Encore étudiante à l’époque, j’avais rencontré Carmen Andréi dans les années quatre-vingt-dix alors que j’étais invité à Galati en Roumanie en tant qu’écrivain et éditeur de l’Ancrier. Déjà on sentait chez elle la passion de la littérature et cette envie de découvrir l’âme des mots et des textes.
Le temps a passé, et diplômes et études studieuses plus loin, cette férue de culture française est aujourd’hui Docteur en philologie romane, Maître de conférences au Département de Langue et Littérature Françaises, faculté des Lettres, à l’Université « Dunarea de Jos » de Galati. De plus, elle enseigne aux étudiants en licence les cours magistraux de littérature française. Cette boulimique du travail, cette « décortiqueuse » de la syntaxe a participé à plus de 90 colloques, conférences et symposiums en Europe et dans le monde entier. Elle a collaboré à une dizaine d’ouvrages dont trois livres en solo.
Comme chacun sait, la traduction est une manière de nouvelle mise en scène d’une pièce qui fait ainsi l’objet d’une création, d’un nouveau regard. C’est le cas du livre traduit. Le traducteur est ainsi un créateur à part entière, la moindre trahison et la magie s’effrite. On ne répétera jamais le rôle essentiel du traducteur qui donne à l’auteur une nouvelle voix et lui permet ainsi d’être audible et découvert dans une autre langue. Sans son entremise, l’écrivain resterait un sédentaire collé aux limites-frontières de sa propre langue.
Carmen excelle dans cet exercice difficile et pointilleux. Ainsi, a-t-elle déjà traduit plusieurs ouvrages en roumain, dont ceux de l’écrivain et dramaturge contemporain Paul Emond. Petit focus et clin d’œil amical à cette amie surdouée qui habille les mots des écrivains d’autres mots (latins) pour les emmener, avec elle, voyager entre Danube et Carpates, dans les terres magiques de Roumanie…si chères à Paul Morand.
Laurent BAYART
Contact / carmen_andrei2001@yahoo.fr