
La lumière était en nous, il y a très longtemps. Dans le monde d’avant la naissance, nous étions des lucioles déambulant dans la voie lactée d’un voile placentaire. Puis un jour, nous avons été happés par un jet de lumière et avons accosté dans un « nouveau monde ». Une étoile posée dans une salle d’accouchement aux draps tout blancs… Nous sommes ainsi morts à l’envers. La lumière s’est lentement retirée de notre corps de bébé, à la peau fripée comme du papier froissée. Nous sommes partis ainsi à l’aventure de l’instant. Mais il restait toujours un peu de clarté en nous, comme un souvenir de luminosité. Une porte ouverte sur le cosmos. Le temps passe et file, on appelle ça tout simplement la vie. Jusqu’au jour où la lumière viendra nous rappeler à elle et nous emmener dans ses circonvolutions. Alors, le seul bagage qu’il nous conviendra d’emmener sera notre âme. Un puits de lumière qui s’installera dans les limbes du soleil. Pour toujours. On appelle cela l’éternité.
Et là, la lumière habillera et habitera notre silhouette.
Le temps n’existera plus, il suffira de psalmodier une prière comme on allume une bougie dans la nuit.
© Laurent BAYART
5 avril 2023
Bonjour Laurent
bien évidemment je suis conquise par ce texte. Tu as les mots pour. Dire ce que je ressens. C’est ça un écrivain À très bientôt