
Le bonheur est dans l’instant qui palpite en nous. Secondes que l’on savoure comme un doux nectar de félicité. Se nourrir de ce moment, le faire durer comme une goulée de vin que l’on garde précieusement dans la gorge et qui nous exalte – encore longtemps -de ses saveurs.
Le bonheur est dans l’instant qui nous enchante de ses lentes palpitations en mille exaltations. Gouter un peu de cette éternité que l’on pose au creux de sa paume. Le temps joue son aubade sous nos fenêtres. L’horloge est musicienne et la tocante métronome. Le bonheur est dans l’instant qui ne connaît ni les albums photos vintage, ni le rétroviseur, ni les agendas qui projettent leurs rendez-vous furtifs sur les jours à venir et encore moins la conjugaison au temps futur.
Le bonheur est dans l’instant à ne pas pouvoir se tenir dans le cercle de la craie. A respirer jusqu’à s’enivrer les alvéoles des poumons. A rester sur ce banc, comme un vagabond/ vieillard dépouillé de ses mouvements. Ivresse de la minute présente qui s’écoule comme du sable de nos mains tendues. Regarder le ciel et ses cohortes de nuages. Voir une étoile vous glisser un clin d’œil complice.
Le bonheur est dans l’instant. Ceux qui ne font que courir volent les graines des oiseaux dans leurs becs et dérobent l’alizé qui pousse les ombres blanches tutélaires en coton dans l’azur. N’attendre rien d’autre que la grâce de l’éphémère. Puis, écrire sur le sable avant que tout ne s’efface à jamais, l’ardoise magique comme un télécran d’enfant nous faisant passer de l’autre côté de l’instant…Il n’est désormais plus temps.
@ Laurent BAYART