BILLET D’HUMEUR / ACTE 86 / LE GRAND MANEGE DE LA VIE…

Photo Marie Bayart

                                                              A Jules, Alphonse et Camille.

Tels de petits crabes glissant sur le tapis d’or de sable fin d’une plage semée de pavés, attirés par l’immensité océanique, à vouloir vous enivrer de liberté, éblouis par cette fabuleuse attraction qu’est le grand manège de la vie, enfants, vous courez de guingois vers ce qui va vous griser la tête. Ne vous laissez pas embobiner, tourner en bourrique et endormir par les promesses qui tournent…court ! Ne vous y précipitez pas, vous aurez bien le temps d’entrer dans la ronde…Dieu, tel un forain, vous présente son carrousel en mille couleurs et aux chromes scintillants. Voilà que vous vous trouvez en partance vers de nouveaux mondes, affranchis un instant de vos parents, restés dans le havre d’un port d’attache. Vous voilà, dans l’ordre chronologique de votre arrivée sur terre à bafouiller vos pas, à vous précipiter vers ce grand tourbillon de la vie qui n’aura de cesse de vous emporter vers de nouveaux rivages et horizons. Timoniers en petits bonnets de trois pommes qui s’en vont batifoler de bonne humeur, loin des mains bienveillantes de vos tuteurs. 

Loupiots guillerets, vous portez, désormais, nos voix et nos lumières vers demain. Le monde, recroquevillé, dans la fine coquille de vos pupilles. Il vous faudra le réinventer. Le ré-enchanter. Le rendre plus humain. Qu’en avons-nous donc fait ? Nous qui partirons avec des cicatrices sur le bleu de nos espérances. 

Il vous faudra la patience des sages, l’amour des prophètes, l’intelligence des bâtisseurs pour que les jours qui s’ouvriront à vous offrent ses étoiles. 

Dépêchez-vous de remettre un peu de soleil sur notre vieux monde ! Et, demain, ce manège vers lequel vous courez se retrouvera enchanté par la fraicheur de l’amour et la jubilation de la joie.

Et la lumière que vous allumerait, sur cette planète qui tourne, nous réchauffera le cœur et l’âme, nous qui serons en orbite dans le grand manège des nébuleuses et des étoiles, quelque part, bien au-dessus de vos têtes…

                                                                          @   Laurent BAYART

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