BILLET D’HUMEUR / ACTE 92 / ASSIGNES A RESIDENCE OU LA (SOMBRE) VICTOIRE DU SEDENTAIRE.

@ photo de Némorin, alias Erik Vacquier

Situation inédite, extra-ordinaire comme dans un film catastrophe, sauf que…Nous voilà assignés à résidence, domicilié chez nous, confinés et réduits à un huis-clos où tous les événements, rendez-vous, manifestations, rencontres, visites…se retrouvent en mode annulations et reportées aux calendes… grecques ! Il ne se passe par une journée sans que l’actualité nous étouffe de ses oxydantes et anxiogènes nouvelles. Et ce chiffre effroyable des décès en Italie…Comme une guerre qui ne dit pas son nom, un conflit dans l’infinitésimal du monde microbien. Et pourtant, le printemps est là, trompeur à souhait pour nous inviter à faire la fiesta, à sortir et aller donner de grandes bourrades sur les épaules des amis et des passants ! Que nenni, le virus vous mordra illico presto ! Et vous fera tousser, la mort dans l’âme.

Confiner, le Petit Robert nous le précise bien :Toucher aux confins, aux limites d’un pays…Nous voilà donc chez nous, dans notre territoire sacré, dans l’herbe folle du jardin ou sur le tapis persan (super, une évocation au voyage !) ou le cuir « vachement » confortable du salon en mode pause (qui dure). Voilà que nous sommes invités à rester sagement derrière notre paillasson. Barbelés à ras du sol de la frontière.

Voici venu le temps béni pour les sédentaires invétérés. Plus besoin de justifier son refus lorsqu’on leur propose un voyage ! Chez moi c’est un pays buissonnier, confins dont je ne connais pas encore toutes les routes et sentes…

Le monde est à notre porte. Il suffit simplement de l’ouvrir de l’intérieur.

                                                                           copyright Laurent BAYART

                                                                                22 mars 2020

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