Dans le silence des instants, dans ce jardin où tant de cigales et de fourmis se sont couchées, je regarde le ciel, plutôt que la terre qui représente des mottes de nuages renversés et je pense à tous ceux qui s’en sont allés à jamais…Pensées furtives et volages, mais prières comme des flèches que j’envoie dans la destinée des étoiles. Un Christ couché nous rappelle que le monde attend ce rendez-vous de rédemption telle la lumière d’un tabernacle. Éclairage et luminaire du cosmos. Les cimetières ne sont que des villes silencieuses et muettes. Les ifs représentent des silhouettes d’anges gardiens dressés à la lisière des allées, de ces lieux où psalmodient les voix des disparus. Partis ? Oui, mais à la fois si loin et si près. Nous nous trouvons dans cette sublime attente de retrouver nos souffles et de la jubilation de connaître enfin l’éternité. Nous qui ne sommes que des papillons de l’éphémère. Un soleil sur une croix nous rappelle que chaque instant un oiseau chante dans notre âme. La volière est désormais ouverte. Il suffit de regarder les branches des arbres, bras végétaux tendus, pour y retrouver peut-être tous ceux qu’on aime…Récolte des grandes retrouvailles.
Les oiseaux sont des messagers de l’invisible. Shamans à becs et en soutanes de plumes.
Dieu, oiseleur, nous a appris et permis de voler. Des ailes dans le dos à l’image de celles des anges…qui sont des colombes venues des jardins de l’Eden.
Missives aériennes à l’image des courriels que l’on découvre et lit dans la boite mail de notre âme.
© Laurent BAYART
1er novembre 2022