Laurent présentera ses ouvrages dimanche prochain, le 29 octobre, dans la salle polyvalente de Blaesheim lors du salon du livre qui se tient chaque année, ouvert de 10 à 18h. L’écrivain-cycliste posera un instant sa bicyclette afin de dédicacer ses ouvrages et d’aller à la rencontre de ses lecteurs. Cette manifestation, qui a lieu tous les ans, est organisée par le Cercle des Auteurs de Langue Française.
Tous les articles par Laurent Bayart
LAURENT AU SALON DES ARTS ET DES LIVRES DE SAINT-JEAN DE SAVERNE
LAURENT BAYART EN COMPAGNIE DU PHOTOGRAPHE MARC MEINAU DANS LA REVUE DE LITTERATURE ET D’ART SARASWATI

La revue de poésie, d’art et de réflexion, « Saraswati » publie son numéro annuel ces jours-ci. Ainsi l’écrivain Laurent Bayart propose dans ses pages un cahier de dix textes inédits écrits sur les photos de Marc Meinau sur le thème « Barques et ponts ». Une occasion d’apprécier les clichés de ce photographe atypique et talentueux. Une belle et originale collaboration ! Au sommaire aussi, un article de Claude Luezior sur le livre de Laurent, récent Prix de l’édition de la ville de Dijon, « Opuscule des chuchotements ».
- revue Saraswati, numéro 15, BP 70041, 17102 Saintes Cédex.
MARC MEINAU : LE BONHEUR EST SUR LA COLLINE, COURS-Y VITE, COURS-Y VITE, IL VA FILER (VOLER)…
Après de surprenantes pérégrinations tout autour de Mundolsheim, il y a deux ans, le photopoète comme il aime se définir avait parcouru, avec la méticulosité d’un géographe du cadastre, le sens de l’observation et du détail, en amoureux des lieux, le périmètre exact de Mundolsheim durant l’année 2015. Ainsi, à toute heure du jour et de la nuit, le vagabond à l’œil inspiré nous a fait découvrir les multiples facettes de notre « ville-village » entre chemin de fer, autoroute et sentiers bucoliques. Découvertes improbables, rendez-vous poétiques impromptus et autres noisettes de l’instant dont on s’est délectés. Voilà que cette année, cet arpenteur du quotidien – notre Sylvain Tesson moins les toits et les tuiles -décide deux ans après, de venir visiter « la colline » de Mundolsheim : Point de repère pour les uns/ Destination pour les autres./ Point d’envol pour certains./ Lieu de rencontre pour tous.
Et le voilà de « Re-Tour » à Mundo, en une sorte de résidence artistique à la bibliothèque devenue espace de décollage ou d’échappée artistique pour la circonstance, afin de poser la rétine avisée de son appareil photo sur ce lieu emblématique de la commune. Colline inspirée à la Maurice Barrès ou celle du compositeur Jean-Michel Carradec qui chantait, jadis, les « corallines ». Marc lui ne chante pas mais enchante. Il part en quête de rencontres, de sensations et d’images flamboyantes qui prennent leur envol à l’instar des parapentistes, troubadours ailés qui s’en vont à la rencontre des nuages, du panorama et du paysage sous le regard complice du soleil. A-t-il rencontré Icare avec son tube de colle ? L’Albatros de Baudelaire dont les ailes de géant l’empêchent de marcher ? A moins qu’il n’ait bâti une maison bleue adossée à la colline, comme le chantait Maxime Le Forestier. D’ailleurs, des marcheurs, des coureurs, des promeneurs, des badauds, des cyclistes et autres sportifs tous azimuts, il en a côtoyé, tout au long de ses aubades photographiques, sur les flancs de cette colline. On ne le dira jamais assez, celle-ci garde un côté magique, mystique et mystérieux. Là où les rencontres nous permettent aussi de nous envoler vers l’autre. Et en ces temps de disette, c’est une espèce de grâce de l’éphémère dont il nous gratifie. Marc nous redonne le goût de cette humanité retrouvée.
Non, il n’est pas besoin d’aller se frotter aux méridiens, se perdre aux tréfonds des îles et d’écumer les confins de notre planète, afin de connaître la plénitude et de se retrouver.
La colline offre une aubade de paix et de sérénité. Le temps d’un clic, on ne perçoit plus le temps qui claque, les flops du moment, les tics et les tocs de nos obsessions…Et en y regardant de plus près, vous percevrez – dans la fragmentation de la seconde – un oiseau prendre son envol comme on épouse les vents ascendants d’une colline…Bon voyage !
Laurent BAYART
13 octobre 2017
* A la bibliothèque « L’arbre à lire » de Mundolsheim, durant le mois d’octobre
BILLET D’HUMEUR / ACTE 52/ LE PETIT GARCON QUI REGARDAIT PASSER LES TRAINS
A Jules,
Sur les quais, les trains sont des étoiles filantes qui font encore rêver les enfants. Petit, ton voyage commence sur ce bout de banc. Les rails en chemins de fer chantent la romance des îles flottantes, des pays des mille et une nuits, des paysages enchantés, des plages où viennent jouer l’écume des vagues et la coque en noix des navires.
Les quais de gare racontent la romance de cette transhumance quotidienne qui nous bringuebale par monts et par vaux, dans la précipitation des horaires. Les panneaux électroniques nerveux indiquent, à chaque instant, destinations et horaires. Gamin, nous sommes constamment en partance. Je voudrais tant suspendre le temps, comme toi. Sagesse et volatilité de l’instant.
Mon garçon, ne soies pas trop pressé de grandir et de t’en aller ! Profite de l’instant présent et délecte-toi de la seconde qui s’écoule. Tout est éphémère, tu l’apprendras bien vite… La vie aura tôt fait de t’emporter dans ses trains, dans les vertiges de leurs déplacements, en vitesse kilométrique, vers je ne sais quelles destinations. Les rames comme de longues fusées qui nous emmènent dans d’autres constellations.
Un jour, il faudra bien partir. Mais, celui qui reste apprivoise déjà l’horizon.
Petit, c’est assis sur les bancs d’un quai que tout récit de voyage commence…car c’est toi qui écriras la destinée de ton chemin.
Tes yeux émerveillés t’apprendront mieux que dans un livre, qu’il faut parfois se perdre dans les cartes et sur le fil tendu des méridiens de tes vagabondages, pour y découvrir l’ivresse et le bonheur de la liberté.
Laurent BAYART
3 octobre 2017
LIVRE/ EN QUETE DE LA REPUBLIQUE D’UZUPIS…
Encore une belle et surprenante découverte de la littérature coréenne en la personne de Haïlji, auteur né en 1955. Cet écrivain nous emmène en quête de cette énigmatique République d’Uzupis. Pour ce faire, il nous faut transiter en Lituanie, via Vilnius en compagnie d’Hal, Asiatique qui trimbale les cendres de son père, président de cette république fantoche introuvable, à l’image de Godot, dont l’étymologie signifie de l’autre côté de la rivière.
Ainsi, apprend-on qu’autrefois considéré comme un vieux quartier décrépi à l’époque soviétique, Uzupis devint la résidence des artistes qui avaient jeté leur dévolu sur ce quartier pittoresque de vieilles maisons, à proximité immédiate de la vieille ville, trouvant assez de place dans les caves et greniers pour les ateliers. Peu à peu, l’effervescence artistique du lieu a transformé Uzupis en lieu de bohème, sorte de Montmartre lituanien. C’est ainsi que fut fondée la République d’Uzupis, avec ses citoyens, ses lois, sa Constitution, et ses dirigeants. Voilà ce que nous apprend Google.
Mais, revenons-en à notre ouvrage. Celui-ci se lit comme une intrigue policière où déferlent de nombreux personnages comme autant de clefs pour ouvrir les portes de ce pays. Est-ce un bout de territoire de l’ancienne Union Soviétique ? Tout le monde semble le connaître sans savoir où se situe cette terre promise où la fête nationale est fixée le 1er avril ! Au détour d’une rencontre, le personnage croit entendre l’hymne national et, d’anciens clichés constituent des pièces d’un puzzle qui –lentement- se reconstitue. Est-ce une chimère ?
Ce livre est truffé d’humour et de dérision, un peu Ubuesque par moments, mais nous ne sommes pas en Pologne ! Enfin, Hal – au détour – d’un dialogue lâche espiègle : Un proverbe de chez moi dit que tous les hommes croient que leurs chiens ne mordent pas comme tous les maris pensent que leurs épouses sont fidèles.
En tout cas, une chose est certaine : les habitants de ce pays mystérieux ne manquent pas d’humour ! Et s’il se trouvait à Vilnius ?
Laurent BAYART
* La République d’Uzupis de Haïlji, Editions Le Serpent à Plumes, 2016.
LIVRE / LES CHEMINS NOIRS DE REDEMPTION DE SYLVAIN TESSON.
Le personnage était parfois un rien agaçant ; cette constante bourlingue entre vodka, improbables périples aux confins des mondes et défis à saute-mouton avec la mort. Hélas, à force de jouer avec l’impossible, l’écrivain talentueux qu’est Sylvain Tesson s’est « crashé » d’un toit, chute de dix mètres, acte gratuit et jeux d’ados en beuverie qui tournent au drame. Cette tête brûlée (cassée pour la circonstance) s’en est sortie handicapée, après une dizaine de jours de coma…Un autre homme est né.
Chemins de rédemption, les « chemins noirs » de ce livre raconte la traversée d’une France « hyper rurale », zones d’ombres et bassins de vie où la modernité n’a pas encore jeté ses postillons sur la nature. Sylvain a emprunté les sentes de rédemption, à pied, du 26 août au 8 novembre 2015, traversée en diagonale de Provence jusqu’au Cotentin. L’aventure hexagonale : … j’avais passé vingt ans à courir le monde entre Oulan-Bator et Valparaiso et qu’il était absurde de connaître Samarcande alors qu’il y avait l’Indre-et-Loire…Le corps et les os cloutés et en bris de l’aventurier se refont, peu à peu, au gré des paysages et des rencontres. Fraternité de ces retrouvailles avec soi-même où l’homme redécouvre son essence même et le sens de sa vie. Se remet, dans le fond, « dans le sens de la marche ». L’écrivain nous régale avec son sens de l’observation, son indéniable qualité d’écriture, narration toujours élégamment conduite où il découvrira, en rase campagne, les panneaux d’une société de l’interdit qui vendange ses impératifs : Depuis le Mercantour, je notais la propension de l’homme à placarder ses injonctions. Chaque lisière portait ses « chasse gardée », « propriété privée », « accès interdit » et même « dernier avertissement ». L’homme avait su aménager la nature, la grillager, l’anthropiser….
Le livre est somptueux, peut-être le plus beau et le plus fort de Sylvain Tesson car ses pas le mènent à cette rédemption/résurrection sur les chemins d’une aventure qui se glisse à l’intérieur de nos propres horizons.
Laurent BAYART
* « Sur les chemins noirs » de Sylvain Tesson, éditions Gallimard, 2016.
BIBLIOTHEQUE DE MUNDOLSHEIM LE VENDREDI 13 OCTOBRE 2017 / « DES NOTES ET DES POEMES EN L’AIR » AVEC LAURENT BAYART
Notez vous, d’ores et déjà, ce rendez-vous festif qui aura lieu, comme chaque année à l’entame de l’automne. Laurent proposera une lecture musicale intitulée « Des notes et des poèmes en l’air ». Il sera accompagné par son compère accordéoniste Fabien Christophel et de la comédienne Catherine Javaloyès, deux habitués des lieux. A ne pas manquer non plus, le vernissage de l’exposition du photographe Marc Meinau qui viendra pour une « saison 2 » à la bibliothèque de « l’arbre à lire » avec « Là-haut sur la colline ». Un travail artistique surprenant sur ce lieu emblématique de la commune. L’exposition sera présentée durant le mois de décembre à la bibliothèque.
- vendredi 13 octobre à 20h30 à la bibliothèque de Mundolsheim, 19 rue du Général De Gaule. Réservation : tel. 03 88 20 94 29
LIVRE / LE PAKISTAN DEJANTE DE MAHA KHAN PHILLIPS.
Belle découverte que ce premier roman un rien subversif et sulfureux signé par Maha Khan Phillips. Dans « Les nuits de Karachi », l’auteur(e) « dynamite l’image de soumission des femmes dans les sociétés islamiques ». Un trio de femmes dont cette héroïne, véritable passionaria Amynah Farooqui, journaliste et chroniqueuse. Les trois filles, issues d’une certaine jeunesse dorée pakistanaise, décident de réaliser un documentaire sur la violence faite aux femmes…Ainsi, une épouse martyre deviendra le symbole de cette lutte tabou : Nilofer. C’est une occasion unique de montrer au monde qu’il y a des centaines de femmes qui meurent entre les mains d’homme comme Allah Numani…déclarent les réalisatrices de ce film qui provoquera l’incendie, l’émoi et aussi la mort…Le chiffre des femmes assassinées en ce pays demeure hallucinant : Au Pendjab, ce chiffre est en augmentation en raison du « Vatha Satha ». C’est la pratique consistant à entrecroiser les liens afin de maintenir la paix.
Cette écriture, hors des sentiers battus, lance les banderilles d’une narration qui slalome entre l’absurde, les cocktails de drogue et des groupes mortifères islamiques, tout cela dans une ambiance de jet society un peu déjanté où des personnages rocambolesques surgissent comme des rock stars, tel ce Johnny Black, chanteur britannique, converti au fanatisme religieux, qui a remporté les suffrages de cette télé réalité nitroglycérinée : « Qui veut devenir terroriste ? ».
Drôle de faunes qui déambulent dans les pages de ce livre remarquable, à l’image de cet passage : Elle attrape Faisal et se dirige vers le bar en passant devant les anorexiques, les mannequins, les stylistes de mode, les réalisateurs, les ivrognes et les types pas nets…
Maha Khan Phillips, avec un courage remarquable, nous donne une image étonnante de la société pakistanaise, un des pays les plus instables de la planète, version iconoclaste, une forme de résistance à la barbarie du monde. Par les temps qui courent, cette écriture se révèle vivifiante.
Laurent BAYART
* Les nuits de Karachi (roman) de Maha Khan Phillips, Editions Albin Michel, 2012.
LAURENT BAYART DANS LE NOUVEAU NUMERO DE LA REVUE « FLORILEGE »
Laurent est à l’honneur dans le numéro de septembre 2017 de la revue bourguignonne « Florilège ». Un article signé Stephen Blanchard est consacré à son dernier livre « Les charmes du Val d’Ajol ». De plus, le poète fait paraître un nouveau texte dans sa chronique « Entre nous soit dit » : « Parce-que l’écriture n’a pas encore dit son dernier mot ». Enfin, un article est également consacré à son livre, Prix de l’Edition de la ville de Dijon : « Opuscule des chuchotements » rédigé par Kathleen Hyden-David.
- Les poètes de l’Amitié, 19, Allée du Mâconnais, 21000 Dijon.
- aeropageblanchard@gmail.com
