LIVRE / « J’AI ETE LE DERNIER HOMME SUR LA LUNE D’EUGENE CERNAN ».

imgres Autant connaît-on Neil Armstrong, le premier homme à avoir posé le pied sur la lune (Un petit pas pour l’homme, un grand pour l’humanité), autant on ignore tout de l’existence tourmentée des aventuriers en bulles translucides posées sur la tête, et le dernier à avoir arpenté la poussière lunaire  est un certain – illustre inconnu ? -Eugène Cernan.

Dans un pavé de près de 500 pages, le cosmonaute américain revient sur les péripéties de cette expédition spatiale, l’émulation voire cette sauvage compétition, un peu comme pour les « étoiles » de l’Opéra afin de parvenir au Graal suprême de la sélection, même si nous n’avons pas affaire à de la grande littérature. La traduction est parfois approximative et les répétitions…répétitives ! L’ouvrage revêt tout de même un indéniable intérêt car nous entrons de plain-pied dans les coulisses de cette conquête du cosmos des années soixante-dix, durant lesquelles Américains et Russes se livrèrent un combat acharné. Guerre froide, même dans le cosmos…Ce fut – sans conteste – l’âge d’or de la conquête spatiale.

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Détails croustillants (enfin, façons de parler !) sur la manière d’uriner et de déféquer dans l’espace…: La meilleure façon de déféquer, c’était de ne pas le faire…Pendant les trois ou quatre jours avant une mission, nous mangions de la nourriture engendrant peu de résidus. Donc, à l’époque, il valait mieux engager des constipés ! Temps héroïques des capsules Gémini (Fruit du travail de 4.000 sociétés dans 42 Etats / chaque capsule était constituée de 1.367.059 pièces) et des fusées Saturne, avant la lignée d’Apollo qui rentra dans l’histoire. Travail scientifique et entrainement constants à l’adresse de ceux qui seront choisis pour aller « caresser le visage de Dieu ». Pas facile non plus, pour la vie familiale, souvent brisée, se terminant en queue de comète (poisson) : le divorce. Cernan, fils d’émigré tchécoslovaque, revient sur sa jeunesse et ses origines. Et puis, il conclut cet imposant volume en confiant : Il semble qu’Apollo était trop en avance sur son époque. Le Président Kennedy est allé chercher loin, dans le vingt et unième siècle, une décennie qu’il a incrustée dans les années soixante et soixante-dix. La logique voulait qu’après Mercury et Gemini, nous aurions dû construire la navette spatiale, puis une station orbitale, et c’est seulement à ce moment-là que l’on aurait dû penser à la lune…

                                                                                                                      Laurent BAYART

 

* J’ai été le dernier homme sur la lune d’Eugène Cernan et Don Davis, Editions Altipresse, 2010.

 

 

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