, que l’on a tant décrié !

                                                                                                                  Laurent BAYART

 

* Ca s’est fait comme ça, de Gérard Depardieu, XO Editions, 2014.

 

 

 

Une réflexion sur « LIVRE / CINEMA / CONFESSIONS SANS CONCESSIONS DE GERARD DEPARDIEU. »

  1. Salut les Amis !

    Je reproche juste une chose à Depardieu : il a gagné plein d’argent en France, grâce à ses films qui ont eu bien du succès parmi les Français, et il s’est exilé fiscalement.

    Il a renié la France pour diverses raisons plus ou moins valables, de fait, il n’a plus ma sympathie, plus du tout !

    Nous, simples citoyens, nous sommes bien obligés de vivre avec les mauvais côtés sociétaux français, nous sommes obligés d’assumer… A nous de voir ce que nous pouvons faire autour de nous pour améliorer un peu la situation : je n’ai pas besoin de Depardieu pour faire cela….

    Il a fui les conditions sociétales difficiles de la France sans essayer vraiment d’y remédier autour de lui, parmi la haute société française, quelque part cela me laisse une impression de manque de courage.

    Coluche, à son époque, à fait peur à beaucoup de Français de cette hautes société qu’il méprisait, il a fait très peur aux politiques français lorsqu’il s’est présenté aux présidentielles en 1980 avant d’être obligé de se retirer du fait de certaines menaces.

    Alors, je ne crois pas que je vais me plonger dans le livre de Depardieu….

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