J’attendais l’enchantement des flocons de neige et le glissement des patins bien fartés du traineau du Père Noël sur le tissu blanc de la neige. La magie d’une Sainte Crèche venue jeter ses pastilles de paille et de paillettes afin qu’un monde nouveau naisse, avec cette Divine espérance de regarder enfin vers le Haut, vers le ciel et cette résurrection faisant de nous des poussières devenues sanctuaires de plénitude. Bonheur de cette ivresse de croire encore et toujours en des échappées de jours aux fragrances de joie.
J’attendais au pied de cette croix en priant, comme on chuchote dans un coquillage, écoutant l’océan dérouler son psaume de vagues et d’écume.
J’attendais comme cet enfant qui pense que son cartable est une caverne d’Ali Baba qui lui offrira le sésame d’ouvrir les portes de la connaissance et des humanités, mais aussi du cosmos.
J’attendais, tel ce rendez-vous qui nous fait palpiter de se retrouver au diapason de cette patience qui nous offrira quelques miettes d’éternité.
Ce n’était pas un jour comme les autres. Je l’ai rêvé en regardant ce sapin se métamorphoser en croix.
Un ange, un roi mage ou une invisible présence a glissé sa lumière dans mon âme.
Et j’ai entendu glisser les lamelles des patins d’un traineau sur la neige…
Celui qui espère entendra toujours un cantique dans les grelots du silence.
© Laurent BAYART
22 décembre 2023