Tous les articles par Laurent Bayart

(carte réalisée par Claire-Elise Bayart)

Belle et heureuse année 2025 dans la paix et la sérénité des chats qui nous emmènent en pattes de velours et vibrisses dans un monde de tendresse et enfin apaisé ! Et notamment avec Noëlle, notre chatte trouvée (et abandonnée ) en forêt.

Pour elle, 2024 fut une année magique et de grâce ! Que la nouvelle qui s’annonce soit douce comme le pelage d’un chat et nous emmène dans un monde de paix et d’amour ! Bref, chatoyant…

UN PETIT GARCON PERDU DANS LA NUIT OU BRIANCON 1965…

                                            A Elisabeth Klaenschi et ce petit garçon qui vit toujours et encore en moi…

                  Le petit garçon est encore là, bien présent au tréfonds de mon âme, dans les replis cachés de ma conscience, dans l’infini des limbes du cosmos intérieur qu’est devenu mon esprit. Accroché comme un naufragé au cou de cette tante Lumière qui était venu me voir (le voir) un jour de 1965, dans le sanatorium de Rhône-Azur situé à Briançon. Le temps passe et file mais il demeure en moi dans mon ADN, fixé tel un mollusque à son galet, à mes chromosomes, le petiot ! Et pourtant, le temps a fait son œuvre, grisonnant les tempes du marmot, mettant de la rouille à ses articulations…Mais le temps ne passe plus lorsque cette étrange saudade ou mélancolie vous fige pour l’éternité.

Ma tante Klaenshi partie dans une échappée de luminosité et autres nébuleuses d’étoiles, la voilà devenue ma bonne fée, mon ange-gardien, à laquelle je m’agrippe encore et toujours…La vie est décidément bien têtue !

Mon Dieu, les années se sont étirées à l’image d’un immense élastique mais je reviens toujours et encore vers ce môme, abandonné dans ce sanatorium où ses poumons se refaisaient lentement une santé dans le smog blanchâtre de sa tuberculose pulmonaire. Et parfois, il remonte en moi, ce petit Laurent, venant me faire un coucou tenace !

Il s’agrippe désormais au cou de ce senior qui ne sait plus trop comment faire pour le rassurer ? Alors, je lui confie ces quelques mots :

-Allez, prends-moi la main, petit ! Nous allons faire le reste du chemin ensemble !

Et c’est comme cela que je me suis accroché à lui (à toi), comme on se tient précieusement à quelques rondins ou planches d’un radeau de naufragé qui vous emmène là où vous ne pensiez jamais échouer…

Quelque part dans l’ineffable clarté de l’âme.

                                            © Laurent BAYART                                                               29 décembre 2024

LIVRE / LA TRANSYLVANIE DE MATHIAS MENEGOZ OU UNE GRANDE FRESQUE AU PAYS DE DRACULA.

          Cet ouvrage « Karpathia », premier roman de Mathias Menegoz, a obtenu le Prix Interallié en 2014, et se passe en Transylvanie en 1833. Il constitue une impressionnante fresque narrative de plus de six-cents pages qui se déroule dans une Roumanie (la Korvanya, contrée isolée au fin fond d’une vallée sauvage) qui n’existe pas encore, aux confins de l’empire d’Autriche où vivent de nombreux peuples ; seigneurs magyars, serfs valaques, Tziganes et bourgeois saxons. L’ouvrage raconte, à la manière d’une odyssée picaresque, les aventures tumultueuses du comte Korvanyi, qui va bouleverser les hiérarchies et les codes, accompagné par Cara, sa jeune épouse autrichienne. Cet ancien soldat de l’Empire est revenu pour prendre possession de ses terres, non sans se heurter à une population hostile et à de nombreuses vicissitudes. Belle description, à l’entame du livre, d’un duel où le sens de l’honneur fait parler la poudre et où le personnage prend déjà sa stature de héros.

Dans ces contrées reculées de la sylve carpatique, des disparitions d’enfants jetteront le trouble et l’effroi : Très vite, l’idée de la culpabilité des Tziganes l’emporta sur la théorie de la fugue et sur celle de l’attaque d’un loup. Bien sûr, le décor et le château en couverture nous font penser au personnage de Dracula : Le vampire avait un rôle ambigu dans l’imaginaire des Valaques : le personnage historique à l’origine du mythe de Dracula était le prince Vlad Tepesh (Vlad l’empaleur) qui régna sur la Valachie au XVème siècle. Il avait notamment fait faire demi-tour à une armée ottomane en faisant empaler vingt mille prisonniers turcs…/…Ce prince sanguinaire était un grand héros des peuples de langue roumaine. 

Dans cette histoire menée à un train de rapières, sont évoqués les Szeklers, paysans-soldats parlant le hongrois, cultivant et gardant les confins orientaux de la Transylvanie. Ces derniers étaient traditionnellement mobilisables en cas de guerre et de menaces d’invasion.

En résumé, je reprendrais l’analyse d’un lecteur : Mathias Menegoz m’a vraiment impressionnée pour ce premier roman. Non seulement parce qu’il ressuscite un monde qui n’existe plus avec une langue qui ne cède pas une once de terrain aux modes littéraires. Mais aussi parce qu’à travers son écriture scrupuleuse, attentive aux infimes aspérités de la matière comme aux destins individuels, on décèle très vite une certaine qualité du regard. Il y a une forme d’acuité psychologique chez l’auteur qui donne beaucoup de finesse à la narration

J’ajouterais aussi la présence de quelques maladresses, longueurs et de nombreuses répétitions, mais ce livre nous entraîne néanmoins dans un souffle narratif épique, voire époustouflant qui nous font oublier ses erreurs de jeunesse. 

Cette véritable épopée raconte d’une manière romanesque et originale la vie de personnages historiques, ainsi que des lieux et un territoire qui ne porte pas encore le nom de la Roumanie, mais qui chante déjà l’âme d’un pays qui va naître.

                                                                         ©Laurent BAYART

  • Karpathia de Mathias Menegoz, P.O.L. Editeur 2014.

LA MAGIE D’ESPERER…

photo noire et blanc et couverture d’Alain Tigoulet,

       Croire encore en l’enchantement des jours comme une poudrerie d’or qui viendrait jeter ses essaims d’étoiles dans le ciel et se déposer, tel un duvet de neige, sur nos espérances. Le monde a tant besoin de retrouver la magie de l’amour afin d’émerveiller les instants qui s’échappent à la fuite du temps ! Et si, cette Divine Attente nous permettait de découvrir que, finalement, sous le grand manteau rouge du Magicien, se cache celui que les hommes attendent depuis la nuit des temps ?

Les rois mages l’ont affublé d’un costume de prestidigitateur mais dans la paille de la crèche brûle la flamme d’un tabernacle.

Les étoiles ne s’y trompent pas : Elles le suivent en ce chemin de croix situé dans le cosmos…

…et tracent une sente de lumières pour arriver jusqu’à Lui.

Là, la baguette du Magicien transforme les ténèbres en une cathédrale où chacun retrouve son âme d’enfant.

L’Esprit de Noël métamorphose un simple sapin en une rivière de luminosité et autres guirlandes de novae où tout en haut sur son faîte, en guise de pointe, brille un grand soleil…

                                                 © Laurent BAYART

                                                   26 décembre 2024

ESCALE DANS L’ESCALIER.

                                    Sur une photo de René Roesch,

       Monter, encore et toujours, jusqu’à se démonter les pieds, escalader vaille que vaille les marches qui vous emmènent vers l’impossible quête des nuées. Ahaner et s’essouffler à faire cracher ses poumons dans ce Graal des hauteurs qui vous fait côtoyer le ciel. Improbable athlète des arêtes et des à-pics. Les escaliers constituent un chemin de croix tout en verticalité, la dernière station vous faisant arriver sur le sofa d’un nuage. 

Vous voilà devenu alpiniste d’un escalier qui dresse ses pentes à l’instar d’une montagne…Ici, pas besoin de cordes ni de piolets, il suffit de faire chanter les muscles de ses jambes et de faire vibrer ses cuisses affûtées comme pour un trail. Ici, il n’est pas question d’épopées alpines ou pyrénéennes mais d’imposants buildings…

La scala est une partition où les marches constituent les notes de cette improbable ascension.

Puis, planter son petit drapeau imaginaire, prendre une photo/souvenir et entamer la descente en appuyant sur le bouton de l’ascenseur.

Là, les étages défilent et s’affichent sur l’écran jusqu’à vous faire parvenir au kilomètre zéro de l’entresol où l’aventure se sépare de sa majuscule.

                                                  © Laurent BAYART

                                                   23 décembre 2024

DANS LA PALPITATION DE L’INSTANT ET L’IVRESSE DE VIVRE.

                                                                               A Véronique,

                  Nous avons vécu l’instant avec passion et ivresse. Le sable s’est écoulé dans l’horlogerie du temps égrenant sa minuterie, nous rappelant que nous ne faisons que passer…et qu’un jour il faudra bien s’arrêter, comme le lapin blanc d’Alice aux Pays des merveilles.

Chercher l’océan et la volupté des mouettes qui jouent de l’arpège dans le ciel et font des broderies avec les nuages en tricotant des arabesques sur l’horizon. Continuer coûte que coûte, côte à côte, ce chemin de Compostelle ou cette quête du Mont-Saint Michel qui se trouve juste derrière nous ; la Sainte-Odile vosgienne des marées ! 

Des années de sentes et de chemins, parfois escarpés, semés d’embûches mais aussi de découvertes et de bonheur pour arriver jusqu’ici.

L’amour est un voyage où l’on composte son billet avec quelques baisers volés à la fuite du temps.

Le contrôleur/prêtre qui nous avait mariés avait bien précisé : le cachet de la poste fait évidemment foi ! 

                                                                    © Laurent BAYART

                                                                        20 décembre 2024

ELLES DANSENT LES LUMIERES QUI SE PRENNENT POUR DES ETOILES.

                                                     Sur une photo de Nemorin, alias Erik Vacquier.

         Intense luminosité d’un ciel de nuit, en mode urbain. La ville s’éclaire et s’habille en éclairage de Noël afin de faire lever la tête des passants. Saint torticolis de la Nativité qui vous incite à regarder au-dessus de vous. De multitudes de petites ampoules se prennent pour des feux follets, en myriades de lucioles, sinon des étoiles pour mettre le ciel en feu comme s’il s’agissait d’une kermesse. Une kyrielle de fils électriques sont ainsi tendus au-dessus des rues, comme si d’hypothétiques fildeféristes allaient se mettre à déambuler sur ce fin chemin de lacet. Fiat lux 

Seraient-ce des pères Noël acrobates abandonnant leurs rennes et leurs traineaux pour aller marcher dans les nuées ?

Une hotte comme une nouvelle constellation apparaît au-dessus d’un toit de building.

La fée électricité tend sa baguette magique avec au bout l’étoile du berger…

                                                             © Laurent BAYART                                          

17 décembre 2024

LECTURE MUSICALE DE NOEL AVEC LAURENT BAYART A LA BIBLIOTHEQUE DE ROSENWILLER, LE VENDREDI 20 DECEMBRE A 20H.

Laurent Bayart proposera une nouvelle animation littéraire et musicale « Accordéons-nous ensemble autour de Noël » en présentant des extraits de son dernier ouvrage « Le Magicien en manteau rouge ». Evocation, magie, imaginaire et spiritualité autour de Noël. Il vous entraînera dans une échappée de mots et de notes, en traineau dans la féerie et l’enchantement de Noël.

  • Vendredi 20 décembre 2024 à 20h. Avec la participation de l’accordéoniste Fabien Christophel. L’animation sera suivie d’une séance de dédicaces et de rencontre avec l’auteur.
  • Entrée gratuite (plateau).

LAURENT BAYART DANS LE DERNIER NUMERO DE LA REVUE ALSACIENNE DE LITTERATURE.

Laurent Bayart publie trois articles dans le dernier numéro de la Revue Alsacienne de Littérature, numéro 142 du 2ème semestre 2024. Textes qu’il consacre aux livres de Claude Luezior, Valeriu Stancu et Noël Guetny.

En outre, il publie un texte inédit intitulé « Passage obligé ».

  • Revue Alsacienne de Littérature, numéro 142, BP 30210, 67005 Strasbourg Cédex.