« Mais où sont passées les neiges d’antan ? » chantait Georges Brassens. Depuis ce matin, l’automne aux feuilles dorées et un zeste de printemps primeur ont été chassés – manu militari – à grands coups de pied dans le cul…par un bonhomme de neige bien bourru. Des cotillons blancs, pastilles en étoiles de neige, ont déferlé dans le paysage. On n’y croyait plus…Le paysage et le trottoir tous blancs, voilà la saison des faits d’hiver qui revient !
Du coup, branle-bas-de-combat, faut aller chercher la pelle pour déblayer le trottoir ! Quant au gros sachet de sel, pas moyen de le retrouver dans le fatras du garage où le barbecue est encore –presque- brûlant. Souvenir d’un été qui ne veut décidément pas céder sa place…
Matin de neige comme une grande feuille blanche qui annonce l’écriture à venir. Les oiseaux sont des plumets qui s’envolent sur les squelettes des arbres. Le silence feutré du paysage immaculé et cette étrange luminosité annoncent la présence du blanc de blanc.
Et puis, patatras : glissade et aubade d’une voiture en escapade de dérapage qui glisse et défonce le grillage de la clôture. Les automobiles ne sont pas des skieuses et les pneus trop fartés…Bing ! L’hiver est là. Et la page blanche déjà remplie d’un fatras de débris et d’un véhicule encastré dans mon jardin…Cette quatrième saison – impromptue – a renvoyé aux calandres (grecques) désarticulées sur la route, ceux qui pensaient qu’elle ne viendrait pas poser sa hotte de Noël !
Le virage qui borde mon jardin était ce matin au régime sans sel !
Laurent BAYART