Ivresse de se délester de l’instant. Retrouver le chemin des étoiles et respirer les divines poussières du cosmos. Acariens de la voie lactée qui viennent offrir un peu de fraîcheur à mon âme suspendue dans le temps. S’accrocher à soi-même et savourer la minute qui ne passe plus. Les secondes sont des perles et des gouttelettes majestueuses dans cette invisible clepsydre. Les horloges sont figées. L’Internet est bouche bée et mon ordinateur n’en croit plus ses pixels. Ecrire, c’est prier comme l’a écrit Albert Strickler. Alors, je dois prier tous les jours et jeter mon seau d’offrande dans la profondeur de ce puits qui me relie à Toi…Emprunter, jour après jour, la longue sente qui mène à ce Compostelle de sérénité. Dieu au bout du chemin me propose son autel et le lumignon rouge d’un tabernacle. Ma silhouette imprimée sur l’ombre du soleil, comme la typographie de la lumière qui viendrait écrire sur mon corps. Des casses tel les grains dans le sablier.
J’aime ces moments qui ne passent plus. Et lire le bréviaire que dessine mon âme.
Je suis un pèlerin de l’immobile.
Et marche sans pas.
© Laurent BAYART
12 février 2023