LES PAUPIERES SONT UN ECRIN DE LUMIERE.

                                                     Vallée des Saints, Carnoët, Bretagne.

         Les paupières ont fermé leurs persiennes mais la lumière est restée à l’intérieur, enfermée dans l’écrin de la pupille. La canne du berger a gobé la nuit et ouvre le chemin, comme le bâton de Moïse faisant s’écarter les vagues de l’océan. Des coquillages font office de caillasses sur cette sente qui fleure le chemin de Compostelle. J’avance ainsi dans l’impromptu des rencontres, les images sont en moi, gravées dans les chromosomes de l’instant qui échappe à la fuite du temps. Je marche vers une cathédrale qui n’a pas encore de fondations et, que des pèlerins imaginent déjà pour de pieuses dévotions.

 Se laisser emporter par l’invisible en regardant ses pas s’inscrire sur l’ardoise du sol. Il ne manque plus qu’un saint pour lui attribuer un nom.

Les paupières sont des semelles qui parlent à la terre mais qui chantent la promiscuité du soleil.

Sur le granit, un poème a laissé le souffle de sa syntaxe telle la bulle d’air d’une parabole dans un sanctuaire

                                                                        Laurent BAYART

                                                                  18 septembre 2024

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