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LIVRE / MARC JACQUEMOND OU L’INCROYABLE EPOPEE ET AUTRE REDEMPTION GRACE AU VELO

Respect et admiration devant cet incroyable défi que s’est lancé Marc Jacquemond, un ex-collègue devenu ami, celui d’une incroyable rédemption grâce à la pratique (forcenée) de la bicyclette.

En effet, en découvrant son récit, on reste admiratif devant sa pugnacité et sa volonté  : J’ai quarante ans. Je n’ai pratiqué ni sport, ni exercice physique depuis mes 17 ans : soit près de 23 ans sans prendre soin de mon corps. Il est empâté, encrassé, ramollo…Et le voilà qu’il prend une licence à la Fédération Française de Cyclotourisme et se met à pérégriner en chambre à air sur les routes d’Alsace et autres, en affolant le compteur. Et puis, un beau jour, il s’inscrit pour la reine des cyclos sportives, le pandémonium du dérailleur : la mythique épreuve Paris- Brest-Paris ! Le Nirvana du bourlingueur en chambre à air. 1.200 kilomètres à se coltiner ! Excusez du peu ou du pneu…

Ce livre raconte, avec simplicité et fraîcheur, cette épopée humaine et cette lente remontée vers la lumière, ce Ventoux qu’il grimpe en lui-même. Rencontres, fratries cyclistes, découvertes, coups de mou, découragements mais aussi, incroyable force de caractère qui suscite l’admiration.  Une belle leçon pour chacun de nous ! Oui, en posant l’huile essentielle de son saint cambouis, le vélo peut changer la vie , voire même la métamorphoser. A découvrir absolument.

                                                                                                              @ Laurent BAYART

  • Prix de vente 15,50 Euros (180 pages), préface de Laurent Bayart. /  Pour toute commande / edilivre.com

EXPO/ LES LUMIERES MAGIQUES DE LA COTE D’OPALE OU LE CLIN D’ŒIL D’ALAIN TIGOULET.

Tigoulet-Alain-10

 Les murs de la bibliothèque de Mundolsheim jouent aux voyageurs.  Sur les tringles et les crochets sont suspendus les paysages de cette cote d’Opale et sa lumière, tout en profondeur. Hymne à l’infini où l’océan pose la magie de sa cosmogonie en coquillages volages telles des étoiles. Les nuages caracolent au-dessus de la mer comme un rideau de théâtre balayé par la chorégraphie des vents. Balade de dunes et de plages, symphonie d’estuaires, adagio de marais, cantate d’écueils et cantique d’une religion où l’homme se révèle être un élément infinitésimal dans cette nature redevenue sauvage. Une gommette sur une toile. Un détail telle une signature en bas de tableau.

Le photographe Alain Tigoulet a installé ses œuvres comme un baigneur fugace pose sa serviette de bain avant d’aller jeter son corps à l’offrande des vagues. L’artiste a su jouer, avec élégance et talent, sur ces variations de lumières et de couleurs de ce paysage enchanté qu’est la baie de Somme ou du Pas-de-Calais. Paysages en constante mouvance, à chaque fois différents. Il rend à l’instant cette plénitude retrouvée, croquée à l’éternité. Petites cabines de bain comme des cottages abandonnés sur le sable, dramaturgie de personnages en duo, se faisant la conversation face à l’immensité océanique, mastodonte de falaise qui se dresse face au panorama grandiose, à l’image d’un cachalot échoué, tandis qu’un banc nous invite à la poésie de l’abandon et de l’éphémère.

Les photos d’Alain Tigoulet nous parlent de cette infinitude qui est en nous, sur ces arpents de littoral qu’il nous invite à découvrir. Et, si vous y regardez bien, vous apercevrez peut-être un phoque ou un veau de mer faisant la planche sur un tissu de sable ? Ou une mouette jouant avec ses pinceaux de plumes sur la gouache des nuages ?

Alain Tigoulet est un magicien qui porte, en bandoulière, son œil sur la poitrine. Et sur les murs de la bibliothèque, un rouleau de peinture est passé avec son encre opale. Tandis que les tringles et les crochets sont devenus des étoiles de mer.

                                                                                                             @ Laurent BAYART

* Exposition « Lumières d’Opale » d’Alain Tigoulet, durant tout le mois d’octobre 2018, bibliothèque L’arbre à lire, 19 rue du Général De Gaulle à Mundolsheim.

 

 

 

 

BILLET D’HUMEUR/ ACTE 63/ LE PETIT GARCON QUI VOYAGEAIT DANS LE TRAIN…

LE PETIT GARCON QUI VOYAGEAIT DANS LE

TRAIN OU LE BRETZEL MAGIQUE…

 

Et te voilà, alphonse, à admirer le paysage

Avec tes yeux noisette qui s’écarquillent

A savourer le spectacle du monde qui se déroule

Devant toi…

La vitre du train est une cinémathèque où se joue

Un spectacle en couleurs

 

 Regarde bien Alphonse,

Voyageur de l’instant

Explorateur de l’immédiat,

Pérégrin des chemins ferroviaires

Emerveillé, tu poses ton regard

Sur le rideau de la vitre

 

En observant avec attention

 Sur le quai

De la gare

Qui sait ?

Tu apercevras peut-être

Un petit garçon déguster

Un bretzel avec son papy

C’est Jules et moi ?

Il manque encore Camille,

Mais bientôt, elle viendra nous rejoindre !

 

Voyage, en restant assis

Tout simplement et en te délectant

De ces secondes partagées

Volées

A la fuite du temps qui passe…

Sur la barque de ce banc

Havre de paix

Sémaphore des tendresses retrouvées

Les mouettes sont des caténaires

Les rails, des embruns en ferraille

Et le bruit des trains, le ressac de l’océan

 

Il suffit de quelques grains de sel

Sur un banc de gare

Comme la colombe d’un magicien

Qui sort de son chapeau claque…

 

                                                               @ Laurent Bayart

                                                                  22 septembre 2018

                                                                (photo de Marie Bayart)

BILLET D’HUMEUR/ ACTE 62/ GRAND CONTOURNEMENT TOUJOURS COMPLEMENT A L’OUEST !  VINCI ou VINGT SCIES.

On serait tenté de pasticher Massacre à la tronçonneuse  lorsqu’on visionne les images de ce qui se passe actuellement à Kolbsheim, (où est enterré le philosophe Jacques Maritain), ZAD du moulin, mais aussi à  vendenheim et autres. Voilà que le Grand Contournement Ouest (GCO) s’est mis en branle et a mandaté ses bûcherons et autres bulldozers assermentés. Tout doit disparaître, voire être rasé. On va mettre des zébras, lignes blanches, fléchages, panneaux verticaux et caetera sur les grands rubans noirs où vont glisser les pneumatiques des bagnoles et mastodontes de semi remorques. On va encore faire couler du goudron sur les belles terres fertiles du Kochersberg pour faire rouler les automobiles et autres camions polluants. Allez, ils vous rendront bien la monnaie de leurs pièces en empoisonnant vos poumons et autres ! Alertez les bébés comme le chantait Jacques Higelin ! Vous cracherez de la suie de pétrole et vous aurez, dans vos oreilles, la belle musique en continu du vroum vroum  des moteurs diesels. Vive les fines particules élémentaires. Incroyable connerie humaine qui n’a de cesse de raser les champs et les vergers pour toujours faire plus de routes ! L’être humain n’en aura donc jamais fini. Jusqu’à quand ?

On nous avait tellement loué dans les oreilles les vertus de la sainte écologie et des promesses de lendemains meilleurs, lors de ce fameux COP21, conférence  de Paris sur le climat…Tout ça pour continuer comme en l’an quarante à faire couler du bitume et basta. Vinci ou vingt scies qui viennent nous ôter le peu d’oxygène et de verdure qu’il restait. On abat les arbres sous le regard des nouveaux gardes forestiers du coin : les gardes mobiles ! Circulez, il y a décidément rien à voir. De quoi tourner le péage du grand livre des utopies perdues.

                                                                                                              @ Laurent BAYART

 

 

 

 

 

LIVRE / L’ECHAPPEE BELLE COMME UNE VRAIE RETRAITE SANS LA COQUILLE DE LA MAISON…

Je découvre avec ravissement ce petit livre bleu signé par un auteur que je ne connaissais pas : Xavier de Moulins. Ecrivain et journaliste de 47 ans, auteur de plusieurs ouvrages.  Et doté d’une particule, s’il vous plaît !

Le titre est surprenant et étrange Ce parfait ciel bleu, où l’on retrouve Antoine Duhamel qui sillonnait les pages de son premier opus Un coup à prendre. Histoire de cet homme divorcé et père « recomposé » qui n’arrive pas à mettre les deux pieds sur la barge, regardant toujours en arrière via la page Facebook de son ex…Histoire aussi aussi tendre et touchante de Mouna, sa grand-mère rebelle, genre de merveilleuse zazou. Echappée belle loin du mouroir de la maison de retraite. Vie en majuscule et découverte d’un passé au miroir brisé et fragmenté, d’une superbe complicité qui passe à travers la barrière des générations.

On n’a pas d’autres choix que de tomber de haut lorsqu’on cultive la certitude que derrière tous ces croulants il n’y a jamais eu d’histoires d ‘hommes et de femmes, que des bérets et des médailles d’ancien combattant rangés au fond d’un tiroir. C’est que les vieux sont des miroirs que l’on fuit pour ne pas avoir à penser à demain…

Ecrit avec justesse, la narration s’écoule paisiblement. Les mots sont bienveillants et fixent parfaitement la vérité de la trame. Sagesse et bonheur de l’instant comme un message chuchoté par l’ancêtre dans la conque d’une oreille : Le passé tu ne peux pas le changer et tu ignores tout du futur. Vis au présent, aime au présent, c’est la seule solution…/…Tu verras bien demain ce que l’avenir t’a réservé.

Belle leçon de liberté qui prouve qu’on peut toujours s’affranchir de son destin, il suffit tout simplement de rêver les yeux ouverts.

                                                                                                              @ Laurent BAYART

* Ce parfait ciel bleu de Xavier de Moulins, éditions Au diable vauvert, 2012.

 

 

 

 

BILLET D’HUMEUR / ACTE 61 / LES TOURISTES N’AIMENT PAS LES CIGALES OU PREFERENT-ILS JOUER LES FOURMIS ?

(photo originale de Némorin, Erik Vacquier)

      J’ai parlé du tourisme bête et imbécile dans mon dernier livre  J’ai mon voyage (éditions Orizons) où j’aurais pu rajouter cette évocation surréaliste de l’actualité estivale. Ce tourisme du déplacement en masse, rapide et volage, voire vorace qui ne voyage plus mais se meut (h) (enfin, les toutous ne supportent même plus le bruit des vaches à la cambrousse !) rapidement. On pourrait presque en rire, prendre ces infos pour des fake news, inimaginables, inconcevables. Comme si le père Ubu, sorti de sa boite à fantaisies, revenait nous dire Merdre !  à coup d’absurdités et pourtant… Les bouseux devenus indésirables dans leurs prés carrés. On pourrait presque penser qu’il s’agit d’une farce inventée par le maire de cette commune du Beausset dans le Var, interpellé par des touristes lui demandant d’éradiquer les cigales et le frottement intempestif  (pestif plutôt !) de leurs ailes.

Bref, exit la stridulation ou le craquètement de ces hémiptères. Ca dérange les porteurs de bob et autre sac banane ! Il y aurait même eu des plaintes ? Trop bruyants ces insectes ! A éradiquer à coups d’insecticides ! Oui, on pensait que tout cela n’était finalement que des galéjades, façon de faire de la pub pour tel ou tel site…mais non. Voilà qu’on tombe dans le grotesque, à l’image de ceux qui se retrouvent – à la campagne – incommodés par le meuglement des bovins ou le carillon des cloches, les piquouzes perverses des taons ou des moustiques, ou le cotcodac des poules dans une basse-cour, l’appel matutinal et claironnant des coq, le bruit d’un ruisseau ou d’une fontaine dont l’eau s’écoule, clapote dans une vasque en pierre, langoureusement…on tombe décidément sur les fesses. Ce siècle est grandissime ! Trop forte cette époque ! Force est de constater que nous ne sommes plus dans celui des Lumières, mais dans celui des « petites frappes », courts circuits en boucle, des  câbles et des plombs qui sautent en permanence. Les ampoules ont perdu de leur luminosité. La boîte crânienne humaine devient une grotte obscure.

Notre coefficient intellectuel aurait-il culbuté dans le grand néant de l’absurdité ? Les touristes sont-ils devenus aujourd’hui des fourmis qui se prennent pour des cigales ou bien l’inverse ? La connerie a toujours de (très) beaux jours devant elle et demeure –à l’image d’Internet – en haut débit et terriblement illimité.

                                                                                                              @ Laurent BAYART

                                                                      

 

 

EXPO EN SEPTEMBRE/ LES CHEVAUX AU VENT DE GEFE A LA BIBLIOTHEQUE DE MUNDOLSHEIM.

          Incroyable profusion artistique du plasticien/créateur Géfé qui « tribule » (de tribulation !) depuis une cinquantaine d’années au gré d’une inspiration débridée, à l’image des chevaux qu’il va prochainement exposer à la bibliothèque « L’arbre à lire » de Mundolsheim.

Cet artiste, né en mai 1950, d’un père ébéniste et artiste peintre, a bourlingué de Wasselonne, Brechlingen, Marlenheim (où se trouve son atelier !) jusqu’à Mulhouse. Il possède une formation de décorateur-étalagiste et s’est inspiré d’un collègue qui signait ses toiles R-Gé pour s’approprier le patronyme de Géfé, alias Gérard Felder. J’ai eu le bonheur de le revoir après un bon break d’une vingtaine d’années et notre ami est resté ce gamin émerveillé, hyper productif à l’imagination débordante, révolté et généreux, bref un véritable humaniste. Le monde en a bien besoin en ces temps d’obscurantisme ! J’avais publié, dans les années quatre-vingt, un ouvrage poétique à la Bartavelle intitulé « A corps et à cris » qui lui avait –déjà à l’époque – inspiré de superbes dessins et illustrations.

Aujourd’hui, je ne peux que vous inciter à venir découvrir ces toiles de chevaux qui expriment les alizés enivrants, la beauté, les couleurs de l’ivresse de la vitesse et du bonheur de l’évasion. Cette envolée équestre de Géfé est un hymne à la liberté et aux paysages que l’on devine arpentés par les sabots inspirés de ses folles montures. Géfé se révèle être un cavalier hors pair. Sa selle ressemble tout simplement à une toile qui l’emmène dans la frénésie de ses aventures artistiques. Menées de mains de maître, à hue et à dia et – qui plus est – Mors aux dents !

                                                                                                              @ Laurent BAYART

* exposition « Les chevaux de Géfé » durant le mois de septembre à la bibliothèque « L’arbre à lire », 19, rue du Général De Gaulle à Mundolsheim. Vernissage le mardi 4 septembre 2018 à 19h30.

 

LIVRE / LA COREE DU NORD EN 100 QUESTIONS NON EDUL »COREES »…


Finalement, on a écrit tout et n’importe quoi sur ce pays, Juliette Morillot, coréanologue, professeur à l’université de Séoul et Dorian Malovic, spécialiste de la Chine, chef du service Asie au quotidien La Croix, ont rédigé un ouvrage qui pose les bonnes questions en apportant les réponses qui remettent un peu les pendules à l’heure, face au déferlement de fausses infos ou de fake newsau sujet de la Corée du Nord qui a défrayé souvent la chronique (ou plutôt effrayé !) ces derniers temps.

Véritablement passionnant, cet ouvrage retrace l’histoire, la politique, géopolitique, les réalités quotidiennes, l’économie et la culture de ce pays. Force est de constater qu’à la lecture de cet ouvrage quasiment complet, on comprend beaucoup mieux la Corée du Nord, surnommé jadis Joséon, le pays du matin clair. Une carte en début de volume offre aux lecteurs une vision détaillée de la péninsule coréenne, théâtre d’une histoire déjà bien mouvementée. On apprend aussi que déjà en 1653, ce territoire était déjà considérée comme une terra incognita, pays si fermé qu’elle n’apparaît même pas sur les cartes de navigation occidentales. L’histoire et ses moult soubresauts, ainsi que ses envahisseurs, expliquent en grande partie cette haine des Américains et des Japonais :une jarre remplie par les Américains des larmes et du sang du peuple coréen. Et plus loin : Tellement de familles ont été séparées par la faute des Américains. Les gens ont fui le Nord pour se réfugier au Sud car ils avaient peur de la bombe atomique.

Explication de texte avec un retour sur la guerre de Corée et cette fameuse zone du 38èmeparallèle ainsi que la DMZ (Zone démilitarisée, longue de 249 kilomètres, qui recèle une incroyable faune et biodiversité, car protégée de toute intrusion humaine depuis 60 ans, comme quoi…). On apprend aussi que la France envoya un bataillon composé de 3421 soldats, sous couvert de l’ONU (dont 269 perdront la vie). Ajoutons à cela que très souvent les témoignages des transfuges échappés de ce pays s’avèrent totalement faux. Ainsi, de nombreux récits ont été publiés qui n’étaient que des ramassis de propagandes venus des frères sudistes….On y parle également de cette métamorphose dans la société contemporaine depuis l’accession au pouvoir de Kim-Jong Un qui détonne avec la politique de ses prédécesseurs Kim-Jong Sung et de son père Kim-Jong-Il…Finalement plus moderniste que l’on croit. Beaucoup de choses ont déjà changé depuis la parution de ce livre fin 2016.

Bref, cet ouvrage est une mine de renseignements et d’infos qui nous révèle bien des vérités sur ce pays, pas si satanique que l’on veut bien nous le faire croire, mais pas non plus, un éden ou un paradis. Loin de là !

Comme chacun sait, la vérité se trouve souvent entre les deux lignes, un peu à l’image de cette ligne de démarcation…

                                                                                                              @ Laurent BAYART

 

* La Corée du Nord (en 100 questions) de Juliette Morillot et Dorian Malovic, Tallandier, 2016.

 

LIVRES/ LE BONHEUR EN COUPLE(s) ET A VELO OU ELLE N’EST PAS BELLE LA…BELLE EPOQUE ?

Maurice Leblanc, avant d’inventer le personnage d’Arsène Lupin, a « commis » une petite merveille de livre parue en 1898, un joli conte à lutiner, une manière de prémices de la littérature sportive lorsque deux couples s’emmêlent les pinceaux et s’en vont s’encanailler sur les routes normandes. Les femmes à vélo s’appelaient à l’époque (la belle !) des cyclistines. Voyage en chambre à air et découverte de cette fée d’acier, petite reine qui va servir de révélateur à ce couple qui, au fil des kilomètres, se déjante…et s’acoquine avec la volupté des instants volés à la fuite du temps. La nature et les paysages (en mode lecture comme on dit !) se réveillent sous leurs yeux émerveillés : Le soleil ne perçait le voile des branches que pour jeter sur la pelouse de la lumière joyeuse et changeante. Les quatre compères découvrent la liberté qu’offre la bicyclette qui réveille leurs sens à la vie : Oh ! Comme c’est bon d’être heureux pour la seule raison que l’on vit ! Voilà qu’ils découvrent que le vélo (anagramme de love) est un perfectionnement de son corps même, un achèvement, pourrait-on dire. C’est une paire de jambes plus rapides qu’on lui offre. Lui et sa machine ne font qu’un…Et finalement, Pascal, l’un des bienheureux vélocipédistes de se rendre compte : Nous avons des ailes, Madeleine !/. Voici des ailes pour nous éloigner de la terre, pour nous moquer du monde et de ses méchancetés et des ses bêtises, voici des ailes pour nos âmes affranchies !

De retour de cette virée cycliste rédemptrice en Bretagne et en Normandie, les amoureux auront redistribué les cartes et reviendront changés sinon métamorphosés, grâce à leur bicyclette et à l’amour qui a rempli leur musette d’une exaltante ambroisie aphrodisiaque. Bref,  une façon de dopage avant l’heure…

                                                                                                              @ Laurent BAYART

*Voici des ailes de Maurice Leblanc, préface d’Antoine De Caunes, éditions Phébus, 1999, réédité par les éditions France Loisirs.

BILLET D’HUMEUR / ACTE 60/  DETOUR DE FRANCE ET RIEN DE NEUF SOUS LE SKY, OU VIVE LA FRANCE VUE D’HELICO !

Franchement, je ne voudrais pas passer pour un grincheux, mais cela fait des années que le Tour nous gave d’un profond ennui. Cette année, la messe fut encore dite assez rapidement, même si l’équipe Sky a alimenté un minuscule zest de suspens, en cuisine interne, mais bon …franchement, il n’y avait pas de quoi louper une séquence à la télé en allant se chercher une bière, pendant une étape de montagne. La course et leurs étapes stéréotypées (pour sprinteur, baroudeur ou grimpeur) nous font chavirer dans un marasme sans nom. Tout est dans l’oreillette ! Il suffit de brancher vos portugaises sur « Radio Tour » ! Même les spectateurs (tout de même moins nombreux) semblaient un peu se coincer la bulle sur leurs chaises pliantes. Quant à El Diablo, il est retourné d’où il est venu (c’est-à-dire au pandémonium), maugréant qu’on ne le reprendrait plus. Dorénavant, il ira supporter les étalons des courses hippiques à Longchamp ! Bonjour tristesse ! Serait-on tenté de rajouter. Heureusement qu’il y a quelques coureurs romantiques, déjantés, de ceux qui nous font encore un peu rêver comme Peter Sagan et ses pitreries (les miss des podiums l’adorent) et son alter ego français, genre Richard Virenque, un « poissard de première » avec son maillot lumineux à pois rouge, notre Julian Alaphilippe qui a su enchanter les routes de son panache et de sa bonne humeur. Même si le peloton ne s’affolait guère, il se trouvait bien loin au classement général. Ca s’agite ferme de la calculette, derrière où l’on manque sensiblement d’imagination et d’envie de mettre des étoiles sur le palpitant des aficionados des bas côtés.

Oui, aujourd’hui, le Tour est menacé. Les retransmissions télévisées d’Antenne 2 et 3 se résument à un dépliant publicitaire pour touristes. Que la France est belle en vue aérienne ! C’est « drônement » pittoresque ! On vous débite l’histoire d’un lieu-dit ou de vieilles ruines ou d’un site remarquable…Ah, oui…j’oubliais, il y a une course de vélo un peu plus bas ! Quelques fourmis en grappes moulinent devant des coquilles de voitures cacahuètes et des sauterelles de motos. Tout finira par un grand coup d’aspirateur donné par une voiture balai…Au détour d’un rêve de Grande Boucle.

                                                                                                              @ Laurent BAYART