Tous les articles par Laurent Bayart

LIVRE / LA VIE ROMANESQUE D’EDOUARD LIMONOV

C’est à un véritable personnage de roman que s’est intéressé l’écrivain Emmanuel Carrère (le fils de l’Académicienne Hélène Carrère d’Encausse) en rédigeant ce récit de la vie tumultueuse et rocambolesque d’Edouard Limonov. Voyou en Ukraine, idole de l’underground soviétique, clochard, puis valet de chambre d’un milliardaire…Ecrivain/soldat, mercenaire, révolutionnaire, chef d’une bande de skinheads, poète des abysses, tôlard des hôpitaux psychiatriques de l’ex URSS, Barry Lyndon soviétique, érotomane dégingandé, caïd inspiré, responsable d’une feuille de choux Limonka qui émane du parti national bolchevik, dandy de l’élégance et du coutelas…Voici une destinée hors du commun qui régale – littéralement – l’écrivain. Pas facile de raconter pareil phénomène ! La prouesse est incommensurable, on y sent à la fois un zest de répugnance mais aussi une manière d’admiration devant cette sorte de héros, despérados qui peut être aussi considéré comme un salaud.

Les choses ont commencé à prendre un tour bizarre quand le communisme s’est effondré. Tout le monde s’en réjouissait sauf lui, qui n’avait plus du tout l’air de plaisanter en réclamant pour Gorbatchev le peloton d’exécution…

Limonov est d’une force de caractère inimaginable car écumant les prisons comme Lefortovo, Saratov et notamment Engels, l’écrivain (de son vrai nom) Edouard Veniaminovitch trouvera les ressources nécessaires pour ne pas « craquer » en se réfugiant dans la méditation : il apprend à se retirer en lui-même et à atteindre la zone où il est tranquille, hors d’atteinte.

Bref, ce livre/récit d’Emmanuel Carrère est tout simplement fascinant et passionnant car le personnage en vaut le détour. Parfois, et même souvent, il est inutile d’aller titiller son imaginaire, les personnages du quotidien offrant avec générosité l’inspiration des rendez-vous de l’histoire.

Laurent BAYART

* Limonov d’Emmanul Carrère, P.O.L. éditeur, 2011.

LAURENT BAYART DANS L’ANTHOLOGIE « LE PETIT LIVRE DE LA CONSOLATION »

Très belle aventure éditoriale, à l’esthétique remarquable, qui paraît ces  jours-ci aux éditions Salvator à Paris, avec l’anthologie de textes de l’auteur compositeur Jean Humenry pour laquelle j’ai eu le bonheur de participer avec une quinzaine de textes. « Le petit livre de la consolation » est ainsi un ouvrage qui donne la possibilité aux mots des poètes et des écrivains de diluer la peine et de consoler la tristesse. La poétesse Sylvie Méheut, l’écrivain Jean-Yves Bonnamour ont également apporté leurs pierres à ce bel édifice. A noter aussi la belle préface de Christophe Henning et un focus particulier pour Marie, ma fille, dont le poème écrit pour son collègue décédé m’arrache toujours quelques larmes…Bravo à toi aussi, Marie !

  • « Le livre de la consolation » de Jean Humenry, avec la collaboration de Sylvie Méheut, Jean-Yves Bonnamour et Laurent Bayart, Editions Salvator, juin 2017.

BILLET D’HUMEUR / ACTE 50 / RETRAIT’ T’ES !

 

Avant le temps se prenait des envies de passer, d’aller vite…Quoi de plus normal, et puis, pfutt…il s’est mis à fuser et à filer !

En effet, après des années de « vie active » et même hyperactive, voilà qu’aujourd’hui, en ce 1er juillet 2017, je figure désormais sur la liste des « retraités ». Bizarre, ce terme de « retrait », comme si on se mettait soudainement dans la marge, dans la bande d’arrêt d’urgence, comme si…

Ahmed Ferhati, metteur en scène, à l’annonce de mon départ à « la retraite » m’avait écrit (avec bien d’autres complices que j’ai accompagnés depuis tant d’années dans mes fonctions au Conseil Départemental du Bas-Rhin, dans mon rôle de « passeur théâtral », mieux que « conseiller ») un petit mot bien sympa en ajoutant : «  en retraite, oui Laurent ! Mais pas en retrait… » J’ai trouvé ce courriel tout en justesse et finesse, car tant d’années à officier dans le domaine dramaturgique au sein du service culturel de la collectivité (26 ans) et 42 ans dans la littérature, l’édition et la poésie, à se mettre surtout au service des autres. Comment peut-on parler de « retrait » ?…Ce serait une forme de renoncement, d’abandon, bref, un vrai départ voire une fuite…Cela ne correspondrait finalement à rien. Un métier s’éclipse, certes mais pas la passion à l’instar d’un tatouage sur la peau qui a du mal à s’effacer.

La culture a toujours constitué mon viatique, ma planche de salut depuis tant d’années, que mettre ma valise sur la voiture et m’en aller serait presque une forme de débandade, de renoncement. Exil plus que voyage.

La retraite. Temps apaisé, de liberté, d’un espace qui désormais vous appartient entièrement et vous délivre d’une certaine manière de l’emprise des agendas, de l’apesanteur des calendriers, quoi que…

Instants de plénitude, de liberté où l’on devient un artisan du quotidien, à refaire un peu le monde à sa vitesse et ses envies, bref, à son aune. Temps des rencontres retrouvées, des rendez-vous à imaginer, de ce temps qui file et fuse certes, mais en étant guilleret et fécond. Libre, quoi !

Le 1er juillet est souvent une date qui fixe une litanie d’augmentations de tarifs, hausse des prix et caetera. Une belle augmentation de la « qualité de vie » la retraite, non ?

En ce qui me concerne, c’est surtout le premier jour d’un autre temps d’une (re)naissance…Et oui, « retrait t’es ! », presque nouveau né. Ca s’imprime sur une carte de visite, ça ?

Laurent BAYART

1er juillet 2017

Vendredi 30 juin / Lecture musicale à l’école élémentaire de la Musau

Fin de saison (scolaire) et dernier rendez-vous artistique avant l’été pour les deux compères, Fabien et Laurent, qui se retrouveront dans une classe de l’annexe de l’école élémentaire de la Musau à Strasbourg/Neudorf (67100) pour une rencontre impromptue avec les jeunes élèves de cette école. Une manière originale de faire partager leur passion commune en notes et en mots.

  • vendredi 30 juin à partir de 14 h à l’Ecole Elémentaire de la Musau à Neudorf (67100)
  • (photo Gilbert Mosser)

LAURENT BAYART DANS LE NUMERO 127 DE LA REVUE ALSACIENNE DE LITTERATURE

Paru aux premiers jours de l’été 2017, le numéro 127 de la Revue Alsacienne de Littérature a publié plusieurs notes et articles de lecture de Laurent consacrés aux ouvrages de : Claude Luezior, Nicole Piquet-Legall, Olivier Larizza, Louis Savary et Franziska Drareg. L’écrivain Claude Luezior, quant à lui, a rédigé un article sur le dernier opus de Laurent Bayart : « Les charmes du Val d’Ajol ». Notre ami fribourgeois d’écrire : L’écrivain nous prend par la main pour nous faire découvrir personnages et papotages (en lieu et place de tweets, pourquoi pas ?) dans des endroits improbables…

LECTURE MUSICALE AVEC LAURENT BAYART AU VAL D’AJOL

Rendez-vous exceptionnel, le samedi 24 juin à 17h, Laurent Bayart présentera son livre « Les charmes du Val d’Ajol » dans les lieux idylliques et inspirés de la Brasserie Burval au Val d’Ajol. Il sera accompagné par le virtuose du clavier et des bretelles : Fabien Christophel. Lecture et présentation de cet ouvrage emblématique sur ce « Val de la joie » qui a inspiré l’auteur. rencontre festive et conviviale autour de cette délicieuse « Val heureuse », la bière que l’on savoure au paradis des Vosges méridionales.

  • samedi 24 juin à 17h, à la Brasserie Burval, 24, avenue de la Méreille au Val d’Ajol (88340).
  • Tel. 03 29 65 18 17 ou 06 18 73 10 32.

LAURENT BAYART DANS LE NUMERO DE JUIN 2017 DE LA REVUE « FLORILEGE »

Laurent publie un nouvel article dans sa chronique « Entre nous soit dit » du numéro 167 de  la revue culture et artistique bourguignonne « Florilège ».  Son nouveau texte nous présente le monde « comme un grand bowling » avec humour, distance et dérision, l’écrivain-poète dresse sa vision de l’actualité du moment.

  • revue « Florilège »,  Stephen Blanchard, 19 allée du Maconnais, 21000 Dijon.
  • aeropageblanchard@gmail.com

EXPOSITION « FAIRE UN DETOUR, UNE QUESTION DE POINT DE VUE » DE MICHEL FRIZ, bibliothèque de Mundolsheim, « L’Arbre à Lire », du 6 au 27 juin 2017.

 

Photographe-cycliste, Michel Friz rédige de la poésie avec ses images. Humaniste en chambre à air et en chambre noire puisque notre ami est aussi photographe, il métamorphose l’instant en y mettant quelques pincées d’éternité. Sa bicyclette est une manière de porte-plume qu’il offre à la générosité de son regard. Ses pérégrinations à vélo sont toujours propices à la rencontre et à l’émerveillement. Il illumine les paysages de son regard d’observateur attentif du monde. Il fait ainsi partie intégrante de ce décor « grandeur/nature » qui lui sert de tableau pour y poser le pastel de ses couleurs en même temps que sa monture. Il pérégrine plus qu’il ne se déplace, voyage en passant subjugué par la beauté de ces rendez-vous qu’il provoque. Ne nous trompons pas, Michel Friz est un véritable poète qui nous remplit l’âme de ses haïkus photographiques. Il sublime l’instant en y posant l’or de sa tendresse. Paysage apaisé, serein, voilà toute la magie de ses photographies qui chantent le temps qui file au ralenti grâce à ses détours inspirés, là où d’autres se jettent, à corps perdu, sur les raccourcis pour aller plus vite…Mais pour y faire quoi ?

Ainsi, surprend t-il, à l’orée d’un champ, de joyeux mariés prenant la pose devant un autre photographe, officiel celui-là, un curieux pêcheur se délectant de la seconde qui s’écoule langoureusement et se moque finalement comme d’une guigne de son hameçon, il semble plutôt attendre l’âme sœur…Qu’en est-il également de ce bolide caisse à savon, cotillon jaune qu’il « flashe » goulument au détour d’une route ?

Prenez le temps de ce lumineux détour qu’il fait aujourd’hui à la bibliothèque de Mundolsheim, question de point de vue, il pose ses photographies entre les ouvrages, les bacs et les rayonnages, histoire d’y faire entrer ses paysages et autres personnages.

Michel Friz est une manière de lutin, il ré-enchante le monde avec ses images en semant des étoiles dans nos yeux. Ses photos racontent une histoire que chacun peut lire et se raconter à sa façon.

Le véritable talent étant de laisser à chacun le soin de poser son propre caillou sur le chemin.

Laurent BAYART

Samedi 10 juin 2017

(photo Michel Friz)

LIVRE / DON QUICHOTTE SUR LE YANGTSE DE BI FEIYU

 

 

Les éditions Philippe Picquier nous régalent régulièrement avec des auteurs asiatiques, notamment coréens et chinois dont le dernier en date est une œuvre de l’écrivain BI Feiyu, né en 1964, qui a déjà publié de nombreux ouvrages. Ce dernier opus se révèle être une véritable petite perle de littérature : Don Quichotte sur le Yangtsé raconte la délictueuse et turbulente enfance de cet auteur atypique. La quatrième de couverture résume bien son écriture : Chaque mot y est dense comme un caillou qui pense…

L’auteur nous conte ses souvenirs épiques, avec une mère institutrice et un père intellectuel et scientifique, qui se retrouvent banni à la campagne. Le récit est classé par thème et foisonne d’anecdotes. Ca ressemble parfois à une espèce de « guerre des boutons » avec l’épisode cocasse du « slip foulard rouge », maillot de bain protégeant des démons de la rivière, sauf que cet appendice était celui des jeunes pionniers du parti…ô sacrilège. On relèvera également les parties de bille avec des…sangsues et le lecteur notera qu’en 1984, aux Jeux Olympiques de Los Angeles, la Chine a remporté sa première médaille d’or de l’histoire grâce à l’athlète Xu Haifeng au tir au pistolet. Enfant, ce petit vendeur de l’Anhui était fou de lance-pierres et passait son temps à viser les oiseaux. Il était devenu un génie en tir en amoncelant des piles de cadavres de moineaux.

Ce Don Quichotte d’Extrême-Orient, maigre et crasseux, est aussi une manière de poète et de philosophe qui rappelle que la Chine, c’est l’endurance de ses paysans. La civilisation chinoise vient de là. Une belle manière de résumer cet immense empire. En guise de conclusion de cette œuvre magistrale, Bi Feiyu nous confie, plein d’élégance, La nature est dans le ciel, dans tes prunelles et dans ton âme. Je suis ce que je vois.

Laurent BAYART

 

* Don Quichotte sur le Yangtsé, traduit du chinois par Myriam Kryger, Editions Philippe Picquier, 2016.

 

APERO LITTERAIRE AVEC LAURENT BAYART DANS LES JARDINS D’LA BIB DE MUNDOLSHEIM

Venez nombreux à ce rendez-vous, désormais incontournable de l’année à la bibliothèque « L’Arbre à lire » de Mundolsheim. Laurent Bayart proposera un apéro littéraire festif dans les jardins enchantés du lieu. Lecture musicale avec l’accordéoniste Jeanine Kreiss qui nous jouera des airs de fête « En attendant l’été… ». Le poète proposera des extraits de ses derniers opus littéraires dont « Opuscule des chuchotements », Prix de la ville de Dijon. Petit spectacle suivi du vernissage de l’exposition du photographe-cycliste Michel Friz : « Faire un détour, une question de point de vue », exposition qui avait connu un vif succès l’été dernier à l’Hôtel du Département de Strasbourg et qui poursuit ses pérégrinations en chambre à air, en passant ce mois-ci à Mundolsheim.

  • samedi 10 juin 2017 à 11h à la bibliothèque de Mundolsheim.