Tous les articles par Laurent Bayart

LIVRE /CHI LI / UNE PETITE MERVEILLE DE LITTERATURE CHINOISE.

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Bravo à Actes Sud pour avoir publié l’œuvre contemporaine de l’écrivain chinoise Chi LI (facile à retenir et à prononcer !), née en 1957, elle est native de Wuhan dans la province du Hubei. Cette femme est considérée – à juste titre – comme l’auteur le plus représentatif du courant néoréaliste. Ses ouvrages sont de petites merveilles narratives et donnent un focus particulier sur la vie quotidienne postmaoïste des autochtones. A la fois simple et compliquée comme un boulier…chinois.

Parmi les nombreux ouvrages, de cet auteur, lus ces derniers temps (voir, dans cette rubrique, Le Show de la vie), je relèverai tout particulièrement Soleil Levant qui est un véritable petit régal d’écriture et d’humour. Chi Li nous conte les rocambolesques aventures de ce jeune couple : Li Xiaolan et Zhao Shengtian. Le voyage de noces passé, la jeune épouse se retrouve enceinte…Il s’ensuit un véritable parcours de combattant car il faut glaner, à l’administration, le sésame de l’autorisation de naissance ou le certificat d’enfant unique…avant d’avoir eu des velléités d’avortement. Les formalités accomplies, le récit se transforme en époustouflante et déjantée description de la venue de ce bébé dont on suit la gestation, au rythme effréné des parents. A noter, l’épisode hilarant du choix du lait maternel en poudre…préparation des biberons, recherche d’une nounou, regard (un peu hostile) des grands-parents et épuisement d’un papa qui s’investit à fond dans son nouveau postulat…

Petit roman magistral d’un écrivain majeur qui nous fait découvrir la vie de tous les jours dans cet empire du Milieu, devenu moderne et bien attachant. Et puis, à la fin, cet hommage rendu à l’enfant qui chamboule l’existence : Ils étaient jeunes alors, et insouciants, ignorants et fougueux, et toi, insensiblement, tu as fait d’eux des adultes responsables. Avant toi, ils ne savaient pas ce que c’était qu’aimer, et maintenant ils débordent d’amour et d’indulgence…

                                                                                                                      Laurent BAYART

* Soleil Levant de Chi Li, roman, Actes Sud, 2005.

 

 

 

BILLET D’HUMEUR / ACTE 29 /J’AI REPRIS MON TOUR DE PISTE ET LE COLLIER…

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 Après l’épisode glacial et verglacé, voilà que j’ai repris –avec délectation – ma route cyclable. Quinze jours sans aller à la selle et même pas mal aux fesses, ni de crampes. ! Ouf… Bref, un arrêt sans conséquence. J’ai repris ma piste noire à l’entrée de Vendenheim car il fait encore nuit au petit matin. Les seules avalanches à craindre étant les maîtres et maîtresses qui déambulent avec leurs chiens; petite balade matinale histoire d’alléger les vessies, et là ils sont nombreux les cabots cabotins à lever la patte ! Néanmoins, grande innovation de ces derniers temps, ces braves toutous sont affublés de colliers de guirlandes rouges et clignotantes, qui font que le cycliste les distingue dans la nuit…Genre sapins de Noël. Plutôt original et sympa, non ? Colliers rouges et faisceaux blancs des voitures à la queue leu leu que j’aperçois aussi – un peu plus loin – le long de l’autoroute encombrée…déjà de bouchons. Mais là, c’est beaucoup moins drôle. Parfois aussi, quelques marcheurs inconscients déambulent « tout feu éteint » dans la grande noirceur de la piste cyclable. Heureusement que les cyclistes sont des gens « allumés », eux !

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Bonheur de ce petit effort quotidien en chambre à air. Avec à ma gauche, un sublime lever de soleil au-dessus des montagnes de la Forêt Noire et quelques gros bris de glace qui se diluent lentement dans l’eau du canal, comme dans un gros verre en cristal. Quelques canards s’amusent à marcher sur l’eau ou plutôt sur ces petits icebergs… Et déjà j’enfile mes kilomètres en cette entame de 2016, comme autant de pages d’un gros livre qui m’attend. L’an dernier, huit mille cinq cent dix pages, tout de même…

Mais là, je ne suis pas pressé d’arriver au bout. Chaque page que j’effeuille est un émerveillement au kilomètre. Et en vélo, tourner la page, c’est tourner un paysage…

                                                                                                                      Laurent BAYART

V(ASIE) ! AU FESTIVAL INTERNATIONAL DES CINEMAS…

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Ca y est ! Le programme du 22ème Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul vient d’arriver dans nos boîtes aux lettres. Le facteur, aux yeux bridés, l’a sorti de sa sacoche pleine d’étoiles de riz cantonnais ! Et nous voilà déjà (en contre)plongés dans « l’intérieur/nuit » du cinéma Majestic de Vesoul. Instants magiques initiés par Martine et Jean-Marc Thérouanne, ce festival est devenu un rendez-vous incontournable pour tous les… pékins ! Moi –je le répète à l’envi – qui ne suis pas « cinéma », je fais exploser mon quota de films et ma moyenne annuelle durant les huit jours de projection. Pensez, à la dernière édition j’en ai « gobé » presque une quarantaine et même pas écoeuré, avec ça ! Un peu bourré, tout de même, complètement Séoul…
Cette année, le programme s’avère de nouveau copieux avec quatre-vingt dix films (dont neuf inédits) à l’affiche et un focus particulier sur la Corée (Littérature et cinéma). Parmi les thématiques abordées : Visages des Cinémas d’Asie Contemporains, Entre l’Orient et l’Occident, Hommage à Eran Riklis, cinéaste israélien (on avait bien apprécié Les citronniers présenté lors d’une dernière édition), Les maîtres oubliés du cinéma thaïlandais. Bref, une pléthore de films remarquables sera présentée, du 3 au 10 février, dans les domaines de la fiction, du documentaire et du film d’animation.

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Hâte d’entendre, aux premières projections matinales, le désormais mythique et attendu « Bonjour Vesoul ! » du cinéaste et présentateur passionné et spécialiste des films asiatiques qu’est Bastian Meiresonne, figure emblématique de ce festival…

Alors, durant cette période, je m’é-Chine à partir pour l’Asie, via Vesoul où le Sabot local devient une véritable pagode, voire une muraille en forme de dragon…Vite, vite ! v-ASIE vite ! Et s’il le faut j’irais même en cyclo d’Or…Les routes de Haute-Saône sont aussi belles et envoûtantes que la route de la soie…en « extérieur/jour » bien sûr ! En travelling et plan large, s’il vous plaît !

                                                                                                                      Laurent BAYART

LAURENT BAYART DANS LA REVUE ROUMAINE « ANTARES »

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Retour sur l’édition 2015 du festival de poésie en Roumanie avec le dernier numéro de la revue « Antarès » qui publie une page consacrée à Laurent Bayart. Deux textes inédits « Le phare de Sulina » et « Delta » ont été écrits pour cette occasion, traduits remarquablement par Carmen Andrei. Un retour sur un beau moment de rencontres et de partages entre écrivains européens, festival itinérant qui a déambulé jusque dans le Delta du Danube, alliant tourisme et littérature. Vivement l’édition 2016 !

HORS NORME ET HORS SERIE / LE DERNIER NUMERO DE « SPORT & VIE ».

 

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A chaque parution, on ressent curiosité et hâte de découvrir le nouveau numéro de ce magazine entièrement dévolu au sport et à la science. La vulgarisation des articles et les nombreux visuels permettent aux lecteurs lambda de comprendre le fonctionnement de la grande machinerie humaine. On assiste avec intérêt à l’avancée des idées, avec souvent une rubrique « courrier des lecteurs » bien fournie qui fait avancer le débat.

Le dernier numéro s’intitule « Comment le sport change le corps », et tout de suite, on dévore les feuillets de ce magazine passionnant. Ainsi, nous parle-t-on – par exemple – de la myopie qui est une maladie contemporaine. En effet, l’homme moderne n’a plus l’habitude de regarder ce qui se trouve loin : Dans le monde actuel, l’attention est sans cesse portée sur des objets proches de soi. A commencer par les écrans d’ordinateur. Même dehors, le champ visuel est presque toujours obstrué par un immeuble ou des panneaux publicitaires. Nous serions en somme privés de profondeur de champs… (Musclez vos yeux). Dans un autre domaine, on apprendra que le soutien-gorge est une invention récente (XIXème siècle), avant on recourait à des corsets, gaines ou linges de corps. Et puis, on prendra connaissance avec délectation de la théorie du homard et du poisson mort. Il s’agit du fameux code social de la poignée de main. Ce geste n’étant pas si anodin que ça : La main moite révèle un tempérament nerveux. Celle en pince de homard, où la paume de la main ne rentre pas en contact avec l’autre main indique un manque de confiance en soi. La main en poisson mort, sans vigueur et fuyante exprime une personne passive et caetera.

Quant à cette manie qu’ont certains d’exhiber leurs fesses, cela viendrait du fait que selon les croyances populaires, on pensait que le diable n’avait pas de fesses et qu’en lieu et place, il cachait parfois…un second visage !

Le diable n’est finalement pas dans les détails…A moins, de tomber sur le cul !

                                                                                                                      Laurent BAYART

* Sport & Vie, hors série n°43 (disponible en kiosque).

LAURENT BAYART COMPLETEMENT TIMBRE !

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L’an dernier Laurent Bayart a fêté ses quarante ans d’écriture (1975-2015), à cette occasion des amis (Corinne et Jean-Michel Robiquet) lui ont offert un bien beau cadeau, sous forme d’hommage : un carnet d’une dizaine de timbres à l’effigie de l’écrivain-cycliste, avec le visuel du portrait qu’avait réalisé le peintre Francis Fritsch.

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Et voilà notre ami devenu complètement timbré, prêt à prendre le large pour des voyages postaux sur la bicyclette du facteur ! Un cadeau original et une manière de fêter des années d’écriture et d’engagement dans l’édition. Oui, Laurent est bel et bien timbré. Le cachet de sa passion faisant foi !

LA CAMPAGNE DES LECTURES MUSICALES DE LAURENT BAYART DEMARRE !

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C’est parti pour une nouvelle saison des lectures musicales « Musique et Poésie » de Laurent Bayart !  25 ème année avec plus de 250 petits spectacles déjà programmés. Responsables de médiathèques, bibliothèques ou autres lieux, n’hésitez pas à nous contacter si vous êtes intéressés par une animation littéraire. Nous rappelons que ces moments de littérature et de musique sont entièrement gratuits et bénévoles, il suffit de contacter l’écrivain-cycliste, via son site, par le biais de ce formulaire joint, en envoyant un courriel ou un courrier. A bientôt pour de nouvelles aventures !

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LES STATS DU SITE POUR 2015 ! IMPRESSIONNANT !

imgresMerci à vous amis internautes, vous avez abondamment « feuilleté » le site de Laurent l’an passé. Ainsi, les chiffres sont éloquents et parlent d’eux-mêmes. En 2015 ce sont 14.107 pages lues et connexions effectuées (6.498 en 2014 et 5.218 en 2013), soit une augmentation de 217,10% par rapport à l’année dernière ! Impressionnant. De plus, de nombreux autres internautes ont été contactés, via l’entrée sur la page Facebook. Une année d’échanges, de rencontres et de contacts. Une aventure qui continue en 2016. Merci pour votre fidélité !

GILLES LAPOUGE, L’ORPAILLEUR DES VOYAGES.

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Gilles Lapouge est une sorte d’orpailleur des mots et des voyages. Cet écrivain et journaliste connaît bien un pays qu’il raconte souvent  dans ses ouvrages : le Brésil, dans lequel il a résidé plusieurs années en tant que correspondant pour un journal.

Son nouveau livre « Nuits tranquilles à Belém » est singulier par son approche. En effet, le narrateur semble atteint d’une totale amnésie quant à son identité et erre à la rencontre de son personnage. On apprécie l’ironie de l’auteur quand il est question d’écrivain-voyageur, à l’occasion du fameux festival de Saint Malo. Lui, qui se perdait souvent dans ses itinéraires, se considère, comme disait Mallarmé à propos d’Arthur Rimbaud, en « voyageur toqué » ou un « voyageur étonné » car « j’arrivais toujours dans des endroits inattendus qui n’étaient pas dans les mappemondes… ».

Enquête et quête avec un curieux antagoniste du nom d’Olacyr de Freitas, un nom tout en exotisme, à la recherche de Blaise de Pagan, géographe de Louis XIV. Le premier cité, historien à la retraite, disant fort joliment : « Avec la retraite, ma vie s’est remplie de dimanches. Il y avait des dimanches partout. Je ne savais plus qu’en faire. Chaque matin, je tombais dans un dimanche… »

Gilles Lapouge décrit parfaitement bien les contrastes de ce pays-continent : « Au Brésil, ils n’ont qu’une seule nuit. Et un seul noir, un noir dur et luisant comme une carapace d’insecte, un noir indélébile. »

Et puis, on apprécie cette conversation décalée avec Nicolas Bouvier, le parangon de la bourlingue, étonné d’abord puis convaincu par notre écrivain qui prétend qu’un vrai voyageur ne devrait jamais revenir. « Qu’est-ce que tu veux, ce n’est pas ma faute si la terre est ronde. Je reconnais que ça marchait mieux avant, d’accord. Avant, quand la terre était plate, comment tu aurais pu revenir à ton départ ? ».

                                                                                                                      Laurent BAYART

* Nuits tranquilles à Belém, de Gilles Lapouge, Editions Arthaud, 2015.