
Edgar Morin, sociologue et philosophe, continue d’être le témoin vigilant et attentif d’un monde qui se délite. A cent-quatre ans, il nous apprend, avec son nouveau livre, que les destructeurs peuvent être aussi de grands civilisateurs, que les mythes influent puissamment sur le réel, qu’un seul individu peut parfois changer le cours de l’histoire…
En seize « leçons », ce sage éclairé nous revisite l’histoire et la généalogie de la barbarie et des guerres, entre le passé, l’histoire immédiate et le présent qui fait grincer nos existences. Et Morin de rappeler judicieusement, au vue de ce qui se déroule actuellement au Proche-Orient : Une autre leçon à tirer de cette histoire est qu’il ne suffit pas d’avoir été persécuté pour ne pas devenir persécuteur. Et plus loin, de rajouter, comme une évidence que la rationalité des sciences et des techniques est amplement mise au service des guerres.
Et l’écrivain de rappeler que L’invasion de la Gaule par Rome a créé une entité gallo-romaine elle-même transformée par l’invasion des Francs puis la formation, à partir d’un petit royaume capétien, d’une nouvelle civilisation qui sera celle de la France.
Voici un petit livre qui nous rafraîchit la mémoire en essayant de « tirer » quelques leçons de l’histoire où Rien n’est plus humain et plus inhumain que la guerre.
Plus loin, en forme de conclusion, pas vraiment rassurante, Edgar Morin rajoute : …une élite technocratique californienne a ressuscité puis mondialisé une croyance en le progrès fondée sur les succès des sciences. Cette idéologie promet à la fois l’immortalité, une société parfaite régulée par l’intelligence artificielle…
© Laurent BAYART
- Y a-t-il des leçons de l’histoire ? d’Edgar Morin, Denoël, 2025.
