LIVRE / AU TEMPS DE L’AMOUR COURTOIS ET DES ENCHANTEMENTS DES ROMANS DE LA TABLE RONDE.

         Qu’il est bon de parfois se plonger dans de vieux ouvrages qui sentent le papier vétuste des années quarante, un peu surannés, aux pages jaunies par l’usure du temps, composés sur des presses typographiques où l’adresse des éditeurs parisiens se résumait en un arrondissement. Les codes postaux n’existaient pas encore !

J’ai ainsi refait – en quelque sorte – mes « humanités » en relisant les romans de la Table ronde, me délectant des quatre « contes » que sont ces trésors et récits de l’amour courtois, des enchantements médiévaux, de ces textes/grimoires de chevalerie et de « ferraillage » en mode tournois, armures de quincaillerie et gonfalons multicolores que sont  : Merlin l’enchanteur, Lancelot du lac, le Saint Graal et Mort d’Artus (Arthur) adaptés par un romancier des années quarante. 

Je me suis délecté de ces légendes et historiettes qui ont marqué notre histoire mais aussi notre littérature. Romans des anciennes grivoiseries qui seraient probablement cloués aux piloris de la censure contemporaine ! Lorsque les « pucelles » chantaient gaillardement : Je sens le doux mal sous ma ceinturette/ Maudit soit de Dieu qui me fit nonnette !…/… Je dis malgré moi vêpres et complies/ J’aimerais bien mener bonne vie/ Avec celui-là dont je fus l’amie/ Car il est joli et je suis jeunette ! » Belle et vertueuse conquête mystique aussi, et spirituelle avec la recherche de ce Saint Graal qui fait encore –quelque part – rêver nos contemporains en mal d’utopies et de folies. A l’époque, nous disent les chroniqueurs : On inscrivait sur la tombe des compagnons leur nom et comment ils étaient morts. 

Quel plaisir et bonheur de s’imprégner de ces récits de chevalerie où, à la fin de ces presque cinq-cents pages, le narrateur confie : J’ai achevé ma longue œuvre. Maintenant qu’elle est faite, je me reposerai un peu. S’il plaît à Dieu, et prendrai quelque divertissement. Deo gratias. 

Comme un point final venu des mondes médiévaux aux parchemins qui sentent les chemins de traverse, semés de crottins de chevaux…

                                                                   © Laurent BAYART 

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