Depuis si lontemps, les mots m’accompagnent psalmodiant des débuts de phrases dans la vasque de mes oreilles. Ecrire, comme on respire un peu à pleins poumons, les verbes et les adjectifs faisant office d’oxygène dans les alvéoles de ma tête et de mes pensées. Bulles d’air calligraphiques et syntaxiques. L’imaginaire vagabonde et me laisse chavirer dans cette fuite vers la plénitude. Lâcher prise comme disent les sociologues, à l’image d’une douce ivresse. Se laisser aller à ces rendez-vous sur les copeaux d’un papier.
Lorsque j’ai commencé ce cheminement, j’ignorais que les mots allaient papillonner en moi, me griser en jetant l’ancre/l’encre dans des océans sans fin. Je découvrais ainsi une manière d’infini.
Ecrire pour s’abandonner à l’instant.
Ecouter le murmure de son âme. En être un peu le scribe. Le porte-cierge du vocabulaire.
Et laisser une plume tel un message sybillin sur un coin de table ou un bout de banc.
Seul l’oiseau est écrivain.
© Laurent BAYART
22 août 2022