BILLET D’HUMEUR / ACTE 156 / LES LEVRES INVISIBLES OU LES MASQUES SONT DEVENUS SOURDS…

         On n’y pense pas en ces temps bien compliqués où –coronavirus (des) oblige, les lèvres se voilent d’un masque impudique : on n’aperçoit plus la dactylographie de la lippe de nos contemporains. Et celui qui avait l’habitude de lire sur la bouche du quidam ne distingue qu’un rideau/écran blanc qui fait de chaque visage un Zorro sans son . Nous voilà privés de l’alphabet du visage et des paroles en version sous-titrées dictées par les lèvres.

Le monde nouveau est né…

Celui dont les oreilles sont des coquillages morts ou souffrants se retrouve victime de la « double peine » de ne pas bien saisir le message de l’autre, mais aussi de ne plus pouvoir déchiffrer ses paroles dissimulées par le masque salvateur, devenu l’armure souple anti-virus et protecteur.

Drôle de monde où l’on  cloisonne et enferme toujours plus ceux dont les oreilles sont se transformées en partitions sans notes.

Telles des cartes bancaires, nous voilà devenus sans contacts.

Et moi qui suis à la peine devant le cinéma muet des dialogues de…sourd, je finis par constater que je ne « m’entends » plus avec mes contemporains ! Dur de la feuille, on me rend une page blanche…en guise de conversation. 

Pour moi, vos yeux ne remplaceront jamais vos lèvres qui psalmodient le limon de vos paroles.

                                                                                Laurent BAYART

                                                                                     10 mars 2021

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