LIVRE / CHIYO UNO OU UNE SARAH BERNARDHT A LA MODE JAPONAISE.

Autre petite pépite dégotée, dans le domaine de la littérature asiatique, que je découvre. Il s’agit de cette auteur(e) sulfureuse qu’est Chiyo Uno. Née en 1897 (décédée à l’âge de 98 ans), elle est l’une des plus célèbres romancières japonaises. Chiyo Uno connut un succès retentissant avec ce livre que je tiens entre les mains aujourd’hui : Confession amoureuse.Outre la littérature, cette femme exceptionnelle a fondé un magazine de mode et lancé une marque de kimonos…Elle pose, à son époque, la question dérangeante, en précurseur, de la liberté et du rôle de la femme et vécut en mode « bohême », loin de la soumission imposée à ses congénères. D’ailleurs, n’a-t-elle pas déclaré : que l’essence de sa vie est de ne pas avoir suivi les règles de quelqu’un d’autre et d’en avoir fait à sa guise…

Affranchie et libérée à la manière de Colette ou d’une Sarah Bernhardt, un zeste délurée. Cette Confession amoureuse nous installe dans cette parenthèse sentimentale dans laquelle un artiste volage, en instances de divorce, papillonne – parfois dangereusement – avec plusieurs égéries dans ses filets. La narratrice, pour ce faire, enfile une silhouette masculine pour rédiger cette belle histoire. Yuasa Jôji s’éprend de plusieurs femmes dont Takao etTsuyuko. Dans l’esprit romantique, l’artiste tentera un suicide en duo qui tournera court…A signaler, cette scène décrite avec talent, telle une lente remontée vers les lumières de la vie. Moralité : les Don Juan ont aussi leurs ange-gardiens !

Un ouvrage qu’on lit comme un régal de littérature.

                                                             Copyright Laurent BAYART

Confession amoureuse de Chiyo Uno, éditions Denoël, 2019.

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