Archives de catégorie : Blog-Notes

NAISSANCE /BIENVENUE A PIPOUNE ALPHONSE, LE PETIT BONHOMME DE NEIGE ET DE NOEL !

(photo de Claire-Elise Bayart)

                                                                                                     A Claire-Elise et Jérémy,

 

 

Tu tiens du miracle

Petit Pipoune des neiges,

Venu dans un grand tohu-bohu

En capt’aine Fracasse

Bousculer l’heureuse

Petite tribu familiale    

 

Pipoune de Noël, tu surgis

Du pays de derrière les étoiles

Là où les soleils

Se transforment en petits bonshommes

Qui sortent du ventre de leur maman

 

Mais dis-donc

Ca avait l’air de te plaire

Dans ta cabane placenta ?

Pas vraiment pressé de prendre l’air

Et de faire la connaissance

De toute la famille et de tes parents !

 

Nous, on t’attendait avec impatience

Pressés de te connaître enfin

 

Ta maman un peu bousculée

Et ton papa aussi

Car personne n’avais prévu

Un tel chambard !

 

Les photos d’échographie

En nébuleuses et boules de planète

Dans le cosmos

Où l’on distinguait ton petit nez

Et ta bouille joufflue…

C’était sympa mais ça ne vaut,

Tout de même pas

La caresse de ta jolie frimousse

De nouveau né !

 

Beau petit bonhomme

Tu nous enchantes de ta présence

Et on s’habitue déjà bien à toi

 

Tu sais,

On t’aime tellement

Que nos cœurs ont grossi comme des soleils

Destinés à te réchauffer

De notre amour

 

Notre cellule familiale

Est un ardent brasier dans lequel

Tu pourras toujours te blottir

Lorsque tu auras froid

 

On t’aime petit Pipoune Alphonse

Car on va – en ta compagnie –

Se remettre à découvrir le monde

Qui sait ? A le refaire avec toi

Ainsi, les petits bébés de trois petites pommes

Sont des géants capables

De remettre un peu de lumière

Dans la tête des gens

 

Et toi,

Petit Pipoune Alphonse

Tu as déjà allumé d’immenses feux

En nous

 

Mamili a hâte d’ouvrir un livre

Et de t’emmener en voyage à la bib

Pour aller à la rencontre de personnages fabuleux et d’histoires merveilleuses

 

Et papy Vélo, quant à lui, est impatient de t’embarquer

Avec ton cousin Jules

Pour aller regarder passer les trains à la gare

Et de happer – au passage – un bretzel

Comme on composte un billet…

 

Ces trains multicolores

Qui s’en vont au bout de l’horizon

Histoire de nous faire rêver de voyages !

 

Car la vie, Alphonse

C’est le plus beau des voyages

Pour lequel,  il t’appartiendra d’inventer

Ta propre destination

 

Allez petit,

Embarquement immédiat

La belle aventure de la vie commence…

 

Pipoune, c’est si beau la vie

Que ça vaut bien la peine

De pleurer un peu pour mieux

Sourire aujourd’hui

Et chanter demain.

 

                                           Laurent Bayart,  dit Papy Vélo

                                         Lundi 4 décembre 2017 à 20h32….

 

 

LIVRE / A TIRE-D’ELLES OU LA FEMME EST (BIEN) L’AVENIR DE LA BICYCLETTE



Quel bien joli titre que celui du dernier livre du cycliste arpenteur de continents qu’est l’écrivain suisse Claude Marthaler : A tire-d’elles. Son dernier opus nous dresse le portrait d’une trentaine de femmes cyclistes au destin exceptionnel, à travers le temps et l’histoire.

Le vélo symbolise parfaitement la liberté et l’émancipation des « cyclistines » : Le guidon en mains, c’est à nous de choisir notre direction ; la monture ne répond qu’à la pression de nos pieds sur les pédales.

 Ces présentations sont singulières et attachantes. Jessica Arpin, reine du vélo poétique, glisse avec grâce, et son Krunstrad, bicyclette de cirque, sur la couverture du livre avec ses acrobatiques arabesques, le guidon à l’envers, née à Salvador de Bahia. Focus aussi sur Barbara Buatois, la fusée du vélo (couché), Juliana Buhring, une miraculée de la vie qui affole les chronomètres et vit en sur-régime. Mathilde Gallinelli Gonzalez avec son magnifique petit bijou de vélo self-made, et en bois. Shannon Galpin qui roule en danseuse sur les routes dangereuses d’Afghanistan. Claudine Gilbert, sexologue cycliste évoque « le syndrome du cycliste ». Hannah Grant fut la cheffe de cuisine de l’équipe Saxo-Tinkoff. Respect et compréhension. Incroyable épopée à travers le monde avec Anne-Sophie Rodet et ses 4600 km en monocycle ! Ne pas oublier non plus la plus grande championne de tous les temps : l’inoxydable Jeannie Longo. Longo, en deux mots anglais, long et go, qui pourrait signifier en français aller longtemps. Bien vu, non ?

A tire-d’elles, ces destinées fabuleuses nous montrent le chemin des étoiles qui s’écrit – forcément – au féminin pluriel.

Laurent BAYART

 

* A tire-d’elles, femmes, vélo et liberté de Claude Marthaler, éditions Klatkine, 2016.

 

 

 

RENCONTRE EXCEPTIONNELLE AVEC MARTINE ET JEAN-MARC THEROUANNE, FONDATEURS DU FESTIVAL DES CINEMAS D’ASIE A LA BIBLIOTHEQUE DE MUNDOLSHEIM

Exposition – rencontre :

« Les 24 ans du Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul »

avec Martine et Jean-Marc Thérouanne,

Directrice et Délégué Général,

co-fondateurs du FICA-Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul,

vendredi 1er décembre 2017 à 19h30

à la Bibliothèque Municipale « l’arbre à lire » de Mundolsheim

19, rue du Général de Gaulle.

A l’occasion du vernissage de l’exposition « Les 24 ans du FICA-Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul », une rencontre est organisée à la Bibliothèque Municipale « l’arbre à lire » de Mundolsheim, 19, rue du Général de Gaulle, le vendredi 1er décembre 2017 à 19h30.

Martine et Jean-Marc Thérouanne, Directrice et Délégué Général, co-fondateurs du FICA-Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul, présenteront l’histoire du Festival et la ligne éditoriale de la 24e édition qui aura lieu du 30 janvier au 6 février 2018 à Vesoul. Ils répondront aux questions du public.

Un pot de l’amitié sera offert à l’issue de ce débat-rencontre.

 

Créé pour célébrer les 100 ans du cinéma (les Frères Lumière sont natifs de Franche-Comté), le Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul présente, depuis, chaque année 90 films rares ou inédits venus de toute l’Asie géographique, de l’Oural au Pacifique et du Canal de Suez à l’Océan indien, en présence d’une cinquantaine de cinéastes venus du Proche à l’Extrême-Orient. Il attire plus de trente mille spectateurs, le plaçant dans le Top 10 des festivals de cinéma en France. Il est, en outre, le plus anciens des festivals de films asiatiques en Europe.

Sa 24e édition aura lieu du 30 janvier au 6 février 2018 et aura pour invités d’honneur le plus grand des réalisateurs syriens, Mohamad Malas, et le réalisateur chinois Wang Xiaoshuai, primé à Cannes, Berlin, Venise,… L’intégrale de leurs œuvres sera présentée. Une rétrospective sur le cinéma de Mongolie : 1936 – 2018 sera mise en place. Les films des compétitions longs métrages de fiction et documentaire, inédits en France, concourront pour le Cyclo d’or. Les femmes seront mises à l’honneur dans la section thématique « Paroles de Femmes ». Le jeune public ne sera pas oublié avec une sélection de films adaptés pour donner le goût du cinéma.

 

Pour en savoir plus, rendez-vous à la bibliothèque de Mundolsheim le 1er décembre 2017 à 19h30 !

 

Renseignements :

Laurent Bayart : bayart.laurent@gmail.com ou 06 75 57 57 32

Jean-Marc Thérouanne : festival.vesoul@wanadoo.fr ou 06 84 84 87 46 ou www.cinemas-asie.com

bibliotheque@mundolsheim.fr ou 03 88 20 94 29

 

 

 

LIVRE/ 42 km 195, LE MARATHON FOU DE BERNARD THOMASSON.

42 km 195, chacun sait que c’est la distance officielle d’un marathon qui, nous apprend-on, a été inventée à Londres en 1908. Avant cette date emblématique, il était question d’une quarantaine de kilomètres … Bernard Thomasson, écrivain et journaliste à France Info, et rescapé de la vie, nous entraîne dans un marathon-roman où il ira jusqu’au bout de lui-même avec le cœur d’un autre, car nous n’avons pas affaire à un coureur lambda mais à un transplanté cardiaque (il est atteint d’une cardiomyopathie)…

Et nous voilà, lecteurs-coureurs, à arpenter les rues et autres bois du célèbre marathon de Paris, où l’auteur retrace l’histoire et les lieux mythiques des marathons planétaires, en compagnie de son idole Benedict Maverick, l’homme qui aura couru les 42 marathons les plus réputés du monde ! (1000 courses dont 72 marathons !) Un extra-terrestre en short, armé d’une incroyable volonté. Nous vivrons les instants de détresse, les coups de blue, les points de côté et les effroyables crampes qui l’obligent, par moments, à marcher ou s’arrêter. Ecriture où l’auteur restitue ses émotions quand l’esprit file aussi vite que le corps : l’efflorescence mystérieuse du langage semble battre dans notre cerveau au rythme de nos pieds et du balancement de nos bras.

 Ode à la course de la vie et au courage où les années s’égrènent comme des balises, au fil des kilomètres et des pages d’un livre. Hommage aussi à Philippidès dont la statue ce trouve justement à…Marathon, mais là, c’est d’une autre histoire dont il s’agit…

                                                                                                               Laurent BAYART

 

* 42 KM 195 de Bernard Thomasson, éditions Flammarion, 2015.

 

 

MARC MEINAU : LE BONHEUR EST SUR LA COLLINE, COURS-Y VITE, COURS-Y VITE, IL VA FILER (VOLER)…


Après de surprenantes pérégrinations tout autour de Mundolsheim, il y a deux ans, le photopoète  comme il aime se définir avait parcouru, avec la méticulosité d’un géographe du cadastre, le sens de l’observation et du détail, en amoureux des lieux, le périmètre exact de Mundolsheim durant l’année 2015. Ainsi, à toute heure du jour et de la nuit, le vagabond à l’œil inspiré nous a fait découvrir les multiples facettes de notre « ville-village » entre chemin de fer, autoroute et sentiers bucoliques. Découvertes improbables, rendez-vous poétiques impromptus et autres noisettes de l’instant dont on s’est délectés. Voilà que cette année, cet arpenteur du quotidien – notre Sylvain Tesson moins les toits et les tuiles -décide deux ans après, de venir visiter « la colline » de Mundolsheim : Point de repère pour les uns/ Destination pour les autres./ Point d’envol pour certains./ Lieu de rencontre pour tous. 

Et le voilà de « Re-Tour » à Mundo, en une sorte de résidence artistique à la bibliothèque devenue espace de décollage ou d’échappée artistique pour la circonstance, afin de poser la rétine avisée de son appareil photo sur ce lieu emblématique de la commune. Colline inspirée à la Maurice Barrès ou celle du compositeur Jean-Michel Carradec qui chantait, jadis, les « corallines ». Marc lui ne chante pas mais enchante. Il part en quête de rencontres, de sensations et d’images flamboyantes qui prennent leur envol à l’instar des parapentistes, troubadours ailés qui s’en vont à la rencontre des nuages, du panorama et du paysage sous le regard complice du soleil. A-t-il rencontré Icare avec son tube de colle ? L’Albatros de Baudelaire dont les ailes de géant l’empêchent de marcher ? A moins qu’il n’ait bâti une maison bleue adossée à la colline, comme le chantait Maxime Le Forestier. D’ailleurs, des marcheurs, des coureurs, des promeneurs, des badauds, des cyclistes et autres sportifs tous azimuts, il en a côtoyé, tout au long de ses aubades photographiques, sur les flancs de cette colline. On ne le dira jamais assez, celle-ci garde un côté magique, mystique et mystérieux. Là où les rencontres nous permettent aussi de nous envoler vers l’autre. Et en ces temps de disette, c’est une espèce de grâce de l’éphémère dont il nous gratifie. Marc nous redonne le goût de cette humanité retrouvée.

Non, il n’est pas besoin d’aller se frotter aux méridiens, se perdre aux tréfonds des îles et d’écumer les confins de notre planète, afin de connaître la plénitude et de se retrouver.

La colline offre une aubade de paix et de sérénité. Le temps d’un clic, on ne perçoit plus le temps qui claque, les flops du moment, les tics et les tocs de nos obsessions…Et en y regardant de plus près, vous percevrez – dans la fragmentation de la seconde – un oiseau prendre son envol comme on épouse les vents ascendants d’une colline…Bon voyage !

Laurent BAYART

13 octobre 2017

* A la bibliothèque « L’arbre à lire » de Mundolsheim, durant le mois d’octobre

BILLET D’HUMEUR / ACTE 52/ LE PETIT GARCON QUI REGARDAIT PASSER LES TRAINS

 

A Jules,

Sur les quais, les trains sont des étoiles filantes qui font encore rêver les enfants. Petit, ton voyage commence sur ce bout de banc. Les rails en chemins de fer chantent la romance des îles flottantes, des pays des mille et une nuits, des paysages enchantés, des plages où viennent jouer l’écume des vagues et la coque en noix des navires.

Les quais de gare racontent la romance de cette transhumance quotidienne qui nous bringuebale par monts et par vaux, dans la précipitation des horaires. Les panneaux électroniques nerveux indiquent, à chaque instant, destinations et horaires. Gamin, nous sommes constamment en partance. Je voudrais tant suspendre le temps, comme toi. Sagesse et volatilité de l’instant.

Mon garçon, ne soies pas trop pressé de grandir et de t’en aller ! Profite de l’instant présent et délecte-toi de la seconde qui s’écoule. Tout est éphémère, tu l’apprendras bien vite… La vie aura tôt fait de t’emporter dans ses trains, dans les vertiges de leurs déplacements, en vitesse kilométrique, vers je ne sais quelles destinations. Les rames comme de longues fusées qui nous emmènent dans d’autres constellations.

Un jour, il faudra bien partir. Mais, celui qui reste apprivoise déjà l’horizon.

Petit, c’est assis sur les bancs d’un quai que tout récit de voyage commence…car c’est toi qui écriras la destinée de ton chemin.

Tes yeux émerveillés t’apprendront mieux que dans un livre, qu’il faut parfois se perdre dans les cartes et sur le fil tendu des méridiens de tes vagabondages, pour y découvrir l’ivresse et le bonheur de la liberté.

Laurent BAYART

3 octobre 2017

 

 

LIVRE/ EN QUETE DE LA REPUBLIQUE D’UZUPIS…

 

 

 

Encore une belle et surprenante découverte de la littérature coréenne en la personne de Haïlji, auteur né en 1955. Cet écrivain nous emmène en quête de cette énigmatique République d’Uzupis. Pour ce faire, il nous faut transiter en Lituanie, via Vilnius en compagnie d’Hal, Asiatique qui trimbale les cendres de son père, président de cette république fantoche introuvable, à l’image de Godot, dont l’étymologie signifie de l’autre côté de la rivière.

Ainsi, apprend-on qu’autrefois considéré comme un vieux quartier décrépi à l’époque soviétique, Uzupis devint la résidence des artistes qui avaient jeté leur dévolu sur ce quartier pittoresque de vieilles maisons, à proximité immédiate de la vieille ville, trouvant assez de place dans les caves et greniers pour les ateliers. Peu à peu, l’effervescence artistique du lieu a transformé Uzupis en lieu de bohème, sorte de Montmartre lituanien. C’est ainsi que fut fondée la République d’Uzupis, avec ses citoyens, ses lois, sa Constitution, et ses dirigeants. Voilà ce que nous apprend Google.

Mais, revenons-en à notre ouvrage. Celui-ci se lit comme une intrigue policière où déferlent de nombreux personnages comme autant de clefs pour ouvrir les portes de ce pays. Est-ce un bout de territoire de l’ancienne Union Soviétique ? Tout le monde semble le connaître sans savoir où se situe cette terre promise où la fête nationale est fixée le 1er avril ! Au détour d’une rencontre, le personnage croit entendre l’hymne national et, d’anciens clichés constituent des pièces d’un puzzle qui –lentement- se reconstitue. Est-ce une chimère ?

Ce livre est truffé d’humour et de dérision, un peu Ubuesque par moments, mais nous ne sommes pas en Pologne ! Enfin, Hal – au détour – d’un dialogue lâche espiègle : Un proverbe de chez moi dit que tous les hommes croient que leurs chiens ne mordent pas comme tous les maris pensent que leurs épouses sont fidèles.

 En tout cas, une chose est certaine : les habitants de ce pays mystérieux ne manquent pas d’humour ! Et s’il se trouvait à Vilnius ?

                                                                                                            Laurent BAYART

* La République d’Uzupis de Haïlji, Editions Le Serpent à Plumes, 2016.

 

LIVRE / LES CHEMINS NOIRS DE REDEMPTION DE SYLVAIN TESSON.

 

Le personnage était parfois un rien agaçant ; cette constante bourlingue entre vodka, improbables périples aux confins des mondes et défis à saute-mouton avec la mort. Hélas, à force de jouer avec l’impossible, l’écrivain talentueux qu’est Sylvain Tesson s’est « crashé » d’un toit, chute de dix mètres, acte gratuit et jeux d’ados en beuverie qui tournent au drame. Cette tête brûlée (cassée pour la circonstance) s’en est sortie handicapée, après une dizaine de jours de coma…Un autre homme est né.

Chemins de rédemption, les « chemins noirs » de ce livre raconte la traversée d’une France « hyper rurale », zones d’ombres et bassins de vie où la modernité n’a pas encore jeté ses postillons sur la nature. Sylvain a emprunté les sentes de rédemption, à pied, du 26 août au 8 novembre 2015, traversée en diagonale de Provence jusqu’au Cotentin. L’aventure hexagonale : … j’avais passé vingt ans à courir le monde entre Oulan-Bator et Valparaiso et qu’il était absurde de connaître Samarcande alors qu’il y avait l’Indre-et-Loire…Le corps et les os cloutés et en bris de l’aventurier se refont, peu à peu, au gré des paysages et des rencontres. Fraternité de ces retrouvailles avec soi-même où l’homme redécouvre son essence même et le sens de sa vie. Se remet, dans le fond, « dans le sens de la marche ». L’écrivain nous régale avec son sens de l’observation, son indéniable qualité d’écriture, narration toujours élégamment conduite où il découvrira, en rase campagne, les panneaux d’une société de l’interdit qui vendange ses impératifs : Depuis le Mercantour, je notais la propension de l’homme à placarder ses injonctions. Chaque lisière portait ses « chasse gardée », « propriété privée », « accès interdit » et même « dernier avertissement ». L’homme avait su aménager la nature, la grillager, l’anthropiser….

 Le livre est somptueux, peut-être le plus beau et le plus fort de Sylvain Tesson car ses pas le mènent à cette rédemption/résurrection sur les chemins d’une aventure qui se glisse à l’intérieur de nos propres horizons.

Laurent BAYART

 

* « Sur les chemins noirs » de Sylvain Tesson, éditions Gallimard, 2016.

LIVRE / LE PAKISTAN DEJANTE DE MAHA KHAN PHILLIPS.

 

Belle découverte que ce premier roman un rien subversif et sulfureux signé par Maha Khan Phillips. Dans « Les nuits de Karachi », l’auteur(e) « dynamite l’image de soumission des femmes dans les sociétés islamiques ». Un trio de femmes dont cette héroïne, véritable passionaria Amynah Farooqui, journaliste et chroniqueuse. Les trois filles, issues d’une certaine jeunesse dorée pakistanaise, décident de réaliser un documentaire sur la violence faite aux femmes…Ainsi, une épouse martyre deviendra le symbole de cette lutte tabou : Nilofer. C’est une occasion unique de montrer au monde qu’il y a des centaines de femmes qui meurent entre les mains d’homme comme Allah Numani…déclarent les réalisatrices de ce film qui provoquera l’incendie, l’émoi et aussi la mort…Le chiffre des femmes assassinées en ce pays demeure hallucinant : Au Pendjab, ce chiffre est en augmentation en raison du « Vatha Satha ». C’est la pratique consistant à entrecroiser les liens afin de maintenir la paix.

Cette écriture, hors des sentiers battus, lance les banderilles d’une narration qui slalome entre l’absurde, les cocktails de drogue et des groupes mortifères islamiques, tout cela dans une ambiance de jet society un peu déjanté où des personnages rocambolesques surgissent comme des rock stars, tel ce Johnny Black, chanteur britannique, converti au fanatisme religieux, qui a remporté les suffrages de cette télé réalité nitroglycérinée : « Qui veut devenir terroriste ? ».

Drôle de faunes qui déambulent dans les pages de ce livre remarquable, à l’image de cet passage : Elle attrape Faisal et se dirige vers le bar en passant devant les anorexiques, les mannequins, les stylistes de mode, les réalisateurs, les ivrognes et les types pas nets…

Maha Khan Phillips, avec un courage remarquable, nous donne une image étonnante de la société pakistanaise, un des pays les plus instables de la planète, version iconoclaste, une forme de résistance à la barbarie du monde. Par les temps qui courent, cette écriture se révèle vivifiante.

Laurent BAYART

 

* Les nuits de Karachi (roman) de Maha Khan Phillips, Editions Albin Michel, 2012.

 

 

 

 

 

 

BILLET (DE BANQUE) d’HUMEUR / ACTE 51 /LA REPUBLIQUE DE NEYMAR OU LE FOU-TEUX BIZENESS

Impossible d’échapper au feuilleton estival de ces derniers jours : à savoir la supposée  arrivée confirmée du footballeur brésilien Da Silva Santo Junior dit Neymar au Paris Saint Germain (c’est un club de foot) pour un montant de transfert record, nous dit-on, de 222 millions d’Euros…Soit un salaire net mensuel qui se monterait à 2,5 millions d’Euros. Pour ceux qui aiment comptabiliser en francs, on dépasse le milliard, les amis ! Voilà que le vertige nous étreint (d’enfer) avec une irrépressible envie de rendre tout de même sur le gazon (synthétique). On a beau aimer particulièrement le foot, ça fout(e) tout de même un sentiment amer dans le gosier…y’a des remontées de bile.

Transfert qui représente le budget annuel de quelques clubs de ligue 1 ou plusieurs fois celui de l’équipe Sky (là, on parle de cyclisme), ça vous met les neurones en branle, non ? Bref, ce jeune homme, du reste attaquant sur un rectangle vert, de vingt cinq ans n’a pas de soucis à se faire pour ses fins de mois. Comme dirait son agent (de poche) : « Par ici, non pas la monnaie, mais les grosses coupures… »

Je rappelle tout de même que le football est un sport, et plus particulièrement de ballon rond où l’on joue à vingt-deux. Waouh, si l’on additionne les sommes faramineuses des salaires cumulés par ses onze coéquipiers, + les remplaçants, ça donne une fichue équipe de cartes bancaires…

Avec des tarifs pareils, il faut mieux gagner des matches et des compétitions. Battre (c’est plutôt des dérouillées dont il devrait s’agir) Amiens, Valenciennes, Dijon, Angers… et au moins gagner la coupe de la Ligue, sinon…

Mais, finalement, à quoi sert encore de jouer ce championnat de France de ligue 1, qui s’appelle d’ailleurs désormais « Conforama » ! Bref, autrement dit c’est déjà plié, voire dans… un fauteuil le titre de champion, non ? C’est une équipe armoire ou canapé qui va gagner ! Oups.

A moins qu’un (modeste) club au budget de 30 millions d’Euros (le Racing Club de Strasbourg !) remporte le titre ? Alors là, ce serait à ne plus rien comprendre…au blé qui pousse entre l’herbe des gazons de foot.

Le monde court vraiment à l’envers.

3 août 2017

Laurent Bayart