Tous les articles par Laurent Bayart

THEATRE MUSICAL « ANAK-ANAK »/ LE BONHEUR DES MOTS EN SONORITE FANTAISISTE.

         Voici un pur moment de bonheur que nous propose la chanteuse comédienne Jeanne Barbieri et le percussionniste Xavier Fassion, avec « Anak-Anak » (« les enfants » en indonésien). Ce spectacle se veut être constitué de « véritables histoires chantées avec morceaux de bruits ». Et tout de suite, la magie s’opère et les colombes sortent du chapeau ! La musique, la gestuelle, le chant et cette écriture poétique, entre l’absurde, l’humour et la fantaisie, nous ensorcellent. Le rapport voix parlée et l’aspect visuel des objets musicaux (saladiers, éponge, chaussures, clarines…) nous transporte dans un univers singulier et décalé.

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C’est un pétillant régal ludique où la syntaxe se retrouve en goguette sur le dos des vaches des hautes montagnes suisses qui yodlent à l’envi. Les mots sont servis royalement et l’on se délecte de ses assaisonnements –somme toute – bien réussis. On voyage au fil d’une éponge-nuage, d’un salmigondis administratif qui vous annonce que vous avez récupéré un point de votre permis (jubilation extrême !), on s’amuse à un jeu avec le chiffre trois à toutes les sauces, des billes de planète lancées dans le grand saladier du cosmos, on glisse aussi sur les vertèbres d’une girafe au long cou, on mange – à la façon de Popeye – des épinards « lesquels contiennent moins de fer que la Tour Eiffel »…Et puis, toujours cette sublime composition de mots qui donne de la justesse au verbe et sanctifie le langage : « J’ai le cœur en compote./ Je n’ai plus rien à faire/ Que d’y mettre un peu de cannelle/ pour prendre goût à mon malheur ».

Bravo donc à ces artistes-orfèvres, prestidigitateurs de la voix et des sonorités, qui enchantent la scène et c’est avec délice que l’on entend battre les ailes de ces colombes ou du moins, les imagine-t-on passer (joyeusement) au-dessus de nos tête !

                                                                                                                      Laurent BAYART

  • Prochaine représentation : Espace Malraux à Geispolsheim (Bas-Rhin), le vendredi 8 mai 2015.
  • Pour tous renseignements complémentaires /
Nicolas Ringenbach : T. +33 (0)6 75 85 93 94  :  n.ringenbach@azadproduction.com

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BILLET D’HUMEUR/ ACTE 18/ EMBAUCHEZ DES CLOWNS SVP DE TOUTE URGENCE !

imgres          C’est un lieu commun que de rappeler le climat sinistre qui règne actuellement dans notre société, et l’actualité planétaire n’est guère plus réjouissante à l’heure actuelle. Jamais –peut-être- autant de menaces n’ont plané (comme des drones) au-dessus de nos têtes. Une armurerie d’épées de Damoclès semble nous écraser les épaules…Que l’on parle –globalement – du réchauffement climatique qui ne cesse de s’intensifier et dont on ressent déjà les effets immédiats, de cette impitoyable barbarie qui fait que l’on trucide et coupe les têtes à …l’emporte-pièce, des conflits guerriers qui ne disent pas leurs noms mais qui rognent, peu à peu, le tracé des anciennes frontières, de cette déliquescence des mœurs politiques, de ces gens qui n’ont de cesse de thésauriser dans le portefeuille des pauvres, de ce chômage qui n’arrête plus d’escalader les pics des statistiques…Stop ! N’en jetez plus ! Nos contemporains sont Knock out. Le décompte a commencé. Le K.O. de la déprime et du burn out nous guette.

Face à toute cette quincaillerie de mauvaises nouvelles et d’infos glauques, il faudrait –d’urgence – redonner la parole aux saltimbanques, et embaucher des clowns qui redonneraient un peu de baume au cœur à nos concitoyens. Que revienne le temps des vagabonds de l’instant, des comédiens de l’insouciance et du sourire, des fraternités retrouvées pour peu que l’être humain réinvestisse (enfin !) le cercle de ce grand cirque !

Oui, des clowns qui n’auraient comme goutte de sang sur leurs visages poudrés, à la farine de riz, qu’un nez rouge de fantaisiste, histoire de faire la guerre aux croque-morts qui rôdent –tels des urubus – autour de nous !

                                                                                                                      Laurent BAYART

FOCUS / A VOS BRETELLES AVEC FABIEN CHRISTOPHEL !

    Notre ami accordéoniste Fabien Christophel va à nouveau se produire à l’occasion de la 18ème édition du Festival « Le Printemps des Bretelles » qui aura lieu en mars prochain, à Illkirch-Graffenstaden, près de Strasbourg, dans le Bas-Rhin. L’accordéon y sera à la fête sous toutes ses formes : jazz, musette, Klezmer, classique, et caetera…

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 Vous pourrez retrouver le complice de Laurent Bayart pour plusieurs rendez-vous dans différents endroits de la ville d’Ilkirch-Graffenstaden :

*    Le samedi 21/03, il accompagnera « Swing 67 » à l’Hôtel d’Alsace pour 19h30,
*  Le dimanche 22/03, Fabien sera en compagnie d’un groupe manouche Di Mauro Swing au restaurant O’Ricochet pour 19h00,
* Le mercredi 25/03, une seconde virée musicale est prévue avec « Swing 67 » au Vin’Ill café pour 19h00,
*  Le vendredi 27/03, l’ensemble d’accordéons ainsi que les 2 groupes vocaux se produiront au Restaurant du Baggersee pour 19h00.

* Et puis, n’oubliez pas de noter dans votre agenda la lecture musicale qui aura lieu à la bibliothèque de Mundolsheim, avec Laurent Bayart, le vendredi 16 octobre 2015.

LIVRE/ UNE NOUVELLE FASCINANTE ET MYSTERIEUSE DE JOSEPH CONRAD.

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           Sans conteste, cette nouvelle publiée chez Andersen nous fait penser à celles rédigées par l’écrivain emblématique Stefan Zweig. D’abord, par cette manière d’écrire, de décrire aussi le charme des choses passées et de ce « monde d’hier » qui allait basculer dans la barbarie du XXème siècle. L’auteur ? Joseph Conrad (1857-1924) polonais d’origine qui écrit en langue anglaise, est l’un des plus grands écrivains de la littérature mondiale. Il avait publié, entre autres, Lord Jim et Au cœur des ténèbres. Ce texte Le Comte, écrit en 1906 et paru en 1908, était quasiment resté dans l’ombre depuis, exceptée une apparition furtive dans un magazine américain en 2009.

Ce texte, publié sous forme de récit, se déroule à Naples où se rend ce comte, homme distingué de soixante-dix ans (que l’auteur a vraiment rencontré), pour y soigner ses rhumatismes. Dans cette atmosphère de fête, d’opéra, de guinguette, de légèreté, d’insouciance aussi, notre personnage fera une rencontre qui changera le cours de son existence, avec en toile de fond cette phrase qui le taraude : Voir Naples et mourir.

On ne vous livrera pas le dénouement mais l’on appréciera cette nouvelle traduite avec justesse par Stéphane Gounel, qui restitue parfaitement bien l’ambiguïté et l’ambiance de cette histoire troublante, mettant en valeur la qualité d’une écriture jaillie d’un monde disparu avec les bouleversements du siècle dernier. Comme l’analyse fort justement le traducteur, cette époque révolue accuse une finitude et célèbre un deuil.

                                                                                                                     Laurent BAYART

Le Comte de Joseph Conrad, Andersen Editions, 2014.

OLIVIER LARIZZA CONTE (chez Andersen) SES AVENTURES ET AUTRES FRASQUES BRUXELLOISES.

        Après avoir publié un remarquable « Le best-seller de la rentrée littéraire », Olivier Larizza sort une brève nouvelle intitulée « Nouvel An à Bruxelles ». Texte écrit voici plus d’une dizaine d’années et œuvre de jeunesse puisque l’écrivain strasbourgeois –enseignant et venant de terminer sa thèse- avait tout juste vingt-sept ans lorsqu’il décida d’immortaliser sa virée dans la capitale belge, en compagnie de son égérie Laetitia, à laquelle il piquera le carnet afin de rédiger ses notes…

imgresTurbulence du récit drolatique, l’auteur se transforme en cicérone et en guide un peu égrillard, les frites et les breuvages locaux aidant, ainsi qu’une sublime blonde (et je ne parle pas de bière !). Et nous voilà à arpenter, en leur accorte compagnie, les rues de cette ville où les surprises foisonnent. Ainsi, au détour d’un quartier, nos touristes aperçoivent un minuscule bambin en train de se soulager la vessie (Manneken-Pis), admirent l’église baroque Saint-Jean-Baptiste-au-Béguinage avec ses sculptures contemporaines, la maison du Cygne où Marx et Engels rédigèrent Le manifeste du Parti communiste…et plus loin, L’Atomium « qui explose le paysage » avec sa molécule de cristal de fer grossie cent soixante-cinq milliards de fois…sans compter une boîte de nuit où les fêtards se déhanchent un peu.

Ce nouvel an ne manque pas de surprises et de bonne humeur. Olivier fait feu de tout bois, nous offrant même quelques blagues de potache ou « vaseuses » à la Jean-Luc Falbriard du café-théâtre strasbourgeois Le Kafteur. Bref, une belle manière de terminer l’année en faisant la blonde, euh je voulais dire, la bombe !

                                                                                                                    Laurent BAYART

  • Nouvel An à Bruxelles d’Olivier Larizza, Andersen Editions, 2014.

 

LIVRE/ UN BOLIDE PLEIN D’ADRENALINE !

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           Félix Baumgartner, ça vous parle ? Allez, vous avez certainement dû entendre parler de cet homme qui s’est jeté de la stratosphère pour faire un saut de l’ange de 37 000 mètres ! Un truc de ouf (comme disent les jeunes). Il a publié récemment le récit de ses aventures « Ma vie en chute libre » et ce livre est plus intéressant pour comprendre la manière de « fonctionner » de cet athlète de l’ultime, adepte du parachutisme et surtout du base jump, que pour les vertus littéraires du volume ! Soyons clair, nous n’avons pas affaire à Marcel Proust ni à Marguerite Duras !

Ce chercheur de sensations fortes et autre adepte de l’adrénaline à haute dose, a déjà effectué de vertigineux sauts, perché sur les plus hauts buildings de la planète (tours jumelles Petronas à Kuala Lumpur en Malaisie), des gouffres (grotte Mamet en Croatie) ou de la main tendue du Corcovado à Rio… Pour ce faire, (et comme c’est totalement interdit, notre casse-cou a dû souvent se déguiser et jouer des scènes dignes des films d’espionnage ! Ce mécanicien automobile autrichien (qui réside en Suisse pour cause de tracasserie fiscale) s’est ensuite mis à travailler pour Red Bull, et surtout pour l’incroyable projet « Stratos » (le 14 octobre 2012) qui a demandé des années de préparation. Rien ne pouvant être laissé au hasard. Au final, on reste sidéré devant cet exploit qui l’a fait dévaler les portes du cosmos en dépassant la vitesse du son…

Ce livre est un témoignage passionnant d’un homme hors du commun, d’ailleurs sa belle soeur le précise bien : Il bavardait tout le temps et toujours à toute vitesse. La plupart des gens ne le comprenaient pas,…/Je ne comprends pas Félix, il parle si vite ! (A la vitesse du son ?), il a commencé à parler un peu plus lentement vers 35 ans… Question : que peut-on encore réaliser après un pareil défi ? Pour un écrivain, ce serait plutôt un saut de page, mais bon…

                                                                                                                      Laurent BAYART

* « Ma vie en chute libre » – Mémoires supersoniques – de Felix Baumgartner (Arthaud, 2013).

V’ASIE DONC AU FESTIVAL DES CINEMAS !

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          C’est le premier festival de cinéma d’Asie en Europe, créé en 1995, le Festival International des Cinémas d’Asie (FICA) de Vesoul est devenu un rendez-vous incontournable pour tous ceux qui aiment (nems) les pellicules, mais pas dans les cheveux ! Avec une moyenne de trente mille spectateurs et une centaine de films programmés, ceux qui apprécient le septième Art ne se sentiront pas bridés ni roulés dans la farine (de riz) ! La 21ème édition aura lieu du 10 au 17 février 2015 avec pour thème « Tenir en haleine ». Au programme : compétition de longs-métrages de fiction inédits en France, compétition de films documentaires inédits en France, regards sur le cinéma chinois, Francophonie d’Asie : le Laos, jeune public – Japanimation…Bref, on va à nouveau se régaler et plonger avec délice dans le noir (confortablement installés dans les fauteuils du Majestic)!

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Bravo à toute l’équipe et notamment à Martine et Jean-Marc Thérouanne, les responsables et infatigables animateurs, qui ne cessent de bourlinguer en Asie en revenant avec de petits trésors de films. Outre la qualité des œuvres présentées, on appréciera aussi (A l’instar d’un resto gastronomique, si vous n’avez pas le sourire de l’accueil, ça vous laisse un arrière-goût aigre…) cette chaleur distillée tout au long du festival, ces rencontres, ces moments d’échanges et ces repas partagés en commun. Une espèce de noces où chacun se sent un peu à la fête, comme un(e) marié(e) ! C’est ça la magie de ce festival !

  • 21ème Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul, du 10 au 17 février 2015.

Contacts / festival.vesoul@wanadoo.fr ou site : cinémas-asie.com

Tel : 33 (0)3. 84.76.55.82 / mobile : 06.84.84.87.46.

TOUS DEBOUT !

       imgres-1 Je l’avais évoqué dans un de mes précédents articles (billet d’humeur/ acte 16 / Le retour de la barbarie »), la barbarie ressurgit…On la croyait lointaine et d’un autre âge. 
imgresComme l’a si bien dit le pape François, « le monde est engagé dans une 3ème guerre mondiale ! » . Il s’agit aujourd’hui de faire face et de rester debout, face aux massacres aveugles des innocents. Nous sommes « tous des Charlie ! » Puisse un monde meilleur et plus juste se lever !

ILS SONT EN PISTE !

IMG_20150109_145623        Ca y’est le projet est lancé ! Laurent Bayart a confié son manuscrit « Tous en piste (cyclable) ! » aux élèves du projet BTS CIG promo 2015 du Lycée Gutenberg d’Illirch-Graffenstaden (près de Strasbourg) sous la houlette du professeur Raphaël Pascual.

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Ces cinq étudiants en apprentissage (2 prépresse et 3 imprimeurs) vont réaliser, de A jusqu’à Z, le livre de Laurent. De la maquette à l’impression. Ils sont donc en piste pour cette belle aventure éditoriale qui verra sortir l’ouvrage en avril prochain. 

Rappelons, pour la petite histoire, que Laurent est un récidiviste puisqu’il avait déjà  publié en 2012, dans ce même lycée professionnel, l’ouvrage « Petites bêtes et autres z’aniMOTS » en compagnie d’Annaëlle DESPLANCHES.

 

LIVRE / LA MARCHE REDEMPTRICE DE CHERYL STRAYED.

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           Ce qui frappe dans ce livre qui nous parle d’un raid pédestre complètement fou, c’est que la femme qui s’y jette à corps perdu, n’a aucune expérience ni préparation physique particulière. Le monde de Cheryl Stayed s’écroule avec le décès de sa mère, une vie d’errance entre alcool et drogue, un père violent, un divorce et une existence de libertinage, bref une embarcation humaine à la dérive…

En quête de résurrection, elle se lance dans le Pacific Crest Trail (PCT), randonnée pour les baroudeurs qui s’étend – sans interruption – de la frontière mexicaine à la frontière canadienne, en longeant neuf chaînes de montagnes. Elle brave sa peur des serpents à sonnettes, des ours et aussi des hommes en errance…Solitude salvatrice et défi lancé à ses propres angoisses et appréhensions. Avec, pour tout bagage, un sac – immensément lourd – (qu’elle appelle « Monster ») et une logistique imparable qui lui permet de récupérer des colis à chacune de ses étapes, afin de recharger ses accus en nourriture et argent. Juste de quoi tenir. Au fur et à mesure de sa marche, elle brûle sa vie « d’avant » à l’image de ces ouvrages qu’elle lit, au gré de ses bivouacs, et dont elle brûle les pages qu’elle a feuilletées. A l’image aussi de cette chaussure qu’elle perd dans un ravin. L’occasion de se débarrasser de la seconde, comme une marche arrière devenue impossible. D’ailleurs, elle fait sienne la parole d’Abraham Lincoln, qui résume bien la philosophie de ce livre : Je marche lentement, mais je ne fais jamais demi-tour.

On reste abasourdi par cette aventurière en quête de rédemption. Sublimes et magnifiques passages où Cheryl Strayed (un pseudonyme) nous offre une incroyable leçon de courage. Au bout de ces mille huit cents kilomètres, il y a cette femme nouvelle qui se révèle en perdant – tel un serpent – son ancienne peau… Magique.

                                                                                                                      Laurent BAYART

* Wild de Cheryl Strayed, récit, Arthaud, 2014.