Tous les articles par Laurent Bayart

LA LUMIERE DANSE AUTOUR DE TA TETE.

avec la complicité d’Alphonse…

          Petit, laisse-toi apprivoiser par la lumière qui danse autour de ta tête. Ses rayons sont des colombes ou des hirondelles venues poser un peu de printemps en ton cœur. Ensemble, imaginons un ciel sans les ciseaux des orages et les serres des urubus de mauvais augures. Laissons le bleu de l’azur colorier nos pupilles d’un rêve de bonheur et de monde meilleur. Oui, je sais, plus facile à dire qu’à faire, mais l’amour peut renverser les montagnes et faire basculer les océans, alors…Demain t’appartiendra, il faut que le soleil t’accompagne encore et toujours. Crois en lui et il sera ton ami. Moi, je serai devenu une lumière qui veillera sur toi, fiché dans l’invisible des éternités. Un ange gardien bienveillant qui viendra chuchoter dans tes pas. Sans amour, nous ne serions plus que des ombres…

Le monde appartiendra à celui qui l’aimera. Moi, je sais qu’il est un peu déjà à toi.

Car tu l’as mis dans ton cœur comme on pose un coquillage au fond de sa poche.

Et là, tu entends le crissement des mouettes et le bruit des vagues qui font de la chorégraphie sur la ligne d’horizon. Sur ce fil imaginaire où le soleil te fait un clin d’œil de lumière. Tabernacle qui brille et brûle d’un feu à réchauffer l’âme et ses grandes marées.

                                                              © Laurent BAYART

                                            28 décembre 2021

NOS VIES ONT TANT BESOIN DE MAGIE…

Haguenau, photo de Marie Bayart.

        Il faudra arrêter un jour la pathétique course à la vitesse pour écouter nos cœurs chanter la romance de l’instant. Le manège fou de nos vies tournent comme des courriels qui s’entassent, tels les aiguillons coutelas de l’horloge, sur nos boites mails en nous saturant de messages, marque-pages rouillés de notre quotidien. Le monde n’est jamais aussi beau que quand on l’aime… Loin des anges noirs de l’apocalypse, funambules de l’ineffable, marchons sur le fil tendu de la beauté qui enivre nos coeurs et jouons à la marelle sur les nuages d’un ciel où les étoiles nous entrainent dans le grand échiquier de nos âmes enfin retrouvées. Regarder, coûte que coûte, vers le Haut…Le bleu du firmament sera notre baume.

Aimer, toujours aimer, l’instant qui dure et nous entraîne dans une sorte d’éternité éphémère. Là, nos blessures se cicatrisent, des mains se tendent vers nous pour rapiécer le silence et recoudre nos humanités perdues, en inventant de nouvelles connivences et fraternités.

Nos vies ont tant besoin de magie, le reste n’est que poudre de perlimpinpin et billevesées.

Je t’aime pour cet instant qui s’échappe de ma main et qui s’en va, tendrement, en ta direction.

Je me nourris de cette seconde qui n’en finit –décidément plus – de s’envoler vers toi.

© Laurent BAYART

                                                        21 décembre 2021

LAURENT BAYART DANS LE DERNIER OPUS DE LA REVUE ALSACIENNE DE LITTERATURE.

EPSON MFP image

Laurent Bayart publie de nombreux articles dans le numéro d’hiver de la Revue Alsacienne de Littérature, l’une des plus anciennes publications littéraires de France : Il évoque les ouvrages d’Albert Strickler, d’Isabelle Poncet-Rimaud, de Pierre Zehnacker, de Marie-Jeanne Langronnet, de Gérard Blua et présente les revues Saraswati et Florilège. Et pour finir, un article présente également son dernier livre « Le monde distant de nos baisers perdus » rédigé par Gérard Blua.

  • Revue Alsacienne de Littérature, numéro 136, BP 30210, 67005 Strasbourg Cedex.
  • revue.alsacienne@sfr.fr

ENFANTS TRUFFIERS SOUS LE SAPIN

                                    A Gustave et Alphonse,

photo de Claire-Elise Bayart

        Deux complices au pied du sapin semblent admirer la crèche qui s’est transformée, pour la circonstance, en gare ? Les rois mages et les pastoureaux sont-ils venus en train cette année, faisant fi de leurs légendaires chameaux ? Où sont donc passés les moutons ? Acheminés dans un wagon à bestiaux ? En fret spécial ? Décidément, on n’arrête plus le progrès ! Les hérauts annoncent avec leurs trompettes/porte-voix :Gare de Bethleem, tout le monde descend !…La nativité semble sur les rails et les enfants/complices ont mis leurs petites têtes curieuses  et chercheuses, de truffiers de l’enchantement, dans la divine étable où la paille devient paillettes d’or. Un autre enfant est né et le sapin chante le cantique de l’allégresse enchantée. 

Du haut de la pointe du conifère, on aperçoit – en vue aérienne – les bambins s’émerveiller dans la Sainte Contemplation de la crèche.

L’étoile du berger est sortie du grand train de la voie lactée du ciel. Dieu a poinçonné le ticket en vérifiant, et l’heure et la date. C’est bien le jour de Noël dont il s’agit.

Chaque Chrétien se révèle être un voyageur de la foi. La destination est imprimée sur le mystérieux papyrus de son âme.

                                                     ©Laurent BAYART

                                                                      11 décembre 2021

LAURENT BAYART DANS LE NUMERO DE DECEMBRE de florilege.

Laurent Bayart publie un nouveau texte dans sa chronique trimestrielle intitulée « Entre nous soit dit ». Il nous parle du temps et de ce marathon perdu d’avance ou petite digression autour de lui. Avec humour et dérision, l’écrivain évoque cette course perpétuelle qui pose sa rouille et son liseron sur nos cartilages et os…

  • revue Florilège, n°185/ décembre 2021.
  • aeropageblanchard@gmail.com

HOTTE MOI D’UN DOUTE ! LE PERE NOEL VA-T-IL ARRIVER MASQUE ?

        Décidément, cette sombre mascarade n’arrête plus de durer et de plomber l’ambiance autour de nous. Le vilain virus continue sa mue et semble jouer à saute-mouton avec nos anticorps. Combien de piquouzes faudra-t-il pour rester –indemnes- sur le fil tendu au-dessus du vide, tel un équilibriste ? Le monde retient son souffle et toussote. Le Père Noël désemparé va-t-il devoir s’affubler d’un masque rouge. Son traineau tiré par des rennes en blouse blanche avec l’écusson d’un croix rouge sur le bonnet ! La hotte, cette année, sera remplie d’une pharmacopée en doses de vaccins. Tu parles d’un cadeau ! Corona dring dring et hohoho…en belle musique de Noël.

La manche des chemises relevée. Présentez vos bras et vos épidermes !

La pointe de la seringue de la troisième dose aura, cette année, à l’instar du beaujolais nouveau ses effluves de banane, le goût de l’épine du sapin en guise d’arômes de vaccin…

                                              © Laurent BAYART

                                                    8 décembre 2021

PETITS ROIS MAGES AUTOUR DU SAPIN

                                          A jules, Alphonse et Camille.

         Aujourd’hui, au pied du sapin, les rois mages sont de petits lutins qui préparent méticuleusement la féerie de Noël.  Heureusement, les enfants sont toujours là pour habiller nos fêtes et réinventer la liturgie de nos enchantements et de ces rendez-vous qui ressuscitent les images de notre propre jeunesse. Nous avons tant besoin de ces instants de merveilles pour rêver plus haut, jusqu’à la pointe de l’épicéa. Lumière de la Sainte Nativité qui allait bouleverser le monde. La divine crèche s’installe ainsi, comme un drôle de campement de migrants, dans nos salons. Un âne, un bœuf et un chameau…Laissons-nous encore et toujours guider par les étoiles, et notamment celle du berger ! Le temps passe, mais chaque naissance reste un mystère ancré en nous.

D’où viens-tu donc ?  O poupon abandonné dans la grande nurserie de la paille ?

Plus loin, sonnent les hautbois et résonnent les musettes. Les yeux des enfants sont des instruments de musique qui font danser les Père Noël du monde entier.

Ah, les enfants, gardez précieusement – passeurs de demain – ces rendez-vous dans le grimoire de nos âmes qui ne demandent, en cette Sainte et Douce Nuit, qu’à attendre avec vous, main dans la main, la venue du Grand Magicien…

                                                               ©   Laurent BAYART 

                                                                   5 décembre 2022

C’est le dessin qui te dessine…

                                                              A Camille,

          Future artiste ? Dès qu’elle arrive dans notre maison, Camille fonce vers la boite de crayons de couleurs et s’empare d’une feuille de papier, comme si une envie (pressante) de créer et de poser son imaginaire sur un feuillet la prenait soudain. Elle habille le papier canson d’un carnaval de formes, d’arabesques, de personnages et transforme le blanc du papier en une petite œuvre d’art. Elle fait de la couture avec le kaléidoscope des teintes. Si Jules, son frère, sera peut-être éclairé par la luminosité des mots jusqu’à en devenir écrivain, Camille s’approche, elle, des pinceaux et des toiles…Qui sait ce que l’avenir fera de nos petits trésors de trois ou quatre pommes ? 

En attendant, je l’imagine dans la fièvre de « l’écriture » d’une œuvre d’art.

Je voudrais bien que nos petits-enfants nous invitent un jour, qui à une expo, qui à la lecture d’un livre, ou à un concert ou à un autre événement artistique…dont ils seraient les artisans.

Je voudrais tant que mes yeux puissent encore voir ces petites étoiles qui scintillent dans notre cosmos.

Mais, nous parler toujours et encore, évoquer papi lo ou mami li sera déjà une manière d’avoir un pied dans leurs lendemains que nous ne pourrons (probablement) pas voir. Futur qu’ils peupleront de leur passion et de leur amour.

C’est peut-être ça l’éternité ? Se laisser guider par les mains des enfants…qui nous ouvriront  d’invisibles portes ? Et s’ils étaient tout simplement, par un mystérieux renversement des rôles, nos anges gardiens ?

                                           ©  Laurent BAYART

                                                               30 novembre 2021

MOI, LES TRAINS ME FONT JONGLER SUR LE FIL TENDU DE L’IMAGINAIRE.

                                             Pour Alphonse,

photo Marie Bayart

Moi, les trains me font jongler sur le fil tendu de l’imaginaire. Les rails m’emmènent très loin dans des nuages de ballast et de caténaires. J’aime laisser vagabonder mes yeux et faire l’inventaire de la magie de l’instant. Les voies ferrées sont comme des phrases qui m’entrainent dans la grammaire du monde en destination du point final d’une gare. A moins que ce ne soit qu’un point de suspension ou un point virgule, avant que le train ne s’ébranle et reparte vers des terra incognita, tel un Orient-Express qui traverserait les steppes de l’Eurasie. 

J’aime observer le monde avec mes petites billes de yeux émerveillés. Les trains sont des écoles ambulantes destinées à nous apprendre les voyages.

Partir avec un cartable en forme de passeport ou de ticket. La maîtresse, en contrôleuse accorte, poinçonne mon billet…Mon carnet de notes, en quelque sorte.

Et vogue la galère… Le chef de gare siffle la fin de la récréation. 

Ma classe devenant une salle d’attente ou de pas perdus. Les ardoises affichent des noms de villes.

Moi, les trains me font jongler sur le fil tendu de l’imaginaire.

                                                  © Laurent BAYART

                                                 29 novembre 2021

LIVRE / «MEKTOUB», LA VIE DE REINE OU PARTIR AU FRONT POUR…SAUVER DES VIES.

        Patricia Chabas est l’infatigable animatrice et fondatrice du salon du livre de Souffelweyersheim, mais aujourd’hui elle vient d’endosser la peau de littérateur et d’écrivain afin de rendre hommage à sa mère : Reine Brandizi (née à Casablanca). Un hommage émouvant à cette femme qui fut ambulancière de la 1èrearmée entre 1943 et 1945. 

Rares sont les témoignages de ces femmes courageuses qui montèrent au front, non pas pour en découdre, mais pour sauver des vies humaines. Elles firent preuve là d’un incroyable courage, d’une abnégation sans failles et d’une bravoure à soulever les montagnes. Pour rédiger ces mémoires, rondement menées dans la narration, elle s’est nourrie des souvenirs retrouvés sur des feuilles jaunies et des récits que lui faisait sa maman. Pas facile pour la fille d’écrire « à la première personne » faisant revivre d’une manière captivante cette femme qu’elle admire intensément et pour cause ! Et de rentrer dans ses pas d’une façon si discrète et sensible. Ce livre nous emmène de Casablanca, en Corse, puis en Tunisie. Nous vivons ensuite en « live » le débarquement des troupes françaises en Provence, commandées par le Général de Lattre de Tassigny. Puis elle remonte, dans son ambulance emblématique baptisée « Mektoub » (qui signifie «C’est écrit » en arabe), la vallée du Rhône jusqu’en Allemagne, en participant au rapatriement des Français déportés dans les camps.

Ce récit nous régale littéralement de somptueuses descriptions et de passages passionnants, voire cocasses : Les rues de Casablanca grouillaient d’uniformes américains. Les GI’s et les jeunes officiers se promenaient dans le centre-ville, investissaient les terrasses des cafés et des cinémas. Ils distribuaient à l’envi ce qu’ils avaient dans leurs rations. Ainsi les cigarettes et le chocolat étaient-ils une vraie manne, et l’on découvrait, pour la première fois, les chewing-gums (je n’aimais pas ça du tout !) et je trouvais vraiment peu élégante cette façon de mâchouiller ces boules de gomme.)…

Et faisant référence au débarquement en Provence, elle rajoute, sous la plume de sa maman : C’était le 17 août, en face de Saint-Tropez…/…Quand on voit aujourd’hui les plages de St-Trop’, on a beaucoup de mal à imaginer ce que fut ce rivage à l’été 44…Les pinèdes alentour flambaient, les villas du bord de mer étaient dévastées, la plage recouverte de débris de métal, de carcasses de véhicules…On était encore à mille lieues du Saint-Trop’ de Brigitte Bardot et du gendarme De Funès…

Cette narration se révèle tout à fait passionnante, l’exercice étant réussi avec brio (pas évident, en effet, de se mettre dans le treillis kaki de sa maman !). La biographe rajoutera –en guise de conclusion – : Il avait fallu attendre quarante-six ans après ces années de tourmente pour que l’on songe, enfin, à ces jeunes femmes qui avaient sacrifié une partie de leur jeunesse…Et plus loin : Mais si nous, les femmes d’aujourd’hui, avons notre place à l’égal des hommes, dans la France du XXIème siècle, nous le devons à celles qui nous ont précédées.

A travers ses lignes émouvantes, Patricia Chabas offre à sa maman la postérité qui lui est due en lui restituant l’honneur et la gratitude de la Nation. Une magnifique et magistrale leçon d’amour adressée à une femme qui restera dans l’Histoire avec une majuscule ! Médaille – ô combien essentielle – que l’on épingle à même les mots…comme une flamme qui ne s’éteint jamais sur le monument de toutes les mémoires.

                                                                     © Laurent BAYART

  • Mektoub, souvenirs d’une ambulancière de la 1èreArmée entre 1943 et 1945. (Editions amazon)
  • Contact : palauma54@gmail.com, @PatriciaChabas