L’IVRESSE DE SE CONJUGUER ENCORE ET TOUJOURS…

         

A Véronique,

Nous avons eu des ivresses vagabondes à se brinquebaler contre vents et marées sur la crête des vagues et l’écume des tourbillons. Chahutés souvent et pris dans des tempêtes qui ne disaient pas leurs noms. Emportés aussi dans des ouragans qui ont chaviré nos destinées dans d’improbables rendez-vous. Nous nous sommes accrochés, tant bien que mal, à ce besoin d’être encore et toujours debout, scotchés au mât à l’image d’un autel, droits comme ces navires qui essuient de gigantesques lames mais gardent le cap sur cette île à l’horizon. Eldorado d’un clocher tel un phare qui brille et brûle au loin, nous offrant l’espoir de nouveaux soleils à conquérir. Un clocher aux confins comme l’estuaire d’une croix.

Conjuguer nos vies, à en oublier nos propres terminaisons pour rester dans notre tempo et diapason.

Avec le verbe Aimer que nous n’imaginions pas vibrer encore si lontemps en nous.

Et puis, continuer le chemin, les dernières foulées étant les plus belles et fécondes.

Notre Compostelle à nous, avec deux ailes pour voler plus haut et plus loin.

Le reste n’est que poussière d’étoile dans nos yeux encore émerveillés.

                                                               © Laurent BAYART

29 juillet 2023

2 réflexions sur « L’IVRESSE DE SE CONJUGUER ENCORE ET TOUJOURS… »

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