
Le Kirghizstan est un pays d’Asie Centrale montagneux, situé sur l’ancienne route de la soie, perdu entre une mosaïque d’anciens états « satellites » de l’Union Soviétique. L’autre pays du cheval avec le mythique et immense Kazakhstan.
Découverte de ce territoire par le biais de la littérature et de Tchinguiz Aïtmatov (1928-2008), un des plus grands auteurs de l’ère soviétique dont le livre Adieu Goulsary est considéré comme un petit chef d’œuvre qui raconte une manière d’épopée équestre dans ce « grandiose petit pays d’Asie centrale ». Hymne au cheval kirghiz qui, loin d’être « l’animal de compagnie » de nos âmes occidentales, est au cœur de la vie, de la culture, des traditions, de l’identité même du peuple kirghiz, l’un des plus anciens peuples cavaliers du monde ! Goulsary se traduit par bouton d’or, fleur qui tapisse les pâturages d’altitude des monts du Tian Shan et du Pamir. Cette histoire toute simple mais bien réelle pose, il y a un siècle déjà, le problème majeur de la disparition progressive et irréversible de la diversité des cultures et de la diversité biologique…Voyage fabuleux dans cette Eurasie où l’on peut voir encore l’ancestral jeu du bouc, sorte de football équestre où un bouc empaillé et sans tête remplace le ballon. Ici, les footballeurs deviennent d’agiles cavaliers et les stades, des gradins de vertigineuses montagnes ! Bienvenue au Kirghizstan ! Vie pastorale et nomade de Tanabaï, Bakassov, gardien de moutons et d’agneaux, berger d’un kolkhoze en proie à l’administration communiste, à ses tracasseries et aux jalousies de certains. Belle histoire d’amour entre un homme et son cheval, son « amblier ». Tu fus un grand coursier, Goulsary. Tu fus mon ami, Goulsary. Tu emportes mes meilleures années avec toi. Goulsary, je ne t’oublierai jamais…
Une histoire tellement belle et simple qu’elle pourrait être projetée sous la forme d’un film lors du Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul, coutumier de narrations immensément tendres et somptueuses dans les décors magiques de l’Asie Centrale.
@ Laurent BAYART
* Adieu Goulsary, le vieil homme et le vieux cheval, de Tchinguiz Aïtmatov, traduit du kirghiz par l’auteur et Lily Denis, éditions du Rocher, 2012.