Archives de catégorie : Blog-Notes

LIVRE / UN COSY POLAR ENTRE BRETZEL ET BEURRE SALE.

          Nous avons affaire à une intrigue rondement menée, sous la plume de Margot et Jean Le Moal, qui se dissimulent dans la cagoule d’un pseudonyme qui – lui-même -se cache sous le masque d’un autre pseudonyme car, Jacques Vandroux (qui n’a rien à voir avec le chroniqueur footballistique) s’avère être un auteur de thriller. Bretzel & beurre salé nous emmène en Bretagne, par l’intermédiaire de Cathie Wald qui décide de s’installer à Locmaria, à la pointe de Kerbrat. Cette Alsacienne divorcée décide d’ouvrir un restaurant de spécialités alsaciennes qui va faire courir le landernau local et nous allons avoir – à cette occasion – une galerie de personnages attachants, voire décapants ou sulfureux.  Les chapitres s’enchaînent, l’écriture y est limpide et l’enquête (car un décès par empoisonnement y a été perpétré) est effectuée par la gendarmerie de Quimper. On y découvre les édiles locaux, dont un obscur Jean-Claude Quéré qui semble tirer les ficelles d’une macabre dramaturgie, tandis que le gentleman Charles Highbury traîne son mystérieux charme so british et qu’Erwan Lagadec – le cuistot embauché par Cathie – essaie de se débarrasser de ses vieux démons…Une sacrée cuisine !

Franchement, on ne s’ennuie pas une seconde dans ce cosy polar élégamment écrit et qui, en se terminant, s’ouvre déjà sur une suite, sous forme d’un second tome. L’Alsace et la Bretagne, en mouettes et cigognes, forment un duo des extrêmes qui régalent à l’instar d’une choucroute royale. Les auteurs évoquent un certain Mark Cavendish et un paradis fiscal situé sur l’Ile de Man d’où vient –justement – le champion cycliste éponyme et autre roi des sprints. Les auteurs seraient-ils des aficionados du Tour de France. Normal, la Bretagne est terre de vélo ! Non ? 

                                                                             Copyright : Laurent BAYART 

Bretzel & beurre salé, une enquête à Locmaria de Margot et Jean Le Moal, Calmann-Lévy, 2021.

TES CHEVEUX FONT CHANTER LES OISEAUX

photo de Moa…

                                                      A Camille,

En herbes folles de toison d’or, les cheveux de Camille dansent une bossa nova endiablée en l’honneur d’un peigne orphelin qui chercherait son Figaro émérite. Beauté sauvage de l’instant en ivresse de liberté. Lumière en liturgie de clarté vagabonde. La petite fille est une gerbe de fougères et de fleurs en goguette de blé, à l’effigie d’un soleil coquin et taciturne. Crins de chevelure qui dessinent des arabesques et esquissent quelques bouclettes diablotines sur sa tête. Un serre-tête peut-être ? Un bandeau, une queue de cheval ou des élastiques ? Diantre, Comment domestiquer ce petit champ fauve qui effarouche le quidam ?

Plus loin, des ciseaux font des ronds de jambe et écartent leurs lames tels des compas de géomètre.

Comme une menace de sécateurs sur l’exubérance d’une haie qui fait chanter les oiseaux, ta crinière est une symphonie écrite sur une invisible partition.

Le magistère/chef d’orchestre a perdu sa baguette…

                                                     ©  Laurent BAYART

                                                                                10 janvier 2022

MAGIE AU VAL DE LA COMBEAUTE.

Photo de Marie Bayart

Le Val d’Ajol est un palais (vert) des merveilles où nos âmes chantent la félicité de l’instant en ce temps immobile que l’on appelle l’éternité. Joyeuseté de sapins et de fougères où la brume matinale vient dresser la nappe sur la table de l’horizon. Au loin, on perçoit l’enivrante musique d’une épinette, comme un enchantement de sirène, qui viendrait nous rappeler que la divine Dorothée constitue la nymphe de ce territoire. Nous voilà devenus des nautoniers, navigateurs des océans émeraude attirés par les affriolantes déesses des lieux. Quel bonheur de ce perdre en ce pays !

J’aime ce terroir où le monde se réconcilie avec la magie de l’existence. Nos vies ont tant besoin d’étoiles posées sur les litières en mica du quotidien.

La Combeauté s’Ajole avec grâce et volupté. Quelques andouilles taquines s’échappent de leurs assiettes et s’en vont plonger, telles des carpes dans la crinière de son onde, vers l’océan…Et, c’est tout un aréopage de la confrérie éponyme qui, tel un (faim) limier, s’échine à leurs poursuites, à l’image d’une chasse à courre où le son du cor s’apparenterait à la mélodie d’un groin de cochon.

L’épinette sonnant l’hallali, une fourchette s’étant plantée dans le râble de cette onctueuse saucisse…

                                                             © Laurent BAYART

                                                                       8 janvier 2022

LA LUMIERE DANSE AUTOUR DE TA TETE.

avec la complicité d’Alphonse…

          Petit, laisse-toi apprivoiser par la lumière qui danse autour de ta tête. Ses rayons sont des colombes ou des hirondelles venues poser un peu de printemps en ton cœur. Ensemble, imaginons un ciel sans les ciseaux des orages et les serres des urubus de mauvais augures. Laissons le bleu de l’azur colorier nos pupilles d’un rêve de bonheur et de monde meilleur. Oui, je sais, plus facile à dire qu’à faire, mais l’amour peut renverser les montagnes et faire basculer les océans, alors…Demain t’appartiendra, il faut que le soleil t’accompagne encore et toujours. Crois en lui et il sera ton ami. Moi, je serai devenu une lumière qui veillera sur toi, fiché dans l’invisible des éternités. Un ange gardien bienveillant qui viendra chuchoter dans tes pas. Sans amour, nous ne serions plus que des ombres…

Le monde appartiendra à celui qui l’aimera. Moi, je sais qu’il est un peu déjà à toi.

Car tu l’as mis dans ton cœur comme on pose un coquillage au fond de sa poche.

Et là, tu entends le crissement des mouettes et le bruit des vagues qui font de la chorégraphie sur la ligne d’horizon. Sur ce fil imaginaire où le soleil te fait un clin d’œil de lumière. Tabernacle qui brille et brûle d’un feu à réchauffer l’âme et ses grandes marées.

                                                              © Laurent BAYART

                                            28 décembre 2021

NOS VIES ONT TANT BESOIN DE MAGIE…

Haguenau, photo de Marie Bayart.

        Il faudra arrêter un jour la pathétique course à la vitesse pour écouter nos cœurs chanter la romance de l’instant. Le manège fou de nos vies tournent comme des courriels qui s’entassent, tels les aiguillons coutelas de l’horloge, sur nos boites mails en nous saturant de messages, marque-pages rouillés de notre quotidien. Le monde n’est jamais aussi beau que quand on l’aime… Loin des anges noirs de l’apocalypse, funambules de l’ineffable, marchons sur le fil tendu de la beauté qui enivre nos coeurs et jouons à la marelle sur les nuages d’un ciel où les étoiles nous entrainent dans le grand échiquier de nos âmes enfin retrouvées. Regarder, coûte que coûte, vers le Haut…Le bleu du firmament sera notre baume.

Aimer, toujours aimer, l’instant qui dure et nous entraîne dans une sorte d’éternité éphémère. Là, nos blessures se cicatrisent, des mains se tendent vers nous pour rapiécer le silence et recoudre nos humanités perdues, en inventant de nouvelles connivences et fraternités.

Nos vies ont tant besoin de magie, le reste n’est que poudre de perlimpinpin et billevesées.

Je t’aime pour cet instant qui s’échappe de ma main et qui s’en va, tendrement, en ta direction.

Je me nourris de cette seconde qui n’en finit –décidément plus – de s’envoler vers toi.

© Laurent BAYART

                                                        21 décembre 2021

ENFANTS TRUFFIERS SOUS LE SAPIN

                                    A Gustave et Alphonse,

photo de Claire-Elise Bayart

        Deux complices au pied du sapin semblent admirer la crèche qui s’est transformée, pour la circonstance, en gare ? Les rois mages et les pastoureaux sont-ils venus en train cette année, faisant fi de leurs légendaires chameaux ? Où sont donc passés les moutons ? Acheminés dans un wagon à bestiaux ? En fret spécial ? Décidément, on n’arrête plus le progrès ! Les hérauts annoncent avec leurs trompettes/porte-voix :Gare de Bethleem, tout le monde descend !…La nativité semble sur les rails et les enfants/complices ont mis leurs petites têtes curieuses  et chercheuses, de truffiers de l’enchantement, dans la divine étable où la paille devient paillettes d’or. Un autre enfant est né et le sapin chante le cantique de l’allégresse enchantée. 

Du haut de la pointe du conifère, on aperçoit – en vue aérienne – les bambins s’émerveiller dans la Sainte Contemplation de la crèche.

L’étoile du berger est sortie du grand train de la voie lactée du ciel. Dieu a poinçonné le ticket en vérifiant, et l’heure et la date. C’est bien le jour de Noël dont il s’agit.

Chaque Chrétien se révèle être un voyageur de la foi. La destination est imprimée sur le mystérieux papyrus de son âme.

                                                     ©Laurent BAYART

                                                                      11 décembre 2021

HOTTE MOI D’UN DOUTE ! LE PERE NOEL VA-T-IL ARRIVER MASQUE ?

        Décidément, cette sombre mascarade n’arrête plus de durer et de plomber l’ambiance autour de nous. Le vilain virus continue sa mue et semble jouer à saute-mouton avec nos anticorps. Combien de piquouzes faudra-t-il pour rester –indemnes- sur le fil tendu au-dessus du vide, tel un équilibriste ? Le monde retient son souffle et toussote. Le Père Noël désemparé va-t-il devoir s’affubler d’un masque rouge. Son traineau tiré par des rennes en blouse blanche avec l’écusson d’un croix rouge sur le bonnet ! La hotte, cette année, sera remplie d’une pharmacopée en doses de vaccins. Tu parles d’un cadeau ! Corona dring dring et hohoho…en belle musique de Noël.

La manche des chemises relevée. Présentez vos bras et vos épidermes !

La pointe de la seringue de la troisième dose aura, cette année, à l’instar du beaujolais nouveau ses effluves de banane, le goût de l’épine du sapin en guise d’arômes de vaccin…

                                              © Laurent BAYART

                                                    8 décembre 2021

PETITS ROIS MAGES AUTOUR DU SAPIN

                                          A jules, Alphonse et Camille.

         Aujourd’hui, au pied du sapin, les rois mages sont de petits lutins qui préparent méticuleusement la féerie de Noël.  Heureusement, les enfants sont toujours là pour habiller nos fêtes et réinventer la liturgie de nos enchantements et de ces rendez-vous qui ressuscitent les images de notre propre jeunesse. Nous avons tant besoin de ces instants de merveilles pour rêver plus haut, jusqu’à la pointe de l’épicéa. Lumière de la Sainte Nativité qui allait bouleverser le monde. La divine crèche s’installe ainsi, comme un drôle de campement de migrants, dans nos salons. Un âne, un bœuf et un chameau…Laissons-nous encore et toujours guider par les étoiles, et notamment celle du berger ! Le temps passe, mais chaque naissance reste un mystère ancré en nous.

D’où viens-tu donc ?  O poupon abandonné dans la grande nurserie de la paille ?

Plus loin, sonnent les hautbois et résonnent les musettes. Les yeux des enfants sont des instruments de musique qui font danser les Père Noël du monde entier.

Ah, les enfants, gardez précieusement – passeurs de demain – ces rendez-vous dans le grimoire de nos âmes qui ne demandent, en cette Sainte et Douce Nuit, qu’à attendre avec vous, main dans la main, la venue du Grand Magicien…

                                                               ©   Laurent BAYART 

                                                                   5 décembre 2022

C’est le dessin qui te dessine…

                                                              A Camille,

          Future artiste ? Dès qu’elle arrive dans notre maison, Camille fonce vers la boite de crayons de couleurs et s’empare d’une feuille de papier, comme si une envie (pressante) de créer et de poser son imaginaire sur un feuillet la prenait soudain. Elle habille le papier canson d’un carnaval de formes, d’arabesques, de personnages et transforme le blanc du papier en une petite œuvre d’art. Elle fait de la couture avec le kaléidoscope des teintes. Si Jules, son frère, sera peut-être éclairé par la luminosité des mots jusqu’à en devenir écrivain, Camille s’approche, elle, des pinceaux et des toiles…Qui sait ce que l’avenir fera de nos petits trésors de trois ou quatre pommes ? 

En attendant, je l’imagine dans la fièvre de « l’écriture » d’une œuvre d’art.

Je voudrais bien que nos petits-enfants nous invitent un jour, qui à une expo, qui à la lecture d’un livre, ou à un concert ou à un autre événement artistique…dont ils seraient les artisans.

Je voudrais tant que mes yeux puissent encore voir ces petites étoiles qui scintillent dans notre cosmos.

Mais, nous parler toujours et encore, évoquer papi lo ou mami li sera déjà une manière d’avoir un pied dans leurs lendemains que nous ne pourrons (probablement) pas voir. Futur qu’ils peupleront de leur passion et de leur amour.

C’est peut-être ça l’éternité ? Se laisser guider par les mains des enfants…qui nous ouvriront  d’invisibles portes ? Et s’ils étaient tout simplement, par un mystérieux renversement des rôles, nos anges gardiens ?

                                           ©  Laurent BAYART

                                                               30 novembre 2021

MOI, LES TRAINS ME FONT JONGLER SUR LE FIL TENDU DE L’IMAGINAIRE.

                                             Pour Alphonse,

photo Marie Bayart

Moi, les trains me font jongler sur le fil tendu de l’imaginaire. Les rails m’emmènent très loin dans des nuages de ballast et de caténaires. J’aime laisser vagabonder mes yeux et faire l’inventaire de la magie de l’instant. Les voies ferrées sont comme des phrases qui m’entrainent dans la grammaire du monde en destination du point final d’une gare. A moins que ce ne soit qu’un point de suspension ou un point virgule, avant que le train ne s’ébranle et reparte vers des terra incognita, tel un Orient-Express qui traverserait les steppes de l’Eurasie. 

J’aime observer le monde avec mes petites billes de yeux émerveillés. Les trains sont des écoles ambulantes destinées à nous apprendre les voyages.

Partir avec un cartable en forme de passeport ou de ticket. La maîtresse, en contrôleuse accorte, poinçonne mon billet…Mon carnet de notes, en quelque sorte.

Et vogue la galère… Le chef de gare siffle la fin de la récréation. 

Ma classe devenant une salle d’attente ou de pas perdus. Les ardoises affichent des noms de villes.

Moi, les trains me font jongler sur le fil tendu de l’imaginaire.

                                                  © Laurent BAYART

                                                 29 novembre 2021