Tous les articles par Laurent Bayart

LIVRE/ CHI LI ET SON COUP LITTERAIRE GRACE AUX COUS DE CANARD…

imgres Pour une fois, le nom de cette romancière chinoise est facile à retenir : Chi Li ! Est-ce sa date de naissance : 1957 ou la photo marrante du vélo et de son cycliste en couverture ? En tout cas, ce livre intitulé « Le Show de la vie » a tout de suite titillé ma curiosité…

Ce roman, écrit avec bonne humeur, nous raconte la vie mouvementée d’une femme appelée Célébrité –clef de voûte – de ce quartier populaire et emblématique de Bon-Augure, aux odeurs de soja puant frit, situé dans la ville de Wuhan. Héroïne en espèce de mère Thérèsa des nuits déjantées de cette rue, où artistes et vendeurs à la sauvette font exploser cette (sympathique) cocotte minute. Ainsi, porte-t-elle à bout de bras un frère drogué et soutient amis et familles…Elle tient un étal de cous de canard qui fait sa renommée ! La narration se déroule avec fraîcheur et une indéniable qualité littéraire, où les bons mots ne manquent pas : La plus grande faiblesse chez les artistes, c’est de confondre éternellement la scène et la vie…Des tas de personnages se côtoient dans cette rue improbable où les rendez-vous sont des moments d’humanité et de philosophie : Les endroits où l’on boit remplissent la même fonction que ceux où l’on joue : ce sont des lieux où il faut rivaliser de finesse, de courage et de combativité…

On y apprend, suite au succès de ce livre, que les cous de canard sortis tout droits de l’imagination de la romancière sont devenus la spécialité du lieu, et qu’on vient désormais les déguster des quatre coins de la Chine !

A défaut d’un couac, cet ouvrage a constitué un sacré… coup littéraire !

Laurent BAYART

* Le Show de la vie de Chi Li, éditions Actes Sud, 2011.

LAURENT BAYART DANS LA SELECTION FINALE DU PRIX NATIONAL « LES SOLEILS DE NUCERA »

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Laurent Bayart fait partie des quatre finalistes du prix littéraire national « Les  Soleils de Nucéra » pour son ouvrage « A pleins poumons ». Sorti au printemps chez Andersen, le récit de Laurent continue de faire son petit bonhomme de route…Ce prix de littérature sportive, très prisé, existe depuis une quinzaine d’années, décerné par un jury de personnalités prestigieuses. Le lauréat sera désigné en mars prochain et présenté sur l’un des podiums de la célèbre course cycliste Paris-Nice…

LIVRE / LES TROUS NOIRS D’UNE VIE…

imgresIl n’est jamais facile de vivre dans l’ombre d’un génie, en l’occurrence celle du célèbre physicien britannique Stephen Hawking, « l’héritier d’Einstein ». Le livre biographique, de son ex-femme Jane, pose un éclairage attachant sur une épouse amoureuse d’abord, qui prend ensuite le statut d’infirmière dévouée et enfin se métamorphose en véritable Mater dolorosa en se sacrifiant, jour et nuit, pour Stephen. En effet, l’existence du jeune couple bascule lorsqu’on détecte une maladie paralysante incurable, connue sous le nom (savant) de syndrome latérale amyotrophique.

La maladie commence alors à ronger les fonctions nerveuses du jeune homme, réduisant peu à peu son existence à un brouillon de vie, même si son activité intellectuelle reste foisonnante. Dans ce livre de mémoire, Jane raconte, avec pudeur et beaucoup de tendresse, son sacrifice, car elle devra mettre entre parenthèse ses études médiévales et ses activités de choriste. Il y a de l’humour, de la compassion et un indéfectible attachement à l’homme qui ne cesse d’être hanté par le concept des trous noirs dans l’espace. Habitant à Cambridge puis en Amérique, elle fera le récit de ses années de galère où ils durent chercher des financements, alors que le scientifique croulait déjà sous les reconnaissances, les honneurs et les médailles…

Elle nous avouera aussi que le génie, devenu handicapé et totalement dépendant, deviendra un véritable tyran vis à vis de cette femme qui se dévoua pour lui…Aussi, le divorce fut inévitable au bout de vingt cinq ans de vie partagée.

Avec noblesse, cette femme éreintée nous raconte ce chemin de croix mais aussi quelques anecdotes croustillantes sur un Stephen Hawking qui se prit les roues dans le tapis dans les salons de la reine d’Angleterre, fut un trompe la mort lorsqu’il conduisait encore, mais aussi le mépris et l’indifférence qu’elle rencontra dans la cour de cet homme d’exception.

Et puis, au détour d’une page (il y en a tout de même 440 !), lorsque Stephen tombe dans le coma dans un hôpital Genevois, elle écrit : « Cette nouvelle bouleversante nous plongea dans un trou noir ». Un comble, non ? A moins que cela soit le couronnement d’une œuvre éponyme ?

                                                                                                                      Laurent BAYART

* Ma vie avec Stephen Hawking, une merveilleuse histoire du temps, de Jane Hawking, Editions Terra/Nova, 2015.

 

LAURENT BAYART AU SALON DU LIVRE DE SOUFFELWEYRSHEIM

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Fin d’une saison chargée pour Laurent Bayart, qui termine sa quarantième année d’écriture (1975). Le poète-cycliste, posera son vélo, le temps d’un week-end, et sera samedi (14-18h) et dimanche (10h-18h) les 28/29 novembre, au Salon du livre de Souffelweyersheim (Espace Sportif des 7 Arpents). Dédicaces et rencontres avec ses lecteurs. Venez nombreux pour le dernier rendez-vous de l’année !

RETOUR SUR LE SALON « DE LA NATURE DU LIVRE » A LA FERME BUSSIERRE DE LA ROBERTSAU DU 7 ET 8 NOVEMBRE.

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Placée sous le talisman doré du soleil et des températures printanières, cette 3ème édition du salon « De la nature du livre », qui s’est tenue dans ce lieu magique et bucolique qu’est la ferme Bussierre, a constitué un moment chaleureux de rencontres et de découvertes. Invité, pour ma part, depuis sa création, c’est avec bonheur que j’ai répondu à l’invitation de Bernard Irrmann, son infatigable organisateur et comme dirait la pub « Si nous ne portons pas le même maillot, nous avons la même passion », celle du vélo et des rencontres !

Situé près du parc du château de Pourtalès, le centre d’Initiation à la Nature et à l’Environnement est entouré de grandes étendues d’espaces verts et de forêts. Ainsi, les écrivains et artistes conviés avaient  l’impression de passer un week-end d’oxygénation plutôt que de participer à une « classique » séance de dédicaces…En ce qui me concerne, je fus ravi de pouvoir discuter avec de nombreux lecteurs, badauds et curieux, avides de découvertes, d’autant que j’étais accompagné par la photographe Annaëlle Desplanches (avec laquelle j’ai publié Petites bêtes et autres z’ANIMOTS) qui avait glissé quelques-unes de ses photos sur les grilles, derrière nous, et qui était accompagnée de son sympathique toutou  Jowi, berger des Shetlands! Qui fit le buzz –comme on dit – durant le salon…

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Rencontres et connivences avec les amis écrivains comme Olivier Larizza, Philippe Lutz –à la gâchette photographique impressionnante ! -, Jean-Paul Klée, Albert Strickler et bien d’autres. Ravi de retrouver l’ancienne conseillère au livre de la DRAC, devenue écrivain(e) : Chantal Robillard. Excité de faire la conversation de mon ancien patron à la commission culture du Conseil Général de l’époque: Robert Grossmann, toujours pétillant de curiosité et affûté comme jamais. Cet homme de culture (et cultivé) n’a jamais cessé de m’impressionner. Conversation impromptue et chaleureuse avec ce jeune écrivain qu’est le romancier Michel Hutt et brin de parcours avec mon confrère, intarissable arpenteur de territoire en vélo : Louis Holder. Plaisir des rencontres aussi avec cet élu (à l’écharpe verte) passionnant et passionné qu’est Alain Jund qui sait de quoi il parle lorsqu’il disserte sur les déplacements urbains en bicyclette…

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Bref, des moments qui vous revigorent et vous redonnent de l’énergie. Merci à Bernard Irrmann pour avoir été le « chaman », en compagnie de ses collègues bénévoles, de ces instants magiques où la convivialité fut –somme toute -…une alchimie naturelle !

                                                                                                                      Laurent BAYART

 

 

LAURENT BAYART AU CAFE LITTERAIRE DE LA MEINAU

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Le samedi 21 novembre à 15h, Laurent Bayart sera l’invité de Jean-Philippe Maurer, l’organisateur du Café Littéraire de la Meinau. L’écrivain-cycliste présentera une lecture musicale autour de ses derniers ouvrages. Il sera accompagné de son complice accordéoniste Fabien Christophel.

  • Café Littéraire de la Meinau, salon de thé Chez Martine, Place de l’ïle de France, Strasbourg Meinau.

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LAURENT BAYART AU SALON « DE LA NATURE DU LIVRE » DE LA ROBERTSAU

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Laurent BAYART présentera quelques uns de ses ouvrages, notamment « Tous en piste ! (cyclable) » ainsi que « Petites bêtes et autres z’AniMOTS » en compagnie d’Annaëlle DESPLANCHES, lors de la nouvelle édition du salon « De la nature du livre » qui aura lieu du 6 au 8 novembre au CINE (Centre d’Initiation à la Nature et à l’Environnement) de Bussierre, 155, rue Kempf, à Strasbourg Robertsau. De plus, il réalisera une lecture musicale, avec son compère accordéoniste Fabien Christophel, le dimanche 8 novembre à 14h30.

FOCUS/ NORA LUGA, LA GRANDE DAME DE LA POESIE ROUMAINE

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Curieux ouvrage que ce livre intitulé « La sexagénaire et le jeune homme » publié par cette grande dame de la poésie roumaine qu’est Nora Luga, professeur, journaliste, éditrice et traductrice qui « commet » aujourd’hui un texte en prose. Annoncé comme autobiographique, ce livre de 158 pages –sans chapitres s’il vous plaît – nous entraine dans les confessions, souvenirs et autres anecdotes d’une femme Anna – soixante-cinq ans – qui a connu les grands chahuts de l’histoire. Passionnant récit où elle conte et raconte un parcours qui ne fut pas un long fleuve tranquille. Journalisme, édition, amours au pluriel toujours avec l’œil sombre de la Securitate, et plus avant les Gardes de fer veillant aux grains, la dissidence et l’engagement aussi, car écrire est toujours une forme d’engagement. Elle côtoie ainsi des personnages emblématiques de la dissidence comme Paul Goma et dresse le portrait de son amie Terry, une sorte d’alter-ego ? Elle déambule dans ce lieu emblématique qu’est Capsa à Bucarest (confiserie à l’origine puis restaurant) où venaient Ion Barbu et Artur Enasescu.

Le livre est plein de sensualité et d’humour, ainsi la poétesse lâche au passage une formule qui résume le trait de caractère des roumains : Je ne connais pas plus tolérants que les Roumains. C’est pour ça que nous avons aussi des cafards et des rats. C’est aussi pour ça que la plupart des Tziganes d’Europe se sont installés chez nous. Sans doute que le principe du Je-m’en-foutisme fonctionne ici aussi…Plus loin, la prosatrice devenue âgée revient avec nostalgie sur la vieillesse : Tu sais, quand on commence à vieillir, les deux renoncements les plus difficiles sont la perte de la vue et celle de la mémoire. Et plus loin, parlant de cet instinct de liberté que possède chaque être humain, elle se pose la question de savoir si ce n’est pas une réminiscence du paradis perdu ? Voilà un livre bien élégant qui passe à travers l’histoire en forme de récit. L’ouvrage se termine par un bref entretien avec sa traductrice Claude Murtaza. Une manière de faire connaissance de cette âme roumaine qui joue sa nostalgie sur nos âmes, tel l’archet d’un violon.

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  • La sexagénaire et le jeune homme, de Nora Luga, Le Square Editeur, 2014.

LAURENT BAYART DANS LA REVUE D’ART « SARASWATI »

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La très belle revue littéraire et artistique « Saraswati », dirigée par Sylvaine Arabo, publie son numéro annuel ces jours-ci (224 pages avec de nombreuses reproductions en quadrichromie) et six textes inédits de Laurent Bayart, écrits au regard des toiles de son complice peintre Francis Fritsch. Le poète en a également profité pour dresser le…portrait de l’artiste ! Une fois n’est  pas coutume, c’est le littérateur qui « peint » avec les mots… A signaler que le plasticien alsacien a réalisé la couverture de deux ouvrages de Laurent Bayart :  » La lumière que l’on laisse » et « L’O sauvage ».

  • « Saraswati », revue de poésie, d’art et de réflexion, numéro 14, « Les langages du symbole », BP 70041, 17102 Saintes Cedex. Prix : 23 Euros + 5 Euros de port.

LIVRE/ MIRCEA CARTARESCU OU LE SEDAR SENGHOR DE LA LITTERATURE ROUMAINE ?

imgres-1Né en 1956, Mircea Càrtàrescu enseigne la littérature et a publié une bonne trentaine d’ouvrages. Je viens de terminer « Le Levant », paru en 2014, qui révèle l’indéniable qualité d’écriture d’un auteur singulier, sachant manier l’humour et saisir les mots pour en faire des papillons de splendeur. Ce dernier opus représente un véritable hymne à la liberté et un plaidoyer pour la poésie où l’on déambule avec Manoïl,  jeune homme sensible et courageux, tourmenté par les malheurs de son peuple  (référence au Maître bâtisseur Manole ?).

Ce livre se compose de plusieurs « chants » où l’humour et la dérision croustillent comme du bon pain frais. Poète troubadour, chantre de la Valachie et des terres roumaines de l’ancienne Dacie, Mircea Càrtàrescu émerveille par la justesse de ses mots et l’amour de son pays, chahuté par les soubresauts de l’histoire : Oh, pauvre pays, gardes-tu des fruits dans tes granges ? Y a-t-il encore du sang chez les Roumains, qui triment depuis une éternité ? Je pense en le lisant à Marin Sorescu, le berger des Carpates. En drôleries permanentes, cet ouvrage fourmille d’une ironie bien roumaine. Il apostrophe ses personnages de romans qui ne connaîtront jamais la camarde : Braves gens, ai-je dit, ne craignez nullement la mort. Parce que vous n’êtes que des personnages…/…Vous vivrez à nouveau dès qu’un œil déchiffrera de nouveau ces lettres, dès qu’un lecteur rouvrira ce livre. Et plus loin, notre écrivain de vanter l’avènement d’un empereur poète, qui chantera la grandeur de notre peuple dans ses vers, comme Sédar Senghor…

Et si, ce bonhomme-là, était tout simplement Mircea Càrtàrescu ?

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* Le Levant, roman, de Mircea Càrtàrescu, Editions P.O.L. 2014.