Archives de catégorie : Blog-Notes

FOCUS / A VOS BRETELLES AVEC FABIEN CHRISTOPHEL !

    Notre ami accordéoniste Fabien Christophel va à nouveau se produire à l’occasion de la 18ème édition du Festival « Le Printemps des Bretelles » qui aura lieu en mars prochain, à Illkirch-Graffenstaden, près de Strasbourg, dans le Bas-Rhin. L’accordéon y sera à la fête sous toutes ses formes : jazz, musette, Klezmer, classique, et caetera…

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 Vous pourrez retrouver le complice de Laurent Bayart pour plusieurs rendez-vous dans différents endroits de la ville d’Ilkirch-Graffenstaden :

*    Le samedi 21/03, il accompagnera « Swing 67 » à l’Hôtel d’Alsace pour 19h30,
*  Le dimanche 22/03, Fabien sera en compagnie d’un groupe manouche Di Mauro Swing au restaurant O’Ricochet pour 19h00,
* Le mercredi 25/03, une seconde virée musicale est prévue avec « Swing 67 » au Vin’Ill café pour 19h00,
*  Le vendredi 27/03, l’ensemble d’accordéons ainsi que les 2 groupes vocaux se produiront au Restaurant du Baggersee pour 19h00.

* Et puis, n’oubliez pas de noter dans votre agenda la lecture musicale qui aura lieu à la bibliothèque de Mundolsheim, avec Laurent Bayart, le vendredi 16 octobre 2015.

LIVRE/ UNE NOUVELLE FASCINANTE ET MYSTERIEUSE DE JOSEPH CONRAD.

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           Sans conteste, cette nouvelle publiée chez Andersen nous fait penser à celles rédigées par l’écrivain emblématique Stefan Zweig. D’abord, par cette manière d’écrire, de décrire aussi le charme des choses passées et de ce « monde d’hier » qui allait basculer dans la barbarie du XXème siècle. L’auteur ? Joseph Conrad (1857-1924) polonais d’origine qui écrit en langue anglaise, est l’un des plus grands écrivains de la littérature mondiale. Il avait publié, entre autres, Lord Jim et Au cœur des ténèbres. Ce texte Le Comte, écrit en 1906 et paru en 1908, était quasiment resté dans l’ombre depuis, exceptée une apparition furtive dans un magazine américain en 2009.

Ce texte, publié sous forme de récit, se déroule à Naples où se rend ce comte, homme distingué de soixante-dix ans (que l’auteur a vraiment rencontré), pour y soigner ses rhumatismes. Dans cette atmosphère de fête, d’opéra, de guinguette, de légèreté, d’insouciance aussi, notre personnage fera une rencontre qui changera le cours de son existence, avec en toile de fond cette phrase qui le taraude : Voir Naples et mourir.

On ne vous livrera pas le dénouement mais l’on appréciera cette nouvelle traduite avec justesse par Stéphane Gounel, qui restitue parfaitement bien l’ambiguïté et l’ambiance de cette histoire troublante, mettant en valeur la qualité d’une écriture jaillie d’un monde disparu avec les bouleversements du siècle dernier. Comme l’analyse fort justement le traducteur, cette époque révolue accuse une finitude et célèbre un deuil.

                                                                                                                     Laurent BAYART

Le Comte de Joseph Conrad, Andersen Editions, 2014.

OLIVIER LARIZZA CONTE (chez Andersen) SES AVENTURES ET AUTRES FRASQUES BRUXELLOISES.

        Après avoir publié un remarquable « Le best-seller de la rentrée littéraire », Olivier Larizza sort une brève nouvelle intitulée « Nouvel An à Bruxelles ». Texte écrit voici plus d’une dizaine d’années et œuvre de jeunesse puisque l’écrivain strasbourgeois –enseignant et venant de terminer sa thèse- avait tout juste vingt-sept ans lorsqu’il décida d’immortaliser sa virée dans la capitale belge, en compagnie de son égérie Laetitia, à laquelle il piquera le carnet afin de rédiger ses notes…

imgresTurbulence du récit drolatique, l’auteur se transforme en cicérone et en guide un peu égrillard, les frites et les breuvages locaux aidant, ainsi qu’une sublime blonde (et je ne parle pas de bière !). Et nous voilà à arpenter, en leur accorte compagnie, les rues de cette ville où les surprises foisonnent. Ainsi, au détour d’un quartier, nos touristes aperçoivent un minuscule bambin en train de se soulager la vessie (Manneken-Pis), admirent l’église baroque Saint-Jean-Baptiste-au-Béguinage avec ses sculptures contemporaines, la maison du Cygne où Marx et Engels rédigèrent Le manifeste du Parti communiste…et plus loin, L’Atomium « qui explose le paysage » avec sa molécule de cristal de fer grossie cent soixante-cinq milliards de fois…sans compter une boîte de nuit où les fêtards se déhanchent un peu.

Ce nouvel an ne manque pas de surprises et de bonne humeur. Olivier fait feu de tout bois, nous offrant même quelques blagues de potache ou « vaseuses » à la Jean-Luc Falbriard du café-théâtre strasbourgeois Le Kafteur. Bref, une belle manière de terminer l’année en faisant la blonde, euh je voulais dire, la bombe !

                                                                                                                    Laurent BAYART

  • Nouvel An à Bruxelles d’Olivier Larizza, Andersen Editions, 2014.

 

LIVRE/ UN BOLIDE PLEIN D’ADRENALINE !

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           Félix Baumgartner, ça vous parle ? Allez, vous avez certainement dû entendre parler de cet homme qui s’est jeté de la stratosphère pour faire un saut de l’ange de 37 000 mètres ! Un truc de ouf (comme disent les jeunes). Il a publié récemment le récit de ses aventures « Ma vie en chute libre » et ce livre est plus intéressant pour comprendre la manière de « fonctionner » de cet athlète de l’ultime, adepte du parachutisme et surtout du base jump, que pour les vertus littéraires du volume ! Soyons clair, nous n’avons pas affaire à Marcel Proust ni à Marguerite Duras !

Ce chercheur de sensations fortes et autre adepte de l’adrénaline à haute dose, a déjà effectué de vertigineux sauts, perché sur les plus hauts buildings de la planète (tours jumelles Petronas à Kuala Lumpur en Malaisie), des gouffres (grotte Mamet en Croatie) ou de la main tendue du Corcovado à Rio… Pour ce faire, (et comme c’est totalement interdit, notre casse-cou a dû souvent se déguiser et jouer des scènes dignes des films d’espionnage ! Ce mécanicien automobile autrichien (qui réside en Suisse pour cause de tracasserie fiscale) s’est ensuite mis à travailler pour Red Bull, et surtout pour l’incroyable projet « Stratos » (le 14 octobre 2012) qui a demandé des années de préparation. Rien ne pouvant être laissé au hasard. Au final, on reste sidéré devant cet exploit qui l’a fait dévaler les portes du cosmos en dépassant la vitesse du son…

Ce livre est un témoignage passionnant d’un homme hors du commun, d’ailleurs sa belle soeur le précise bien : Il bavardait tout le temps et toujours à toute vitesse. La plupart des gens ne le comprenaient pas,…/Je ne comprends pas Félix, il parle si vite ! (A la vitesse du son ?), il a commencé à parler un peu plus lentement vers 35 ans… Question : que peut-on encore réaliser après un pareil défi ? Pour un écrivain, ce serait plutôt un saut de page, mais bon…

                                                                                                                      Laurent BAYART

* « Ma vie en chute libre » – Mémoires supersoniques – de Felix Baumgartner (Arthaud, 2013).

V’ASIE DONC AU FESTIVAL DES CINEMAS !

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          C’est le premier festival de cinéma d’Asie en Europe, créé en 1995, le Festival International des Cinémas d’Asie (FICA) de Vesoul est devenu un rendez-vous incontournable pour tous ceux qui aiment (nems) les pellicules, mais pas dans les cheveux ! Avec une moyenne de trente mille spectateurs et une centaine de films programmés, ceux qui apprécient le septième Art ne se sentiront pas bridés ni roulés dans la farine (de riz) ! La 21ème édition aura lieu du 10 au 17 février 2015 avec pour thème « Tenir en haleine ». Au programme : compétition de longs-métrages de fiction inédits en France, compétition de films documentaires inédits en France, regards sur le cinéma chinois, Francophonie d’Asie : le Laos, jeune public – Japanimation…Bref, on va à nouveau se régaler et plonger avec délice dans le noir (confortablement installés dans les fauteuils du Majestic)!

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Bravo à toute l’équipe et notamment à Martine et Jean-Marc Thérouanne, les responsables et infatigables animateurs, qui ne cessent de bourlinguer en Asie en revenant avec de petits trésors de films. Outre la qualité des œuvres présentées, on appréciera aussi (A l’instar d’un resto gastronomique, si vous n’avez pas le sourire de l’accueil, ça vous laisse un arrière-goût aigre…) cette chaleur distillée tout au long du festival, ces rencontres, ces moments d’échanges et ces repas partagés en commun. Une espèce de noces où chacun se sent un peu à la fête, comme un(e) marié(e) ! C’est ça la magie de ce festival !

  • 21ème Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul, du 10 au 17 février 2015.

Contacts / festival.vesoul@wanadoo.fr ou site : cinémas-asie.com

Tel : 33 (0)3. 84.76.55.82 / mobile : 06.84.84.87.46.

TOUS DEBOUT !

       imgres-1 Je l’avais évoqué dans un de mes précédents articles (billet d’humeur/ acte 16 / Le retour de la barbarie »), la barbarie ressurgit…On la croyait lointaine et d’un autre âge. 
imgresComme l’a si bien dit le pape François, « le monde est engagé dans une 3ème guerre mondiale ! » . Il s’agit aujourd’hui de faire face et de rester debout, face aux massacres aveugles des innocents. Nous sommes « tous des Charlie ! » Puisse un monde meilleur et plus juste se lever !

LIVRE / LA MARCHE REDEMPTRICE DE CHERYL STRAYED.

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           Ce qui frappe dans ce livre qui nous parle d’un raid pédestre complètement fou, c’est que la femme qui s’y jette à corps perdu, n’a aucune expérience ni préparation physique particulière. Le monde de Cheryl Stayed s’écroule avec le décès de sa mère, une vie d’errance entre alcool et drogue, un père violent, un divorce et une existence de libertinage, bref une embarcation humaine à la dérive…

En quête de résurrection, elle se lance dans le Pacific Crest Trail (PCT), randonnée pour les baroudeurs qui s’étend – sans interruption – de la frontière mexicaine à la frontière canadienne, en longeant neuf chaînes de montagnes. Elle brave sa peur des serpents à sonnettes, des ours et aussi des hommes en errance…Solitude salvatrice et défi lancé à ses propres angoisses et appréhensions. Avec, pour tout bagage, un sac – immensément lourd – (qu’elle appelle « Monster ») et une logistique imparable qui lui permet de récupérer des colis à chacune de ses étapes, afin de recharger ses accus en nourriture et argent. Juste de quoi tenir. Au fur et à mesure de sa marche, elle brûle sa vie « d’avant » à l’image de ces ouvrages qu’elle lit, au gré de ses bivouacs, et dont elle brûle les pages qu’elle a feuilletées. A l’image aussi de cette chaussure qu’elle perd dans un ravin. L’occasion de se débarrasser de la seconde, comme une marche arrière devenue impossible. D’ailleurs, elle fait sienne la parole d’Abraham Lincoln, qui résume bien la philosophie de ce livre : Je marche lentement, mais je ne fais jamais demi-tour.

On reste abasourdi par cette aventurière en quête de rédemption. Sublimes et magnifiques passages où Cheryl Strayed (un pseudonyme) nous offre une incroyable leçon de courage. Au bout de ces mille huit cents kilomètres, il y a cette femme nouvelle qui se révèle en perdant – tel un serpent – son ancienne peau… Magique.

                                                                                                                      Laurent BAYART

* Wild de Cheryl Strayed, récit, Arthaud, 2014.

LIVRE / LE DERNIER YASMINA KHADRA OU VOYAGE DANS UNE ALGERIE TOURMENTEE.


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                   Ce virtuose de l’écriture, qu’est Yasmina Khadra, nous entraîne avec son dernier opus « Qu’attendent les singes » dans les méandres d’une Algérie, gangrénée par une pègre qui semble régner en maître absolu dans les domaines économiques, politiques, culturelles et médiatiques. Les incontournables mafieux dirigent et règnent en poussahs omnipotents. Ce roman policier débute par un meurtre sacrificiel d’une jeune vierge, assassinat particulièrement odieux qui choque l’opinion publique.

L’enquête est lancée ainsi, avec des personnages aux reliefs tourmentés, à l’image de Nora, cette commissaire lesbienne qui tente de dénouer les nœuds d’une inextricable intrigue. On entre de plain- pied dans l’univers des « rboba » d’Alger ; les indétrônables potentats qui complotent et vivent au-dessus de toute loi. Monde interlope et glauque, Yasmina Khadra dresse un tableau peu reluisant de son pays… où l’on n’hésite pas un éliminer le gêneur ou le concurrent, sans sourciller. Quant à la presse écrite, elle ne fait plus – selon l’auteur – partie du journalisme-information mais de l’ère du journalisme-opinion : C’est toi qui formates les esprits. Tu as le pouvoir de dévoiler le secret des dieux et de l’instruction, de rendre la sentence avant les juges et d’exécuter le suspect avant le bourreau.

Plus loin, l’écrivain de rajouter une couche de peinture sombre à l’atmosphère : En Algérie, les génies ne brillent pas, ils brûlent. Lorsqu’ils échappent à l’autodafé, ils finissent sur le bûcher. Si par mégarde, on les met sous les feux de la rampe, c’est pour mieux éclairer les snipers.

Yasminha Khadra, dans ce polar intense qui se lit d’une traite, nous dévoilera – en filigrane – ce qu’attendent les singes pour devenir des hommes. Tout n’est pas si obscur, et le dénouement laisse la place à quelques téméraires qui ont osé se mettre debout…pour devenir libres et affranchis.

                                                                                                                      Laurent BAYART

 * Qu’attendent les singes (roman) de Yasmina Khadra, Julliard 2014.

 

LIVRE / OLIVIER ADAM, UN ECRIVAIN CONTEMPORAIN MAJEUR OU LE VERTIGE DE LA GRANDE ROUE…

           On avait lu de lui, voici quelques années, « Les lisières », puis d’autres petits chefs d’œuvre ont suivi. Ecriture des marges, de cette ligne de partage des eaux où les êtres déambulent dans la déshérence d’un monde fracassé. Ecriture contemporaine où les héros sont parfois des zéros renversés. Olivier Adam dresse des portraits du quotidien désenchantés, là où la frontière entre sobriété et ivresse ne représente qu’une fine cloison, un mur de papier à la Japonaise, l’alcool étant comme un bulle placée au milieu d’un niveau du même nom. Est-ce bien droit tout ça ? Pas si sûr…

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Son nouveau livre « Peine perdue » est une espèce de roman noir où l’histoire de 22 personnages – à l’instar de deux équipes de foot – est racontée sur fond d’un même décor. D’ailleurs, l’une d’elle commence par un curieux règlement de compte, justement, après un match houleux. Les destins s’entremêlent et se rejoignent, tout est finalement lié. C’est un peu le coup de patte et de génie de ce surdoué de la littérature, probablement le meilleur écrivain dans le paysage hexagonal actuel. Outre, les fracas d’après vestiaire, il est question d’une tempête sur le littoral de la Côte d’Azur, de noyade, de camping à démanteler, d’édiles mafieux, de jeunes en chômage, de saisonniers, de bière et de drogue, et d’un étau qui se resserre avec Antoine, le footeux, qui terminera la boucle de ces histoires qui ne composent – en fait – qu’un seule…Puzzle dont on reconstitue les pièces, page après page.

Ca fait longtemps que nous n’avions pas eu affaire à un tel ouvrage, à la fois romanesque et thriller glauque. Olivier Adam est un observateur attentif et journalier du verbe, ce qu’il invente devient fait divers sur la page d’un quotidien local où les personnages ont des boîtes aux lettres dans des immeubles décrépis ou dans des mobiles home dévastés. La vie – à l’instar de la couverture du livre – est une grande roue où chacun prend un peu sa part de ciel avant de redescendre…

                                                                                                                      Laurent BAYART

* Peine perdue (roman,) d’Olivier Adam, Flammarion, 2014.

BILLET D’HUMEUR / ACTE 17/ ANGOISSE DE LA FEUILLE BLANCHE / LA NEIGE ARRIVE…ET BING !

          

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« Mais où sont passées les neiges d’antan ? » chantait Georges Brassens. Depuis ce matin, l’automne aux feuilles dorées et un zeste de printemps primeur ont été chassés – manu militari – à grands coups de pied dans le cul…par un bonhomme de neige bien bourru. Des cotillons blancs, pastilles en étoiles de neige, ont déferlé dans le paysage. On n’y croyait plus…Le paysage et le trottoir tous blancs, voilà la saison des faits d’hiver qui revient !

Du coup, branle-bas-de-combat, faut aller chercher la pelle pour déblayer le trottoir ! Quant au gros sachet de sel, pas moyen de le retrouver dans le fatras du garage où le barbecue est encore –presque- brûlant. Souvenir d’un été qui ne veut décidément pas céder sa place…

Matin de neige comme une grande feuille blanche qui annonce l’écriture à venir. Les oiseaux sont des plumets qui s’envolent sur les squelettes des arbres. Le silence feutré du paysage immaculé et cette étrange luminosité annoncent la présence du blanc de blanc.

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Et puis, patatras : glissade et aubade d’une voiture en escapade de dérapage qui glisse et défonce le grillage de la clôture. Les automobiles ne sont pas des skieuses et les pneus trop fartés…Bing ! L’hiver est là. Et la page blanche déjà remplie d’un fatras de débris et d’un véhicule encastré dans mon jardin…Cette quatrième saison – impromptue –  a renvoyé aux calandres (grecques) désarticulées sur la route, ceux qui pensaient qu’elle ne viendrait pas poser sa hotte de Noël !

Le virage qui borde mon jardin était ce matin au régime sans sel !

                                                                                                                      Laurent BAYART