
Avec la complicité d’une partition de Jeanine…
Emmenez-moi au bout de la terre, là où le vent décidera de m’emporter en faisant de moi une curieuse éolienne soumise aux caprices du dieu des vents…Partir et glisser sur les méridiens en enivrante ritournelle. Devenir funambule des fuseaux horaires pour réinventer le monde au gré de mes voyages improvisés. La musique pose ses partitions comme une mappemonde qui prendrait ses aises sur une table et s’étendrait langoureusement à l’image d’un chat.
Peut-être que le vent s’est infiltré dans le soufflet d’un accordéon ? Et voilà le musicien devenu virtuose des pérégrinations ! Ses doigts qui pianotent marchent sur les touches comme sur un chemin.
Le linge qui sèche sur un fil tendu s’acoquine avec les pinces éponymes…afin que les mouchoirs, chemises ou draps ne prennent pas la poudre d’escampette et ne terminent pas dans la grande essoreuse d’un cumulo-nimbus.
Sur le clavier de l’accordéon, un courant d’air a glissé sa fausse note.
Et voilà qu’une clef de sol se prend pour un delta plane, tandis qu’un fa dièze fait du rodéo sur l’échine d’une vache.
Quant aux paroles qui s’envolent, elles ont décidé de faire le tour du monde, avec leurs mots volages, et d’entamer un « Vendée Globe » aérien.
Une partition en plein air, c’est de la musique qui a décidé d’inventer sa salle de spectacle !
Le jardin est devenu un vaste auditorium tout vert…
© Laurent BAYART
8 février 2025