LE JARDIN, UN APPENDICE DU PARADIS…

                                                      A Saint-Fiacre,

          Le jardin est protégé par les saints et autres anges gardiens bienveillants qui veillent sur cet espace de paix et de sérénité. Petit paradis tellurique où règne la félicité de la nature qui est la divinité tutélaire des lieux. Ainsi, parfois, dans le friselis et chuchotement des feuilles de cerisiers et de pommiers qui se frottent ensemble, comme on se savonnerait les mains, on peut percevoir le halètement du labeur d’un saint bêcheur qui travaille, dans l’invisible de l’instant, avec sa bêche comme avec une férule sacrée. 

Je le sens à côté de moi qui besogne la terre comme on affréterait un tabernacle. Là,  s’engrange le trésor des hosties dans le coffret magique d’un ciboire qui est telle une meule de foin recelant le corps du Christ. Métaphore de ce qui deviendra une crèche…

Quelques pèlerins passent nonchalamment sur les sentes imaginaires du potager : Une limace et quelques escargots en déshérence.

Et, miracle des miracles, ils n’ont pas daigné mâchouiller, de leurs microscopiques mandibules, les feuilles de salades…

Le jardin étant protégé par la dive caméra de surveillance de Saint Fiacre, patron des maraîchers et des jardiniers…

Le Très Haut veille sur le Très Bas. Chacun se retrouvant à la croisée des chemins dans la paix de Dieu qui veille sur la terre par l’enchantement des cieux.

                                                               © Laurent BAYART

                                               1 9 juin 2024

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