LA SENTE QUI RACONTE LE CHEMIN…

Sur une photo d’Alain Tigoulet.

          Parcourir cette sente en posant sur le sable et la caillasse l’écriture de ses pas, empreintes de semelles comme le cachet de la poste faisant foi. Poste restante de cette déambulation qui fait palpiter nos corps, gastéropodes en position debout harnachés d’une maisonnée de rucksack sur le râble. Ivresse de s’en aller à l’aventure, entre liesse de fougères, candélabres d’arbres et d’arbustes et embrouillaminis de liserons. Le chemin chante l’évasion impromptue et fortuite. Se perdre et s’inventer un horizon aux confins de la sylve. Et croiser un inconnu, promeneur et badaud. Se saluer d’une regard furtif et d’un bonjour de compagnonnage et fratrie. Et l’ombre repart dans l’étouffante verdure des futaies.

Marcher, c’est changer de pays à chaque instant et soulever la barrière fictive d’un poste de douane tenu par un scarabée ou un écureuil. Drôle de garde-chiourme !

La limace sur nos godillots faisant office de tampon de visa en bucolique laissez-passer.

Chaque nouveau paysage porte l’étendard d’un pays.

© Laurent BAYART

                                                                        22 septembre 2024

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