CLIN D’ŒIL A TRAVERS LE MIROIR /UN JOUR PAS COMME LES AUTRES DANS UN SANATORIUM…

Je ne sais où tu es partie, Tante Elisabeth Klaenshi, dit Tante Lumière, mais le petit garçon de sept ans, se souvient encore de cette journée de grâce que tu lui avais offerte, durant l’été 1965. Malade en son sanatorium de Rhône Azur à Briançon,traité pour une tuberculose pulmonaire, éloigné de ses parents depuis presque deux années, tu vins me visiter un jour de soleil et m’offrir une échappée de joie, de quelques heures qui sont restées gravées à jamais dans mon cœur, et mieux encore, dans mon âme de petit garçon. Les visites étaient si rares à l’époque…La mort m’avait effleuré de son souffle glacial et mis du brouillard dans les fenêtres/alvéoles de mes poumons.

Le temps est passé, inexorablement, mais je me souviens encore de la luminosité de ces instants précieux qui sont restés en moi comme des balises dans ma vie.

Comment oublier ce que tu m’as donné de vivre dans la désespérance d’une sorte d’abandon ? Je n’avais plus de larmes, la nuit, à pleurer entre mes draps. 

Ivresse de cette journée sans fin qui continue de m’habiter encore aujourd’hui. Et quand je regarde ces photos jaunies, vaguement sépia, les larmes me viennent aux yeux. Je n’ai pas oublié…

Tante Lumière, de l’autre côté du miroir, tu es restée à jamais mon ange-gardien.

Que Dieu, que tu côtoyais si bien, en sa bienveillance et en son amour te garde précieusement auprès de lui.

Un jour, peut-être, je viendrais encore te remercier et t’embrasser pour ce jour d’éternité que tu m’as octroyé.

De l’autre côté de ce miroir, si fin, si fragile et ténu…Je retrouverai ce petit garçon qui – à son tour, cette fois-ci- viendra te rendra visite pour te dire encore mille fois merci !

Avec toi et par ta grâce, l’éternité aura ce goût de bonheur suranné d’une journée qui n’a –décidément- plus de fin.

                                                              © Laurent BAYART

                                                                      18 février 2021

Une réflexion sur « CLIN D’ŒIL A TRAVERS LE MIROIR /UN JOUR PAS COMME LES AUTRES DANS UN SANATORIUM… »

  1. Mon cher Laurent,

    Très émouvante chronique à propos de Tante Lumière sur ton blog, ce matin !

    Les gens se plaignent de désarroi et de solitude en ces temps de covid. Ils ne savent pas les souffrances physiques et psychiques provoquées par la tuberculose (et la société)…

    On vous embrasse,
    Claude et Maire-Noël LUEZIOR

Laisser un commentaire