EFFROYABLE TROTTOIR OU MORTELLE SOLITUDE DANS UNE RuE PASSANTE…

photo Nemorin, alias Erik Vacquier

          Chronique d’une indifférence devenue endémique. Ca s’est passé dans la nuit du 18 au 19 janvier dans une rue bien passante à Paris. Un homme (photographe connu, de surcroît) sort d’un restaurant vers 21h et s’affaisse sur le sol. Il restera ainsi couché sur le pavé glacial, durant neuf heures…Les gens passent, impassibles et froids… Il décèdera au matin. Qui se passe-t-il donc en cette humanité qui ne s’intéresse plus à l’autre ? Qui marche (sur la tête) sans regarder le quidam qu’il croise ? Peut-être les yeux collés à un portable ? Comment en est-on arrivé à ce point extrême ? Dans le pays des Lumières ? Des Droits de l’homme et du bon vivre ? Un journaliste ami du photographe s’est indigné qu’un homme puisse gésir ainsi aussi longtemps sur le trottoir sans que personne s’arrête pour s’enquérir de son état.

Et le chroniqueur de rajouter, bienveillant, qu’il a toutefois refusé de s’en prendre aux passants qui ne se sont pas arrêtés se demandant si, dans une situation similaire, lui l’aurait fait. 

Les exemples – hélas – foisonnent aujourd’hui de ces petits faits divers qui posent leurs entrefilets dans les journaux. Je me souviens – pour ma part – (et toute proportion gardée) qu’étant tombé sur la chaussée un matin, personne ne m’avait aidé à me relever et pire encore, un quidam m’avait même enjambé afin de pouvoir continuer son chemin. Drôle et pathétique…

A désespérer de l’être humain ? Et pour finir, ce petit texte et revenir à notre photographe décédé. Qui, au final, a prévenu les secours ? Un SDF…Comme quoi, l’humanité peut encore se dissimuler là où on ne l’attendait pas forcément. 

La chute pour paraphraser Albert Camus.

Le passant – quant à lui – n’a fait que passer. Et l’homme tombé a fini par… trépasser. 

                                                              ©  Laurent BAYART

                                                                     27 janvier 2022

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