Tous les articles par Laurent Bayart

LIVRES / TEULE SUR TOLLE OU LA LITTERATURE QUI DECAPE !


 
Oui, j’avais été subjugué par « Entrez dans la danse ! » de Jean Teulé, puis magistralement consterné par « Mangez-le si vous voulez ! » où l’histoire vraie d’un crime collectif commis par une foule prise de délire et par la haine du teuton. Incommensurable calvaire enduré par Alain de Monéys, un après-midi du 16 août 1870 dans la commune périgourdine de Hautefaye. Le notable se rendant à la foire du bourg pour connaître un incompréhensible supplice dans une extrême barbarie.  Et pourtant, tout le monde l’appréciait dans la commune ! On a parlé « d’hystérie collective ». Il y a dans ce parcours, en chemin de croix, des manières de « Dupont la joie » et un zest de « L’étranger » de Camus lorsque le malaise vire au cauchemar.  A lire aussi, cette « Fleur de tonnerre », récit également tiré de l’histoire criminelle avec cette tueuse en série, empoisonneuse bretonne, Hélène Jégado, genre de grande faucheuse de l’assiette…

Et récemment, je viens de faire un tour dans « Le magasin des Suicides », toujours du même auteur, le prolixe et déconcertant Jean Teulé nous offre cette fois-ci une narration imaginaire mais d’un humour noir décapant, voire revigorant dans lequel il est question d’un magasin « où l’on veut depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider ». C’est une farce drôlatique et…finalement pleine d’entrain où les personnages portent de singuliers patronymes (de suicidés célèbres !) comme Marilyn, Mishima, Alan (Turing, inventeur de l’ordinateur d’où viendrait la pomme Apple) qui a trempé une pomme dans une solution de cyanure et l’a croquée (d’où le célèbre logo…). Boutique où l’on ne dit jamais au revoir ! Aux clients…Magasin où les gérants mangent même du gigot d’agneau qui s’est jeté de la falaise. O conscience professionnelle quand tu nous tiens…Quant à la porte de la machiavélique officine, elle est dotée d’un squelette qui tintinnabule lorsqu’on entre….Et parlant du slogan, il est merveilleux de logique : Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort !

 Décapant également ce Charly 9, un zest iconoclaste de ce Charles IX qui a 22 ans commandita (sous le joug de sa mère, Catherine de Médicis) le massacre de la Saint-Barthélemy. Il devint fou et sua du sang…Le monarque sanguinaire (dans tous les sens du terme) confiera : Sans doute que j’aurais pu devenir un grand roi. Lui qui sera jeté, non pas à Saint-Denis mais dans une fosse commune.

Enfin, paillard et coquin à souhait, Héloïse, ouille ! est une farce historique charnelle et sensuelle, mais également une puissante et incroyable histoire d’amour qui reste gravée au fil des siècles. Teulé la sublime avec élégance et trivialité, mais :  Une amour (on employait le féminin à l’époque !) de cette ampleur escalade le ciel !

 Oui, j’aime les ouvrages de Teulé qui rappellent à l’être humain que vivre et mourir ne sont…finalement pas de tout repos…et qu’entre les deux,  ma foi, il se passe bien des choses !

                                                                                                               @Laurent BAYART

  • Entrez dans la danse ! éditions Julliard,
  • Fleur de tonnerre, éditions Julliard
  • Mangez le si vous voulez ! éditions Julliard
  • Le magasin des suicides, éditions Julliard.
  • Charly 9, éditions Julliard.
  • Héloïse, ouille !, éditions Julliard.

 

 

 

 

LIVRE/ VOYAGE ENCHANTE EN « BICYCLETTRES ».

 Petit chef d’œuvre littéraire et cycliste que cet ouvrage signé par un jeune écrivain de vingt ans ! Oui, vous avez bien lu. Vingt printemps et il enchaîne…le grand braquet en se mettant à faire une forme de tour de France des écrivains et des lieux emblématiques de l’écriture. Du cimetière marin de Paul Valéry, à Sète, à la villa su Mont-Noir de Marguerite Yourcenar dans les Flandres (Gare aux « murs », terreurs des vélocipédistes !), d’Illiers-Combray, au cœur de la Beauce et cetera et cetera.

Déjà son prénom a de quoi se poser des questions : Jean-Acier, comme un clin d’œil à cette expression de jadis pour signifier la petite reine : la fée d’acier…Pour célébrer mes dix-huit ans et l’été qu’ils annonçaient, j’ai conduit ma bicyclette vers des lectures que j’affectionne. Hallucinante, rafraîchissante et vivifiante littérature qu’il emprunte parfois à Paul Morand : A douze ans, j’eus ma première bicyclette ; depuis, on ne m’a jamais revu. Jean-Acier Danès se plaît à explorer un pays qui contient plus que sa mémoire…Détour et retour enchantés dans des paysages qui prennent leur temps, loin des autoroutes qui font filer les êtres humains vers les terminaux de leur existence. On ne voyage nulle part grâce à l’autoroute. On passe, on va quelque part, mais on ne voyage pas. Tout au mieux, on reproduit les conditions essentielles à une sensation de voyage : le panneau historique indique un patrimoine que nous n’irons pas voir mais que nous aurons le sentiment d’avoir fréquenté…

Magnificence de cette littérature qu’un jeune homme apprivoise déjà à merveille avec un porte-plume singulier : une bicyclette. Loin de la recherche de la performance à tout prix, j’ai voulu faire cela : être heureux quelques semaines avec la candeur de cet enfant, les rêves d’un littéraire et d’un vagabond qui grandit.

                                                                                                              @ Laurent BAYART

* Bicyclettres de Jean-Acier Danès, Editions Seuil, 2018.                      

EDITION 2018 DE L’APERO LITTERAIRE DANS LES JARDINS D’LA BIB DE MUNDOLSHEIM AVEC LAURENT BAYART

Youpi ! C’est reparti pour l’édition 2018 de l’apéro littéraire, désormais classique, dans les Jardins d’la bibliothèque de Mundolsheim avec Laurent Bayart. Intitulé « Voyage dans les jardins d’la bib », ce nouvel apéro littéraire permettra au poète-troubadour de présenter des extraits de son dernier livre « J’ai mon voyage », récit d’un sédentaire, enfin si peu… Il sera accompagné, comme l’année dernière, par Jeanine Kreiss qui nous enchantera avec des airs d’accordéon, histoire de nous mettre des fourmis dans les jambes et de nous donner envie de voyager ! Venez nombreux à ce rendez-vous chaleureux et convivial !

  • le samedi 9 juin à partir de 11h à la bibliothèque municipale « L’arbre à lire » de Mundolsheim, 19, rue du Général De Gaulle. Entrée libre (plateau).

LECTURE MUSICALE DE LAURENT BAYART SUIVIE D’UNE DEGUSTATION DE VIN A OTTERSTHAL

Laurent Bayart présentera une nouvelle lecture musicale autour de ses ouvrages où il est question de rencontres, de bicyclette, de découvertes diverses, de chats et de drôles d’animaux…Il offrira également  des extraits de son dernier opus « J’ai mon voyage », le vendredi 18 mai à partir de 20h15 à la bibliothèque municipale d’Ottersthal. L’écrivain sera accompagné par son ami accordéoniste et compère,depuis de nombreuses années, Fabien Christophel. Ce petit spectacle littéraire et musical sera suivi par une dégustation de vin d’Alsace proposée par Rémy et Christine Gross, viticulteur dans le Haut-Rhin ,ainsi qu’une dédicace du poète-troubadour.

  • le vendredi 18 mai 2018 à 20h15 à la bibliothèque municipale d’Ottersthal, 10, rue des Jardins. Entrée libre (plateau). Tel.

    03.88.71.19.33

LAURENT BAYART DANS LE NUMERO DE JUIN DE LA REVUE BOURGUIGNONNE FLORILEGE

La nouvelle livraison de Florilège (le numéro 171) arbore des couleurs printanières avec une oeuvre en couverture de Marlina Vera.  Laurent y signe un nouveau texte dans sa rubrique « Entre nous soit dit » : Je te like à la folie où il écrit dans sa chronique, en guise d’humour : J’ai eu un immense coup de foudre. Illico presto, je t’ai envoyé, via mon ordinateur mac, un gros coeur rouge en clic « j’adore »…/.. Quel bonheur de trouver ensemble cet amour virtuel que l’on fait sans prendre de risque…..Il signe également un article sur le dernier recueil de poésie de son confrère Albert Strickler (Le diamant et le duvet). Bravo à toute l’équipe des Poètes de l’Amitié et particulièrement à Stephen Blanchard !

  • revue Florilège, numéro 171, juin 2018, 19 allée du Mâconnais, 21000 Dijon.
EPSON MFP image

DEDICACES DE LAURENT BAYART DANS LE CADRE DE « BIBLIOTHEQUE EN FETE » A HOCHFELDEN CE SAMEDI 5 MAI.

Après un mois d’avril passé à rouler et même à beaucoup rouler à vélo, Laurent va troquer sa selle pour une chaise et une table à l’occasion de la manifestation qui se déroulera ce samedi 5 mai à partir de 14h jusqu’à 17h dans le cadre de « Bibliothèque en fête ! » . Cet événement littéraire et artistique aura lieu à la bibliothèque municipale de Hochfelden (au Rez-de-chaussée de la cour de l’école maternelle) et peut-être même dans la cour si le soleil est au rendez-vous ! Il dédicacera ses ouvrages et notamment son dernier livre « J’ai mon voyage ». Il sera accompagné par plusieurs autres auteurs et confrères artistes. Merci à Jean-Pierre Chassard, président du Cercle des Auteurs de Langue Française et aux bénévoles de la bibliothèque pour leur invitation. Au plaisir de vous y retrouver samedi prochain !

BILLET D’HUMEUR / ACTE 56 /GCO / GRAND CON-TOURNEMENT COMPLETEMENT A L’OUEST ?


Cycliste, amoureux du Kochersberg,  lorsque je suis en chambre à air, je me régale et savoure les paysages vallonnés de ces terres colorées par les champs de céréales et les piliers des houblonnières dressés comme de vertes partitions musicales sur les petites collines enchantées de ce patchwork de couleurs. En roulant sur le tapis noir du goudron, truffé de cotillons-bolides automobiles se déplaçant souvent à toute berzingue, mes neurones n’arrêtent plus de tintinnabuler sous le couvercle de mon crâne, posant la lancinante question :Pourquoi couler encore et encore du goudron sur ces terres si fertiles et dans ce paysage si bucolique ? Pourquoi toujours et encore mettre la bagnole au centre de nos existences ? N’est-il pas (grand) temps de changer de braquet ? N’avait-on pas affirmé ici et là l’importance de placer cette fameuse « transition écologique » au cœur de nos vies ? De mettre en « pédale douce » les carrosseries motorisées. L’autoroute à hauteur de Strasbourg serait encombrée – nous dit-on – de plus 160.000 véhicules aux heures de pointe ! Ca fait une belle procession funeste pour nos poumons ! Tous ces petits popotins en pots d’échappement qui nous gazent à feu doux… Ras la chaîne de vélo aussi de ces fusées à carrosserie qui frôlent les bicyclistes sur les routes du Kochersberg, avec l’envie de les éliminer du paysage. Mortel tango en gymkhana. Qu’est-ce qu’ils foutent donc dans mes jantes ces vélocipédistes qui n’ont pas besoin de stations essences pour recharger leur batterie !Nom d’une pompe…à vélo. Plutôt que cette pollution en puanteur de d’exhalaisons carboniques, ces embouteillages quotidiens, des bidons et encore des bidons cyclistes à la queue leu leu…Je me dis en pédalant, guilleret et allègre, qu’il est vraiment temps de peindre en vert le noir de nos routes. Et la meilleure peinture, n’est-ce pas le vélo, non ? L’ambassadeur du bien vivre, de la santé, de la forme, des rencontres, de l’humanisme et de la bonne humeur.

Vous arrive-t-il de siffler le matin dans l’habitacle de votre voiture pour vous rendre au boulot ? Moi oui ! Sur ma monture, c’est comme si je glissais une piécette de joie dans le cadre de ma petite reine qui se transforme –pour la circonstance – en juke-box ambulant ! La musique du pédalier faisant foi du bonheur de l’instant.

Nul besoin de contournement et d’un nouveau rouleau d’asphalte épais pour comprimer le paysage. La voie est toujours libre et chantante quand on roule en chambre à air !

Et si la vraie modernité venait finalement de cette vieille invention qu’est la bicyclette ?

                                                                                                           @Laurent BAYART

                                                                               

 

 

                                                              

 

LIVRE / LA BELLE ET TENDRE HISTOIRE D’UNE AMITIE « CHATOYANTE ».

Les belles et tendres histoires sont suffisamment rares  pour ne pas bouder notre plaisir. Découverte ces jours-ci du livre de l’auteure japonaise Hiro Arikawa « Les mémoires d’un chat ». Outre le superbe visuel de la couverture et le titre bien…alléchant, ce roman paru courant 2017 raconte une indéfectible amitié entre un jeune homme Satoru et un chat de gouttière qu’il baptise du nom de « Nana », après l’avoir recueilli et soigné, suite à un accident.

On part ainsi dans une série de voyages et de rencontres vers le passé du jeune homme qui – pour une raison que l’on découvrira à la fin – doit se séparer de son ami à coussinets. Pérégrinations en quête d’une vieille amitié ou parenté qui veuille bien s’occuper de son chat. Déchirements et retour vers le passé de Satoru que le lecteur découvre au fil des pages et du dénouement. Une magnifique et magistrale histoire d’amour et de fidélité qui remplit l’âme de bonnes ondes : C’est en énumérant les souvenirs de voyage qu’on se dirige vers le voyage suivant. Et plus loin, parlant de la mort et la séparation : Et on se retrouve tous ensemble avec les amis, un jour, au-delà de l’horizon.

Une belle littérature d’une auteure asiatique née en 1972 qui publie-là son premier roman, rendant hommage aux sentiments les plus nobles de l’être humain et de l’animal que réunissent fidélité et amour. Une belle leçon de vie !

 

                                                                                     @ Laurent Bayart

 

* Les mémoires d’un chat, roman, d’Hiro Arikawa, roman traduit du japonais par Jean-Louis de la Couronne, Actes Sud, 2017.

LAURENT BAYART EN TRADUCTION ROUMAINE

Plusieurs textes de « A pleins poumons » (Editions Andersen), ouvrage édité en 2015, ont fait l’objet d’une publication et traduction en roumain dans les Annales de l’Université « Dunàrea de Jos » de Galati sur le thème « Pratiques et créations littéraires, linguistiques et didactiques dans les espaces francophones et non francophones » en compagnie de plusieurs autres auteurs. La traduction est signée par Carmen Andrei, professeur et traductrice à l’Université de Galati. Elle a rédigé également un texte de présentation de l’écrivain-cycliste accompagné par une biographie et bibliographie.

« J’AI MON VOYAGE », LE NOUVEAU LIVRE DE LAURENT BAYART, VIENT DE PARAITRE !

Laurent publie son soixantième ouvrage ces jours-ci (eh oui !) avec un récit original et surprenant qui s’intitule « J’ai mon voyage », récit d’un sédentaire, paru chez Orizons à Paris.

Dans une société prompte à encenser le culte du voyage (réduit à une forme de déplacement), l’écrivain Laurent Bayart propose le dépaysement du sédentaire (qui reste assis), véritable « orpailleur du quotidien ».

Notre Sylvain Tesson en pantoufles vante les mérites de celui qui décide de regarder vieillir ses arbres et de prendre le pouls à son paillasson. Dans un récit puisé au fil de son expérience et de ses lectures, l’auteur, avec humour et dérision, nous propose une ode savoureuse à l’adresse de ces bourlingueurs de canapés. Sédentaires en tapis volant qui ont décidé de résister à la tentation des terminaux d’aéroports, des péages autoroutiers ou des aérogares, pour attendre et se délecter des grincements du vélo d’un facteur, venu glisser des cartes postales dans leurs boîtes aux lettres. Celles envoyées par des proches partis… en vacances !

N’hésitez pas à commander cet ouvrage surprenant et original, une autre manière de voyager !

  • J’ai mon voyage, récit d’un sédentaire, Editions Orizons, 140 pages, photo de couverture : Némorin.