QUAND ON PERD UN CHAT, ON PERD UN AMI FIDELE OU LE ROI ARTHUR S’EN EST ALLE…

                                                                    A Marie, sa maîtresse.

          Par l’invisible chatière de la porte des étoiles, tu es parti aujourd’hui dans ce qu’on appelle le monde d’à côté, dans l’imperceptible présence de ceux que l’on a aimé. Arthur, le bien nommé chat, qui a dû mettre un point final à sa petite vie heureuse de matou de sofa, laissant ta maîtresse attristée de perdre un si fidèle ami et compagnon. Tu t’en es allé, non sans laisser un bouquet de ronronnements d’amour tels des chrysanthèmes, même quelques instants avant de mourir, car tu aimais et tu étais aimé, toujours entouré d’enfants et d’adultes. Tutur a pris la poudre d’escampette, bien malgré lui, mais il en est ainsi aussi des humains, rattrapés par la maladie. Nul n’est épargné. Quelques larmes aujourd’hui comme une lettre de départ que l’on laisse sur un meuble ou sur le bois d’un bureau. Post-it liquide de nos yeux en pleurs.

Je ne suis pas parti, je reste encore là  à me lover dans tes jambes et à quémander quelques affectueuses caresses. Tu n’entendras plus la chaudière de mes ronronnements, ne percevras plus mes coups de tête/butoir pour me faire cajoler, Marie, et pourtant je suis toujours présent à tes côtés ! Il en est ainsi des êtres humains qui se sont éclipsés, alors pourquoi nos amis à quatre pattes, fidèles parmi les fidèles, ne continueraient-ils pas d’habiter les lieux où nous fûmes heureux ensemble ?

Arthur, Adieu, ta place sur le canapé est vide mais l’on sent déjà que tu t’es installé confortablement. La mort n’existe que lorsqu’on oublie les êtres, humains ou animaux, que l’on a tant chéris. L’amour est toujours plus fort que l’absence.

La mort est un coup de griffe qui laisse une blessure que l’amour guérit avec le temps qui passe langoureusement, comme se déplace un chat.

Tes vibrisses sont désormais des étoiles dans le ciel de nos nuits.

                                                                           © Laurent BAYART

                                                                                18 mars 2021

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