
Sur une photo de Némorin, alias Erik Vacquier,
Marcher avec le timon-gouvernail d’une canne, bâton de pèlerin ou peut-être celui de Moïse qui ouvre les vagues de la Mer Rouge…Circonvolutions et tribulations au gré des chemins qui chantent sous les pas du vagabond brinquebalant. Canne telle une baguette de chef d’orchestre jouant un concerto en clef de sol…Ivresse de cette féconde déambulation pour aller – pourquoi pas ? – jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle afin d’y accrocher sa canne, comme on le ferait pour des béquilles !
Se nourrir de la sente pour y parsemer le terreau des rencontres et des aventures de l’improbable.
Au bout du chemin, glisser un soleil comme l’artiste poserait sa signature dans une coin d’une aquarelle.
Et s’en aller, sur la pointe des pieds, telle une ballerine, en laissant sur la terre, le point d’exclamation d’une canne.
Comme si les pieds, devenus artistes, se mettaient soudain à parapher la sente…
© Laurent BAYART
9 mars 2025