IVRESSE (VERTE) DE TOUS MES VAGABONDAGES.

photo Marie Bayart

                                                                       Pour Alphonse,

          J’aime m’installer dans l’instant. Les herbes hautes ressemblent à des apostrophes vertes qui posent leurs accentuations sur mon corps. Je creuse une ombre dans l’ivraie de mon ivresse. Bonheur de vivre le moment présent, après avoir glissé dans les chardons et les orties. Les ronces n’ont pas eu raison de ma soif de vivre et de mes enchantements quotidiens. Moi, je m’enivre de cette liberté qui enchante les alvéoles de mes poumons. Je gazouille comme un moineau en quête d’azur. Bulles d’air et oxygène jouent leur bossa nova sur le compas de mes jambes. Je danse dans la joie des graminées et des feuillages. Je farniente dans la gourmandise des secondes qui s’égrènent. 

Petit papillon qui se pose dans une prairie et glisse ses ailes sur le duvet de la verdure.

Gavroche des coquelicots, des pâquerettes et des boutons d’or, je suis un bouquet de petit garçon aux ressorts de Zébulon, prêt à faire palpiter tous les fleuristes et autres garde-chiourmes des cours de récréation.

Le soleil, tel un tournesol, constitue ma seule et unique boussole.

                                                 © Laurent BAYART

                                                25 juillet 2022

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