SUR L’ECRITOIRE DES NUAGES

Époustouflante oraison de nuages dans le ciel. Ils jouent de l’arpège sur la toile tendue de l’azur. Je voudrais me perdre un instant dans cette chevelure gazeuse, m’imaginer épervier ou échassier à jouer du piano avec la tablature et les partitions des vents. Mais le calme règne, tout semble figé au-dessus de nos têtes. Les gouttelettes de pluie restent dans leur casemate de cumulus. Je voudrais être une hirondelle afin de rédiger un poème sur ce feuillet volage. Les mots accrochés à ma plume, mais on n’écrit plus guère sur ce genre de véhicule calligraphique. Les plumes d’oie ont disparu. On fait -désormais- de la gastronomie avec le foie de ces animaux…C’était le temps où les missives prenaient des jours et des jours pour parvenir à leurs destinataires, au rythme d’une malle-poste. Jadis, les êtres humains n’étaient pas pressés, mais aujourd’hui, les messages électroniques filent et fusent à la vitesse de la lumière. Il nous faut répondre instantanément, comme un flash sur la queue d’un orage.

Les nuages, qui font du surplace sur le cahier à spirales des nuée, laissent mes mots muets.

Ils cherchent un point final, mais la casse du Grand Typographe Timonier ne contient pas la bulle de champagne de cette terminaison.

Alors, je continue à rêver en regardant le ciel…

                                                                        © Laurent BAYART

                                                                            3 juillet 2022

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